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Y-a-t-il une ambulance pour l'Algérie ?
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 31 - 10 - 2020

Ceux qui nous gouvernent sont dans une impasse qui menace tous les équilibres instables de la nation. La légèreté politique avec laquelle ils ont géré la fin du Bouteflikisme, incarnée par un homme incapable d'assumer ses prérogatives constitutionnelles énormes de président sans lequel toutes les institutions réelles et formelles sont paralysées témoigne d'un déficit de pensée politique, d'intelligence du moment des plus inquiétants pour l'avenir.
L'impotence de A. Bouteflika n'a à l'évidence pas inspiré leur imaginaire politique, alors que les lois de la biologie, de la nature auraient du les convaincre que pour que leur modèle de pouvoir hyper centralisé puisse se reproduire le chef de l'état en Algérie doit absolument être doté d'une santé de fer en guise de CV. Puisque le président n'est qu'un bouclier on aurait pu attendre des soldats protecteurs de la nation, de l'intégrité territoriale, interdisant les attroupements non armés et autres menaces qu'ils apprennent à le choisir d'acier.
Non seulement ils n'y ont pas pensé en choisissant de faire élire A. Tebboune, né en 1945 à la fin de la deuxième guerre mondiale et ce en pleine pandémie mondiale du corona qui avait mis au cœur du débat la santé, la proximité de la mort, mais en plus ils ont installé en guise de barrière, au poste de deuxième homme, au- cas- ou… un ancien, au nom de "la légitimité révolutionnaire", né en 1931 en la personne de Salah Goudjil qui selon la loi et si les dés du destin le veulent sera appelé à le remplacer le temps de voir …avec cette fois- ci en guise de casse-tête supplémentaire qu'il est Président du Conseil de la Nation…par intérim. Cela ne s'invente pas. Il semblerai bien que ceux qui nous gouvernent n'aient pas encore compris que les hommes y compris de pouvoir ne sont pas immortels, et qu'à cet âge vénérable le temps est compté, sans même parler des capacités nécessaires pour diriger un autre grand corps malade qu'est devenue l'Algérie, sans faire appel à une troisième ambulance.
Cette situation d'une ironie tragique, un malade remplace un malade, un avion ambulance remplace un avion ambulance dans l'obscurité des soirs qui tombent, devrait enfin leur crever les yeux au moment de relire la nouvelle Constitution et avant de nous ordonner de l'applaudir. Ceux qui nous gouvernent n'ont-ils rien appris du vide constitutionnel qu'ils viennent de traverser avec difficulté et dans le deuil du leader feu le général Gaïd Salah, cet autre mortel qui pensait que l'on pouvait remplir le vide par le vide ?On veut bien les croire quand ils affirment qu'"ils ne font pas de politique" mais dans ce cas là qu'ils fassent au moins de la biologie. Cela leur épargnera, au moins, le ridicule de téléphoner la nuit à la France et de lui dire :
_-"allô ici l'Algérie, euh, c'est au sujet de la pandémie, euh, auriez vous une place de disponible dans l'un de "vos grands -hôpitaux" pour des examens complémentaires d'un "grand-malade" et euh si possible, euh et sans abuser, si vous pouviez aussi assurer son transport …?
Et la France de répondre : Mais vous avez déjà un avion ambulance que peux utiliser le président Bouteflika…
Et l'Algérie de chuchoter : euuuh, ce n'est pas de l'ex président Bouteflika qu'il s'agit, et effet son ambulance est toujours en marche malheureusement il en a toujours besoin, euh… mais, euh, comment vous dire ? là il s'agit du nouveau, du tout neuf…
Et, la France, lourdingue : mais "le nouveau" quoi ?
Et, l'Algérie de se fâcher : "Tebboune merde alors, c'est Tebboune qui est malade puisqu'il faut tout vous dire et en la circonstance on ne cracherait pas sur une deuxième ambulance et même peut-être une troisième si vous pouviez la mettre en réserve, parce que là on est un peu dans le merde pour ne pas vous mentir…"
Au moment d'écrire la nouvelle Constitution ceux qui nous gouvernent auraient pu au moins innover et inventer une Constitution médicalisée :
"Art 1 : On se moque royalement de savoir si l'Algérie est berbère, kabyle ou arabe mais une chose est sûre, pour faire élire un président bouclier doté de tous les pouvoirs constitutionnels et plus encore, ceux qui ne font pas de politique s'attachent à le remettre à la nation pieds et poings liés en excellente santé pour servir à qui de droit.
Art 2 : Le reste sans changement." On en aurait eu au moins pour notre temps passé à les regarder s'agiter, nous voler nos marches alors qu'ils n'ont même pas marché. Si pour ceux qui nous gouvernent la politique n'est qu'un spectacle, une comédie dans laquelle ils veulent jouer tous les rôles principaux, peuple souverain et président, législateurs et exécuteurs, juges et procureurs, propriétaires et notaires, général et soldat au service de la nation, on veut bien être spectateurs mais à condition que la chute ne soit pas mortelle, quel ennui ! comment veulent-ils qu'on regarde la télé si le spectateur à la fin il meurt ?
A la veille d'un premier novembre en plus, date de toute les espérances, du combat libérateur du colonialisme, lequel ? l'ambulancier ? De la tragédie à la comédie et de la comédie à la tragédie. Comment le spectateur pourrait-il jouir du spectacle quand on lui promet une comédie et qu'au beau milieu il se découvre figurant dans une tragédie, lui à qui on a fait croire qu'il n'y avait qu'un héros, le peuple. Comment pourra-t-il jouer son rôle quand il découvrira le chef à la fois "Crime et châtiment" emballé dans les draps blancs de l'ambulance, un masque de mort en guise de couverture ?C'est quoi ce tragique spectacle où ceux qui l'écrivent ne cessent de tuer le père alors que les fils n'ont déjà plus l'âge d'être tendres, eux mêmes en vieillesse avancée ? Au cinéma même les remake ont une fin.
Et, dans la vie seuls les nouveaux nés rêvent de tuer le père, pour prendre sa place. C'est quoi cette écriture où les fils si vieux sont condamnés à l'avance à choisir un père déjà habiter par la mort ? quelle gloire y -a-t-il à l'achever ? Il faut du temps pour tuer le père, sinon à la queue leue, leue, l'histoire se perd, on ne sait plus qui est le fils et qui est le père et la scène explose en recouvrant de cendres un dessein sans destin. Sinon les spectateurs se demandent : mais c'est quoi notre rôle dans cette affaire, à nous les figurants ? Pendant que vous vous langer derrière les rideaux, nous on sort à la lumière, on marche, on porte les chalumeaux tel des zombies pour mettre le feu jusqu'à notre mémoire ? Bien entendu nous ne le ferons pas. C'est là, notre triste rôle, à chaque fois qu'une langue morte, nous récite des impasses, nous inventons des chemins obtus, serrés comme on fuit la mort et la destruction et nous convoquons nos chants de résistance dans la crainte de leur oubli.
Sinon qu'est-ce qu'on y gagne à la fin ? Pendant que vous feignez d'écrire une comédie, nous savons que vous nous préparez un nouvel acte pour la belle Cassandre, comme si de rien n'était, de référendum en référendum. Que sommes nous censé référender ? Le règne des ambulances, le ballet des enterrements, dans le mélange du vôtre et du nôtre, tels des esclaves antiques allumant le brasier du sacrifice ? Et, quand bien même nous serions des millions prêt à allumer le brasier, il est où le prêtre qui présidera à la cérémonie, allumera la torche sans lequel aucun sésame du pouvoir ne peut s'ouvrir ? c'est vous mêmes qui l'avez écrit.
Sommes nous coupables de vos confusions entre écrire une histoire et jeter une insulte à la gueule des spectateurs depuis une écriture qui ne sait pas économiser la patience de ses figurants, qui les épuise à force de légèreté qui n'a d'égal que la lourdeur du décor entre chars inutiles et boucliers si vieux qu'ils font peine à voir. Y-a-t-il prévu avant la chute qu'un chamane ambulancier transporte aussi le pays en Allemagne, en Russie, en Suisse, en Laponie, en Biélorussie, pour la mettre à son tour en respiration artificielle ? Oh, vous qui nous gouvernezQu'avez vous appris de novembre 54 à novembre 2020 ? Qu'avez vous appris de la tragédie si connue de "la lutte implacable et obscure que se livrent les hommes et la fortune" ?
Qu'avez vous appris de Ben Bella à Boumediène, de Boumediène à Chadli, de Chadli au HCE, du HCE à Boudiaf, de Boudiaf à Zeroual, de Zeroula à Bouteflika et de Bouteflika à Tebboune ? Même à la télévision les tyrans le savent: une nation ne s'enferme pas dans des coffres forts y compris quand ils sont blindés. Qu'avez vous appris de la tragédie syrienne, libyenne et irakienne ? Qu'avez vous appris des spectres qui habitent vos nuits de Guedafi, mort dans une bouche d'égout, de Saddam Hussein pendu dans une cave, du fils Assad enfermé dans un bunker sur le corps fumant de son propre pays ?
Moi, j'ai appris que les nations n'explosent que lorsque leurs tyrans interdisent à leur peuple de respirer dans la lumière de la scène et que c'est avec ce qu'ils écrivent avec le sang des autres qu'ils convoquent la mort même si la main qui la transporte est étrangère. Comment pouvait – t-il en être autrement puisqu'ils avaient emmurés leur peuple dans la figure de la pierre ?Qu'avez vous appris du serment qui ouvre la scène à novembre ? qui a convoqué l'imaginaire des vivants prêts non seulement à mourir pour que cesse la tyrannie mais prêts également à laisser leurs mémoires devant le tribunal de l'histoire , n'ont-ils pas écrits avant de s'armer : "A vous qui êtes appelé à nous juger" ? C'est ainsi que l'on ouvre la scène de l'histoire par cette écriture qui laissent aux spectateurs de la tragédie un puissant héritage et de se dire jusqu'à la fin des temps : "puisque de tels êtres ont vécus en conservant cette foi humaine, la vie n'est pas dépourvue de sens et nous l'estimons embellie de ce qu'ils sont passés prêts de nous." Comment pourrions nous oublier qu'ils sont passés si prêts de nous ?
Et, puisque nous sommes dans la tragédie, laissez moi convoquer l'un de ses maîtres, il se dit que W. Shakespeare, avant de mourir et dans la crainte qu'on ne le déterre, aurait écrit lui même son épitaphe : Mon ami, pour l'amour du Sauveur, abstiens-toi De creuser la poussière déposée sur moi. Béni soit l'homme qui épargnera ces pierres Mais maudit soit celui violant mon ossuaire


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