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Référendum raté, Tebboune invalide... La coupole du pouvoir algérien resserre les rangs
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 21 - 11 - 2020

PAR AW . PUBLIE NOVEMBRE 20, 2020 . MIS À JOUR NOVEMBRE 20, 2020
Nicole Chevillard, Algeria-Watch, 20 novembre 2020
La coupole du pouvoir algérien vacille. Rien ne se passe comme elle l'avait prévu. Le référendum sur la nouvelle Constitution est un échec patent. Le fantoche Abdelmadjid Tebboune installé à la présidence pour masquer la face militaire du pouvoir réel s'éternise dans les hôpitaux allemands. Il semble avoir développé des formes neurologiques graves de la Covid-19 dont il souffre depuis la fin octobre... Ce qui laisse présager une invalidité durable. Comme un air de « déjà vu » : la fin de règne ubuesque de l'ex-président Bouteflika, devenue l'un des déclencheurs du formidable soulèvement pacifique du Hirak algérien...
Rien ne va plus pour le pouvoir réel dont la « coupole » avait été rebâtie « à la va vite » par le chef d'état-major Gaïd Salah après la chute de Bouteflika, avant de mourir – officiellement d'un infarctus – en décembre 2019. Et pour cause ! Ce vieux maréchal-major n'avait trouvé, pour faire face au Hirak, que l'astuce de trancher des branches entières de la structure militaro-policière, celles qui lui semblaient être les plus impopulaires, ainsi que certains réseaux de corruption. La nouvelle « coupole » avait gagné en homogénéité... Mais beaucoup perdu en réseaux et moyens d'action sur le corps social qu'il s'agissait, avant tout, d'asservir. Cette faiblesse s'est trouvée, un temps, masquée par l'étouffoir de l'épidémie qui affecte durement la population algérienne et limite ses moyens d'action, tout en facilitant la répression et les arrestations arbitraires.
Mais ce qui n'était qu'une faille est devenu un gouffre ! L'état-major actuel, les hauts gradés rescapés des épurations successives paniquent dans l'effondrement de leur scénario stratégique qui voyait un Tebboune victorieux sortir renforcé d'un référendum-fossoyeur du Hirak. L'heure est donc venue pour de nouveaux arbitrages, ce qui implique de resserrer les rangs... En recyclant les branches tombées des anciennes ramifications du pouvoir, toujours les mêmes et pas encore tout à fait mortes.
Plusieurs indices récents laissent penser que la réhabilitation de ceux qui détiennent encore une parcelle de pouvoir non négligeable sur certains réseaux de l'armée, des services secrets et des finances est proche.
La Cour suprême algérienne a ainsi, le 18 novembre, annulé les premiers jugements rendus par le tribunal militaire de Blida à l'encontre de l'ex-patron des services secrets algériens, Mohammed Médiène, dit « Toufik ». Ce puissant et terrifiant responsable de la police politique algérienne (qu'il a dirigée durant vingt-cinq ans, jusqu'en 2015) était notamment poursuivi pour « complot contre une formation militaire ». Il avait été embastillé le 4 mai 2019 en même temps que son successeur El-Bachir Sahraoui, alias Athmane Tartag, dit « Bachir ».
Le même 18 novembre, la même Cour suprême a cassé les jugements pour « complot contre l'autorité de l'armée et de l'Etat » qui concernent Saïd Bouteflika (le frère de l'ex-président) et Louisa Hanoune (dirigeante du Parti des travailleurs), aux côtés de Toufik et Tartag. Il leur était reproché d'avoir participé à une réunion commune sur la réponse à apporter au Hirak. Arrêtés pour ce fait en juin 2019, ils avaient été condamnés en septembre de la même année par le tribunal militaire de Blida à quinze ans de prison chacun.
En appel, en février 2020, ces peines avaient été confirmées pour le frère de l'ancien président, ainsi que pour les deux ex-patron des services secrets algériens (désignés sous le sigle de DRS). Louisa Hanoune, dont l'implication dans un tel complot a toujours paru assez fantaisiste, avait, elle, vu sa peine réduite à trois ans de prison dont neuf mois fermes, ce qui lui avait permis d'être aussitôt remise en liberté.
Tout porte à croire que le jugement de cassation décidé par la Cour suprême sera bénéfique pour ces accusés, à commencer par Toufik dont les avocats se disent « optimistes » (cf. Liberté, 18 novembre). En effet, l'affaire sera rejugée rapidement à la même Cour militaire de Blida, mais avec une nouvelle composante d'officiers magistrats. L'un de ces avocats, Me Khaled Bourayou, affirme espérer que « ce procès sortira avec la vérité qu'il n'y a pas eu de complot contre l'Etat ».
Ces revirements porteraient à rire s'ils ne montraient, une fois de plus, à quel point la justice (et surtout la justice militaire) est aux ordres en Algérie. Mais, fondamentalement, le plus grave, dans ces procès, est qu'ils occultent les exactions les plus criminelles commises par Toufik et Tartag (et nombre de leurs subordonnés). Ces deux hauts responsables de la police politique comptent parmi les plus terrifiants acteurs des massacres de civils commis durant la « décennie noire » des années 1990, comme l'a clairement démontré Algeria-Watch à de nombreuses reprises.
Or c'est sur ces « criminels contre l'humanité » que comptent les « rescapés » des dernières purges militaires, actuellement propulsés au sommet de l'Etat, pour consolider le pouvoir qu'ils ont tous, de longue date, usurpé aux Algériens. Rien d'étonnant à cela puisque ces « rescapés » – dont la plupart des généraux aujourd'hui à la tête de l'armée – ont longtemps participé aux crimes de ces derniers.


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