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Le clan d'Oujda a perdu la bataille du Sahara Occidental
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 04 - 11 - 2009

Le dernier refoulement d'un avocat et de journalistes marocains à l'aéroport d'Alger est une grave erreur diplomatique. Il ne reste plus à Bouteflika et au clan d'Oujda que des bavures policières pour exprimer leur vision autoritariste sur la question du Sahara Occidental.
Ce conflit inutile engagé à la hussarde par Boumediene, après le coup d'Etat manqué et la mort de son ami le général Mohamed Oufkir en août 1972, n'a en fait été qu'un prétexte de déstabilisation de la monarchie alaouite. (1)
Face à l'adversité du pouvoir socialiste algérien et ses alliés de l'opposition marocaine, Hassan II avait réussi à consolider son trône. Après 10 ans de règne, Mohamed VI a fait du Maroc un «modèle à suivre pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient» selon les termes de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton au Forum de l'Avenir à Marrakech devant un parterre de diplomates du monde entier.
Le Maroc n'en finit plus d'engranger les bénéfices d'une nouvelle stratégie pragmatique et conquérante initiée depuis le lancement des négociations directes avec le Front Polisario sous l'égide de l'ONU en juin 2007.
Paradoxalement, c'est en utilisant les méthodes algériennes que le Maroc a pu avancer de manière spectaculaire dans la résolution du conflit à son avantage par une gestion efficace du renseignement et l'intégration des clientèles sahraouies dans le jeu politique national.
La bataille du renseignement
En nommant son camarade de classe et ami d'enfance Mohamed Yassine Mansouri à la tête de la DGED, le roi a changé la donne qui présidait jusqu'alors au sein des services secrets marocains. Civil et technocrate, Mansouri suit une feuille de route stratégique d'action en avançant une à une ses pièces sur l'échiquier sahraoui pour mettre en échec la partie algérienne, la seule qui s'oppose à un règlement définitif du conflit.
Mansouri agit sur plusieurs cibles pour désosser le Polisario et retourner contre l'Algérie ses principaux atouts qu'étaient le Front et les camps de Tindouf. En participant à toutes les phases de négociation de Manhasset, Mansouri effectue un travail de sape pour retourner les dirigeants sahraouis.
Il a également réussi un coup de maître surprenant en envoyant pour la première fois dans les camps de Tindouf une mission d'information et de renseignement sous couverture de presse. Un journaliste et un photographe d'un hebdomadaire marocain ont pénétré dans les camps de Tindouf et publié un reportage en été 2008. (2)
Ils y ont aussi recueilli une somme de renseignements et de photos très utiles pour dénoncer auprès des instances onusiennes les conditions de «séquestration» des sahraouis par les autorités algériennes.
Conforté par le soutien de tous les pays arabes, parachevé dernièrement par la reconnaissance libyenne de la marocanité du Sahara, Mansouri utilise à fond la carte maîtresse mauritanienne. Outré par le mépris que lui a manifesté Bouteflika, le nouveau président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz se dévoue pour la cause marocaine et œuvre à la reddition des chefs du Polisario en recevant très souvent le patron de la DGED.
Sur le plan intérieur, de plus en plus de sahraouis sont intégrés sur la scène politique nationale. Les stratèges marocains ont dernièrement réussi un coup de maître en portant à la présidence de la Chambre des Conseillers, un médecin sahraoui Mohamed Cheikh Biadillah, dont le propre frère est Brahim Ahmed Mahmoud Biadillah, dit «Gregou», responsable de la 2ème région militaire et ancien chef de la sécurité militaire du Polisario, qui figure en bonne place sur une liste de tortionnaires du Polisario. (3)
C'est un signal très fort auquel ne sont pas insensibles les notables sahraouis qui y voient un appel à une course à toutes les investitures dans le train du dynamisme politico-économique marocain. Entre la prospérité du destin national de Mohamed Cheikh, et l'éternelle attente l'arme au pied du «Désert des Tartares» de Gregou, le choix est vite fait.
D'autant que le projet royal d'Autonomie prévoit une amnistie pour les combattants sahraouis. Une autre façon d'imiter les algériens en laissant indéfiniment ouvertes les portes de la réconciliation.
Le désastre diplomatique de Bouteflika
Face à cette cascade de succès marocains, on ne peut que s'interroger sur l'anesthésie qui frappe le pouvoir algérien. L'explication est double.
Tout d'abord ce conflit n'a jamais reçu d'adhésion populaire, les algériens se contrefichent de cette histoire de Sahara. Hormis un FLN moribond qui ne s'exprime sur ce lourd héritage que du bout des lèvres, les partis politiques ont ouvertement déclaré leur désaccord sur la position algérienne et n'ont aucun contact avec le Polisario. C'est ce qui a encouragé la témérité de l'Association du Sahara Marocain à venir en Algérie même faire du lobbying pour la résolution du conflit.
Ensuite, la gestion du Polisario a toujours été une chasse gardée du clan d'Oujda dirigé par le couple Boumediene-Bouteflika et les chefs de la Sécurité Militaire. Après la mort de Boumediene et la mise à l'écart de Bouteflika et Kasdi Merbah, patron de la SM, c'est le général Larbi Belkheir qui s'est accaparé de ce dossier stratégique et lucratif où s'entremêlent diplomatie parallèle, fonds secrets et commerce d'armes.
Depuis la disparition mystérieuse de Belkheir, très malade selon sa famille ou décédé selon d'autres sources, on ne sait plus qui est vraiment en charge de ce dossier. Le très efficace chef du contre-espionnage, le général Smaïn Lamari qui gérait le Polisario sous les ordres de Belkheir, est décédé en été 2007 sans qu'on sache vraiment qui l'a remplacé.
De plus en plus isolés à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, Bouteflika et son clan d'Oujda ont définitivement perdu la bataille du Sahara Occidental. La dernière gifle retentissante qu'a reçu Bouteflika vient de son ami Khaled qui, après avoir exprimé publiquement ses griefs contre l'anti-marocanisme du gouvernement algérien, a entériné la marocanité du Sahara en allant chanter au dernier festival du dromadaire à Laâyoune.
Placé en situation d'échec et mat par la maîtrise d'œuvre marocaine et la péremption politique de Bouteflika, il ne reste au pouvoir algérien qu'une porte de sortie dans ce conflit. Abandonner son intransigeance, laisser le Polisario négocier librement, seul et sans aucune contrainte, fermer les camps de Tindouf et ouvrir les frontières avec le Maroc.
Saâd Lounès
(1) http://saadlounes.unblog.fr/la-vengeance-des-amis-doufkir/
(2) http://reflexionsetautresidees.blogs.courrierinternational.com/archive/2008/06/30/telquel-a-tindouf.html
(3) http://www.saharamarocain.net/modules/smartsection/item.php?itemid=43


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