La JSBM (jeunesse sportive de Bordj-Menaïel), club créé en 1932 et cher au président feu Ali Tahanouti, vient d'accéder en division régionale 2. Est-ce une régénération des Coquelicots qui jouaient dans la cour des grands du vivant du chahid Tahanouti assassiné par les terroristes le 5 octobre 1994 ? Les joueurs, l'entraîneur Sid-Ahmed Matouk et l'équipe administrative ont-ils réalisé un miracle ? En tout cas, les jeunes Bordjiens y croient dur comme fer. Perspicaces, ses fans pensent néanmoins que leur équipe favorite est arrivée à un palier où le renforcement de son potentiel technico-administratif et surtout financier est la condition essentielle pour voir grand et poursuivre ce chemin qui sera sans doute semé d'embûches avant d'arriver jusqu'à la Ligue Une où ils peuvent rivaliser avec leurs voisins et amis de la JSK et jouir de l'ivresse et des plaisirs que procure le sport roi. En effet, il est indéniable que Bordj Menaïel a un potentiel culturel et un héritage sportif pouvant redonner, à moyen terme, à toute la wilaya de Boumerdès une place dans le gotha des régions médiatisées par le sport-roi. Ce serait une formidable fenêtre médiatique que cette région, en développement, ouvrira par le biais d'une équipe de football compétitive. D'autant plus que les expériences de Boudouaou et Khemis-el-khechna ont échoué. Ces deux dernières expériences ont échoué parce que leurs clubs sont gérés avec une mentalité rurale. Avec un homme comme Derriche, Bordj-Menaïel peut dépasser cet écueil de la ruralité. Les observateurs relèvent, en effet, que l'homme et l'industriel ont des idées modernes. Derriche est un homme pragmatique qui s'est constitué, sans tapage mais pour la durée. Autre avantage, la famille Derriche et d'autres familles de la plaine du centre de la wilaya font partie de l'histoire de cette partie de la Basse-Kabylie. L'entrepreneur jouit de l'estime des autorités de la wilaya et de la population. Il pourrait être, par ailleurs, un rempart contre les aventuriers qui auraient des visées sur ce club au passé glorieux et qui a enfanté des grands noms pour le football national. Une rumeur circule au sujet du désir de Hannachi de se refaire une nouvelle jeunesse à Bordj-Menaïel. Et puis, Hassene Derriche est dans le milieu du foot puisque l'une de ses entreprises est, dit-on, numéro un en Afrique en matière de revêtement des terrains en tartan dernière génération. Qu'en pense le principal intéressé ? «Effectivement, j'ai été approché par des amis et des jeunes de Bordj-Menaïel pour prendre la direction de la JSBM. Cet appel me va droit au cœur d'autant plus que la ville m'est chère. Pour moi et ma famille, la ville de Bordj-Menaïel est un point de repère, je ne peux donc être insensible à cet appel», nous dira-t-il lorsque nous l'avons contacté au téléphone. En clair, ce n'est pas encore un oui et surtout ce n'est pas un non catégorique. La ville, la wilaya de Boumerdès, l'histoire de la ville fief de Krim Belkacem, les souvenirs des grands footballeurs partis de Bordj et la mémoire de Tahanouti ne méritent-ils pas quelques sacrifices ? Abachi L.