- Toi qui t'y connais en foot, il nous faut quoi pour être présents au prochain Mondial, dans 4 ans ? Un super-entraîneur ? - Non ! Une femme Présidente ! - ??? Opium des peuples ! Opium des peuples ! J'en aurais bien pris de cet opium-là. Une dose de bonheur sur le gazon, comme celle que viennent de sniffer les Français, je n'aurais pas dit non ! Oui, d'accord, le foot, ça ne règle rien. Mais ça fait tout de même du bien par là où ça passe. Penses-tu ! Même pas ! Les privés d'bonheur que nous sommes devenus depuis quelques années déjà voient les autres nations faire la fête, même lorsqu'elles perdent en finale d'une Coupe du monde, et nous, nous les supportons par procuration. Attends ! Juste un peu, comme en 2014, sahbi ! Un chouia de 2e tour, un shoot de prolongations face aux Allemands. Eh ben, walou ! T'auras rien, Tristus ! Tu es le peuple absent dans la queue au sourire. Pourtant, perso, j'étais même prêt à un câlin avec la Présidente croate. J'aurais tenu longtemps collé à elle, la larme de bonheur à l'œil. Je n'aurais lâché que lorsqu'elle aurait lâché. Et elle est endurante dans ce sport, la bougresse de joyeuse drille ! Plus loin, je vais ! J'étais même prêt à faire câlinou à Macron. Maâlich ! Juste pour sentir que j'ai le droit moi aussi d'enlacer un Président debout, dans une tribune de stade de foot. Eh ben, rien ! Ni câlin au Président, ni défilé rue Didouche-Mourad, ni même une ch'tite étoile sur mon maillot défraîchi ! Juste un écran pour vivre en interface statique le bonheur des autres. La neurasthénie nous guette, soyez-en sûrs ! Et la neurasthénie se manifeste par une aigreur à fleur de peau. T'as vu comme on devient méchants ? Les Français ? Leur équipe est un bloc de béton sans charme, outrageusement aidée par la VAR. La Présidente croate ? Elle en fait trop, sans aucune retenue ! Réflexions minables et maladives de ceux que le bonheur a fuis depuis longtemps. Je pensais qu'il n'y avait pas pire qu'un peuple privé de démocratie. Je me trompais ! Y a «plus pire» que ça. Y a les peuplades privées de h'nana, de sourires, de joie. Comme le disait le plus grand psy de la plaine blidéenne, Les damnés de la terre ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
