Ancien partenaire au sein de la défunte CNLTD (Coordination nationale pour la transition démocratique et les libertés,) le RCD se démarque de la dernière initiative du MSP avec son corollaire l'appel fait à l'armée pour accompagner une transition démocratique. Les membres du secrétariat national du parti ont, à l'issue de leur réunion mensuelle tenue avant-hier, estimé que la «focalisation» de la communication officielle sur la reconduction ou le retrait de Bouteflika pour une nouvelle mandature a fini par «contaminer» la majorité des organisations et des espaces publics. Car, estiment-ils, «au lieu de revendiquer les conditions d'une compétition régulière et transparente pour garantir l'exercice de la souveraineté du peuple, des parties se revendiquant d'un système démocratique s'égarent dans de fausses et vaines pistes pour contourner cette condition sine qua non de toute sortie de crise». Allusion on ne peut plus claire au MSP dont l'exécutif du RCD considère l'appel à l'implication directe de l'armée dans la gestion de l'impasse actuelle «ne peut constituer une réponse crédible à la crise politique que vit le pays». Pour lui, l'Algérie «a besoin de jeter les bases d'institutions issues et contrôlées par la société dans un processus de démocratisation graduel et transparent adossé à une légitimité incontestable pour tourner la page de l'autoritarisme et du fait du prince». Et d'ajouter que le combat démocratique est une «exigence permanente et intangible», ayant pour but le «changement du système à l'origine du désordre socio-économique et de l'instabilité institutionnelle qui menacent l'existence de la nation», estimant que «faute d'assumer leur part de cette exigence, celles et ceux qui se réclament de la démocratie devraient au moins éviter de compliquer la situation par des initiatives sans issue». Le secrétariat national du RCD dit constater, par ailleurs, le «pourrissement induit par la politique d'un statu quo basée sur les gestions et décisions occultes, érigées en règle de gouvernance, qui a atteint la quasi-totalité des rouages de la vie publique», citant en exemple les «renvois brutaux de cadres et les remous qui ont suivi le limogeage du DGSN et qui renseignent sur la profondeur du mal qui ronge de nombreuses institutions livrées à une forme de privatisation clanique qui décrédibilise toute annonce émise dans un cadre institutionnel». Une «réalité porteuse de tous les dangers qui bloque de fait la vie nationale», ajoute-t-il non sans relever que la justice et l'administration sont «devenues les premiers freins pour le fonctionnement régulier d'un Etat de droit, le développement économique transparent et la redistribution équitable des richesses produites». M. K.