«ça va mieux ?» demande l'homme à Djamel en le regardant profondément et avec une certaine pitié. L'homme insiste, convaincu que Djamel a de sérieux problèmes qui se sont répercutés négativement sur son mental au point de lui faire perdre la raison. Pour appeler les choses par leurs noms, l'homme est convaincu que Djamel est devenu fou. Après l'avoir rassuré, Djamel, étudiant universitaire à l'époque, lui demande les raisons qui lui font croire qu'il est devenu zinzin. «Voilà, hier soir, je suis passé en voiture par le jardin de Saint-Eugène (Alger) et je t'ai vu seul, en train de lire un livre sur un banc public.» Ainsi, pour cet homme, lire un livre est un signe (une preuve même) de folie. Ce n'est pas fini, cet homme était à l'époque responsable de la bibliothèque universitaire fréquentée par Djamel. Tout comme le crime, l'ignorance ne paie pas, contrairement au savoir et à la science. Djamel est aujourd'hui chercheur dans une multinationale en Amérique du Nord. Il n'a pas oublié cette histoire en Algérie, il y a une quinzaine d'années. K. B [email protected]