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Eloge de l'émergence
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 10 - 2018

Prenant le contre-pied des thèses dominantes de la «vulgate apparue et diffusée en Occident», construite sur la quête de débouchés à un excédent de marchandises (Rosa Luxembourg) puis de capitaux, l'économiste français, Joël Ruet, explore les dernières mutations économiques dans un très bel ouvrage : Des capitalismes non alignés ; les pays émergents, ou la nouvelle relation industrielle du monde, paru chez Raisons d'Agir, collection «Cours et travaux» en 2016.(*) Il y énonce trois propositions, discutables : «- les émergences, ‘'foisonnantes'', puisent à des racines endogènes riches et profondes ; - ces économies émergentes, de périphériques qu'elles étaient, se sont très vite insérées au cœur même de la machine productive mondiale ; - via cette nouvelle relation industrielle à l'économie mondiale, elles transforment toute la mondialisation économique.» A ses yeux, les pays émergents figurent dans un même bloc, une même catégorie «pour deux raisons qui peuvent être discutées : 1) les théories du développement (dans leur diversité théorique et idéologique) et les outils d'influence qui les accompagnaient ont été réappropriés par les pays en développement, 2) les pays ultérieurement émergents ont connu sur la longue durée, sous des modalités fort diverses, des évolutions parallèles ». Ici, l'émergence a pour terreau «la dialectique ‘'modernisation sociétale-globalisation industrielle'' » : «Chaque émergence est spécifique, fruit de la rencontre de modernisations sociales, de traditions industrielles propres et d'un moment donné de la globalisation industrielle.» Nous sommes loin des schémas anciens de la dépendance et de la domination liés au concept d'impérialisme. La «globalisation industrielle » dont il est question a de forts relents d'autonomie et exige qu'on renouvelle nos approches : «Encore essentiellement confiné au Nord durant les dernières décennies du XXe siècle, ce processus de globalisation industrielle s'est très vite étendu à certains pays du Sud dès le début du XXIe, moins par le fait des seules dé- /relocalisations partielles des firmes du Nord, que par l'action endogène des multinationales du Sud, qui allaient ‘'emboîter le pas, ouvrir de nouvelles directions et, dans certains secteurs, donner le la. En dix ans, ce sont la Chine, l'Inde, et déjà le Brésil, qui ont suscité la globalisation d'un nombre d'activités beaucoup plus important et ont porté cette globalisation dans la majorité des pays de la planète. Il faut donc chausser de nouvelles lunettes.» Les facteurs internes sont revisités et réévalués comme force motrice. La globalisation industrielle émergente s'annonce endogène : «Il faut (…) accepter que la diversité héritée qui fonde actuellement la réalité des tissus industriels émergents est une des sources de leur dynamisme. Voilà le point d'entrée à la compréhension de la globalisation industrielle émergente. Le point moteur, les forces centrales en sont aujourd'hui ces originaux capitalismes non alignés (p. 12). Un «tout autre monde» est en gestation ; il développe en grande partie par lui-même sa technologie grâce, en amont, à ses structures de recherche et développement. Prenant le risque d'être assimilé à une sorte de «crypto-néo-tiersmondisme », l'auteur s'attarde sur quelques développements récents pas toujours appréciés à leur juste valeur scientifique. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, «ces pays sortaient d'une civilisation agraire quasi hégémonique, et une industrialisation se développait, y compris par la planification, le socialisme ou l'action de régimes militaires autoritaires, accompagnée d'une urbanisation significative et de forts taux de croissance économique dans les années 1980- 90». Aussi, les économies émergentes ne peuvent être réduites à de simples excroissances périphériques d'un Nord donneur d'ordre comme peuvent en témoigner les exemples chinois et indien : «En Chine comme en Inde, dès les années 1990 (première étape), s'ajoutant aux débouchés internationaux en voie de conquête, le marché intérieur offrait des débouchés suffisant – et s'élargissant sans cesse – aux oligopoles étatiques impulsés par l'administration dite socialiste (Chine) ou aux oligopoles privés dont le lobbying s'assurait la protection de l'Etat libéral (Inde), des protections tarifaires et réglementaires existant dans les deux pays. Durant les années 2000 (deuxième étape), les industries des deux pays ont su tisser des relations économiques locales denses entre fournisseurs et assembleurs, pour s'insérer dans les chaînes de valeur tout en jouant de la flexibilité : les entreprises les plus exposées au marché mondial faisant absorber ses fluctuations par leur entourage, entraînant en échange des régions entières dans leur sillage.» Quelques enseignements, principalement deux, peuvent être tirés de ces deux expériences : «Les pays émergents sont : (a) des pays anciens qui, sur la longue durée, se sont modernisés et ont stabilisé un Etat national puissant et (b) «dont plusieurs régions ou acteurs économiques ont dépassé un seuil minimum dans le processus d'accumulation industrielle, technologique, sociale, et qui ont en général constitué des filières économiques au-delà d'une certaine taille critique qui assure leur diversité, leur propre reproduction et évolution (…).» Ces traits sont communs à nombre de pays, ainsi le noyau dur regroupe la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud, le Mexique, le Viêtnam, l'Indonésie.
A. B.

(*) François Ireton, Qui sont les émergents ?, La Vie des idées , 17 septembre 2018. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Quisont- les-emergents.html


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