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Retour du bras de fer ?
Interdiction d'une conférence à Akfadou
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 11 - 2018

La conférence du chercheur et linguiste Ramdane Achab, prévue samedi dernier au café littéraire d'Akfadou, vient d'être interdite par les services de la daïra. Ce nouveau-né dans le paysage culturel kabyle, qui en est à sa 6e rencontre, vient d'essuyer sa première censure.
«La langue amazighe : risques majeurs et possibilités de solutions» est le thème de la rencontre prévue samedi dernier avec le linguiste, éditeur et figure du mouvement berbère Ramdane Achab, à la maison de jeunes de Chemini, à l'invitation du café littéraire d'Akfadou.
Les organisateurs se sont vu refuser l'accès à la salle qui dépend de la Direction de la jeunesse et des sports, pour non-obtention de l'autorisation de la daïra. Pire, une brigade de la gendarmerie était postée dès la matinée devant la maison de jeunes pour s'assurer que la décision sera respectée.
L'un des animateurs du café littéraire indique cependant que ce dernier n'a jamais demandé d'autorisation depuis sa naissance en septembre dernier, fort des acquis d'Aokas et de la marche du livre de l'été 2017 qui protestait contre la censure et l'hégémonie bureaucratique sur l'activité littéraire et qui a abouti au recours au seul régime déclaratif pour les conférences programmées.
Or, le café littéraire d'Akfadou subit pour la première fois l'interdiction d'une de ses rencontres : celle où devait intervenir Ramdane Achab, le même invité dont la conférence fut interdite à Aokas, ce qui a déclenché le mouvement de contestation qu'on connaît. Ironiquement, rappelle notre interlocuteur, c'est ce même Ramdane Achab qui, en 1980, avait conduit Mouloud Mammeri à sa fameuse conférence à l'université de Tizi-Ouzou avant qu'ils ne soient interceptés par les forces de l'ordre et que la conférence ne soit interdite par la wilaya, ce qui avait provoqué le Printemps berbère !
Dimanche, le café littéraire d'Akfadou a rendu publique une déclaration dans laquelle il insiste sur les acquis d'Aokas et revendique le retour effectif à un régime déclaratif pour la tenue des cafés littéraires : «Exiger des autorisations soumises au bon vouloir des autorités exécutives pour la tenue d'un café littéraire est le summum des aberrations. Une atteinte insoutenable à la liberté d'expression et de réflexion. Les évènements d'Aokas de l'été 2017, suite à la répression féroce par les services de sécurité de la conférence que devait tenir le même Ramdane Achab, et la grande mobilisation qui s'en est suivie, couronnée par l'historique marche du livre, ont instauré pour un moment un retour au régime déclaratif pour la tenue des cafés littéraires. Les autorités reviennent aujourd'hui à Akfadou sur les acquis d'Aokas. Tout en dénonçant énergiquement cette énième atteinte à nos libertés par les autorités, nous en appelons aux militantes et militants, aux partis politiques, aux associations, à la société civile pour réagir et agir face à ce déni d'un droit élémentaire, celui de s'exprimer et d'exprimer des idées dans le cadre d'un café littéraire. Il y va de notre dignité à tous, il y va de notre liberté à tous, il y va de la liberté.»
Il s'agit, dans ce cas de figure, selon l'un des activistes d'Akfadou, d'une instruction du nouveau wali de Béjaïa qui aurait exigé une autorisation pour chaque café littéraire dans la wilaya.
Il est à rappeler que le café littéraire d'Akfadou est loin d'être le premier en Kabylie à subir cette forme «administrative» de censure. Depuis 2017, les incidents sont légion : d'Aokas à Bouzeguène, en passant par Béjaïa, les autorités locales semblent mal gérer la multiplication des espaces de libre débat dans la région, d'autant que dans beaucoup de cas, les élus de l'APC sont du côté des cafés littéraires. C'est le cas de l'assemblée communale de Chemini, à majorité RCD, qui a mis à la disposition des invités la salle de la bibliothèque municipale où s'est finalement tenue la conférence de Ramdane Achab, en présence, toutefois, «d'un élément de la Gendarmerie nationale qui a filmé la rencontre», nous a raconté un des organisateurs.
Sarah H.


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