Onusida avertit : l'épidémie du sida est loin d'avoir été vaincue. La vigilance doit rester de mise. Les 1 200 nouveaux cas enregistrés en 2017 en Algérie restent en deçà de l'objectif fixé qui est d'atteindre moins de 500 nouveaux cas par an. La prévention doit cibler davantage les plus jeunes même si l'épidémie est aujourd'hui qualifiée de «peu active» et reste concentrée auprès des populations ayant un comportement à risque. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Pas de répit sur le front de la lutte contre la propagation du sida. Les 1 200 nouveaux cas qu'enregistre l'Algérie interpellent, alors que le pays est engagé à atteindre à l'horizon 2020 moins de 500 nouveaux cas par an. Le coordonnateur résident du Système des Nations-Unies en Algérie affirmait, hier, qu'il s'agissait de «cas de trop». Eric Overvet estime que trente années après la célébration de la première journée de lutte contre le sida, le combat contre ce virus se trouvait à «un carrefour». Abordant la situation en Algérie, il dira que «la population générale n'est pas un moteur important de la dynamique du VIH au même titre que dans la majorité des pays de la région Mena avec, toutefois, une tendance d'une épidémie émergente parmi les populations exposées au risque». S'exprimant, hier, au nom de Onusida Algérie, son directeur a lui aussi estimé que «la riposte mondiale au sida se trouve dans une situation particulièrement préoccupante». Pour Adel Zedam, à mi-chemin des objectifs à atteindre d'ici 2020, le rythme de progrès est loin d'être à la mesure de l'ambition affichée. Il avertit, affirmant que «le sida n'est pas vaincu» et pour cause, dit-il, il y a aujourd'hui «une crise de la prévention du VIH». La preuve ? Les nouvelles infections VIH chez les adultes qui ne diminuent pas assez vite au moment où, dit-il, «les programmes de prévention battent de l'aile» et où «les services ne sont pas proposés dans les proportions adéquates permettant d'atteindre les personnes qui en ont le plus besoin». Statistiques à l'appui, il dira que, depuis 2010, les nouvelles infections chez les adultes n'ont diminué que de 16%, bien en deçà de l'objectif de réduction de 75% fixé à l'horizon 2020. Il poursuit en affirmant que «si les personnes ne connaissent pas leur statut VIH, elles ne peuvent pas se protéger ni protéger leurs familles ou leurs partenaires». Idem pour les personnes qui ne connaissent pas leur charge virale, et qui ne seront pas sûres de l'efficacité du traitement protégeant leur santé et mettant un terme à la transmission VIH. Pour Adel Zedam, la fin de l'épidémie du sida d'ici 2030 est loin d'être gagnée. L'objectif nécessite un investissement davantage des pays en direction de la prévention. Cela nécessite également de couvrir le déficit budgétaire qui est de l'ordre de 20% car, avertit-il, «les petites restrictions budgétaires peuvent être lourdes de conséquences». Présent à la cérémonie commémorant la journée de lutte contre le sida, le directeur de la prévention auprès du ministère de la Santé a mis l'accent sur la nécessité de réduire les nouveaux cas de contamination, affirmant qu'actuellement, 90% de malades connaissent leur statut et sont sous traitement. L'Algérie dépense, dit-il, chaque année la somme de 16 millions de dollars en traitement rétro-viraux dispensés au sein des 15 centres de prise en charge répartis à travers le territoire national. N. I.