Dans une allocution lue par le ministre des affaires religieuses et des wakfs, hier à Oran, à l'occasion de la semaine nationale du saint coran dans sa 20e édition, le président de la République interpelle les institutions éducatives et culturelles, scientifiques et médiatiques afin de mettre en avant au sein de la société le principe de l'intérêt général et de tendre la main aux institutions de l'éducation spirituelle authentique, pour que les objectifs soient communs et propager à nouveau les plus hautes valeurs. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - L'occasion, dira le président de la république, de s'adresser au prestigieux parterre d'imams et de chouyoukh et leur exprimer sa reconnaissance du fait qu'ils n'ont pas déserté leurs fonctions et n'ont pas cédé leurs mosquées à la propagande et leurs tribunes aux voix de la discorde durant la tragédie nationale. Période qui a vu plusieurs imams périr alors qu'ils défendaient l'islam véritable. «Quelle reconnaissance envers toutes ces élites si ce n'est de continuer à défendre et propager l'islam juste et combattre le discours de la haine et toute tentative sectaire et de doctrine et œuvrer à faire revivre l'islam de nos ancêtres?» Dans son discours, le président de la république rappelle qu'aujourd'hui, l'Algérie jouit des fruits de la charte de la paix et de la réconciliation nationale, indiquant que la constitution l'a érigée en principe immuable et en base de travail dans notre appréhension des réalités et des événements. Le président met en garde «à ce que nous ne causions aujourd'hui le détournement de nos enfants de ce que nos ancêtres religieux ont construit : un référent religieux solide s'inspirant du Livre sacré et de la Sunna et de l'impartialité. S'ils sont détournés de ces principes, ils seront la proie de croyances externes et de doctrines qui sont dévoyées». L'identité de l'Algérie est sous-tendue par son passé amazigh ancestral, dira le président, qui ajoute «de son histoire arabe séculaire et son patrimoine arabo-musulman authentique et la fidélité à ces constantes, c'est la fidélité à la patrie même. Pour le ministre des affaires religieuses et des wakfs, le discours du président de la république est avant tout une reconnaissance de l'Etat envers les martyrs parmi les imams qui ont sacrifié leur vie au même titre que les militaires, les forces de sécurité et les citoyens, durant la décennie noire. Un hommage de reconnaissance morale mais aussi matérielle, dira le ministre, puisqu'une décision a été prise en 2018 d'envoyer au pèlerinage des membres de familles des imams martyrs. A une question sur la tension qui prévaut parmi les imams, le ministre dira que, pour l'heure, et au vu de la crise financière, une augmentation de salaire n'est pas à l'ordre du jour. Toutefois, les questions socioprofessionnelles peuvent être débattues, dit-il. Réfutant qu'il y ait un blocage dans le bon déroulement des discussions entre la coordination des imams et son ministère, il précisera que si la rencontre n'a pas eu lieu, c'est uniquement une question de calendrier et qu'elle se fera aussitôt que les imams fixeront une date. Concernant la cérémonie de béatification, le ministre confirme que le pape a chargé le cardinal Becciu, son envoyé spécial, pour le représenter durant cette cérémonie. «Il sera en Algérie en provenance du Vatican ce jeudi et va bénéficier d'un accueil officiel de la part de notre pays. L'Algérie facilite pour l'Eglise catholique le déroulement de ses cérémonies religieuses, dira le ministre qui rappellera que, jusque-là, les préparatifs de cette cérémonie se déroulent bien, selon les lois algériennes. A. B.
