Contrefaçon ! Arrestation d'une bande de faux… … Nekkazeur ! Voilà ! Je viens de quitter ma sphère habituelle, celle de la «critique humorisée», celle de la causticité et de l'absurde enrobé de h'nana, pour entrer, bien malgré moi, dans celle de la SIDERATION ! Celle qui te met les bras ballants et la mâchoire à la Tex Avery, au sol. Et les lèvres et la bouche et la glotte et ce qui reste de cerveau qui balbutient en cœur : «Non, c'est pas possible ! Non, c'est pas possible ! » Nous étions partis pour un seul scrutin présidentiel, le 18 avril. Pays en crise économique, avec des réserves de change en chute libre, nous nous retrouvons maintenant avec deux scrutins et une salinité de la note, de la facture finale que je n'ose imaginer. Sidérant ! Ceux qui ont imaginé ce saccage de notre tirelire nous envoient un seul message : «Allah yerham babakoum, donnez-nous juste 12 mois de rab pour que nous puissions nettoyer les lieux, faire place nette et partir. Promis qu'après, vous n'entendrez plus parler de nous.» Sidérant ! Un ancien président d'Assemblée même pas foutu de garder son perchoir, humilié jusqu'à l'os et la chaîne et le cadenas, se présente soudain-tout-à-coup, à 23 heures 56 tapantes au Conseil constitutionnel pour y déposer 75 000 paraphes et sa candidature. Il organise une «conférence de presse», commence à dire ce qu'il va faire s'il est élu, reçoit un coup de fil en direct-live et annonce finalement qu'il ne se présente plus ! Sidérant ! Un sosie ou un homonyme ou un hologramme ou un gadget déglingué de Pif se pointe en salle de conf', hurle qu'il est le vrai Rachid Nekkaz, puis quitte la salle, avec en fond, dans nos cerveaux en ébullition incrédule, la musique d'une fanfare de cirque de banlieue. Sidérant ! Et dehors, des citoyennes et des citoyens du jour, une nation du bitume reconquis qui ressort en pleine nuit pour dire qu'elle ne dort pas ! Qu'elle ne peut pas dormir. Qu'elle ne peut plus dormir après ça ! Après tout ça ! Décidément sidérant ! Et surtout confirmé, acté, scellé et non négociable : dans la Maison Dézédie, le PEUPLE est tout là-haut, niveau terrasse. Et les dirigeants tout en bas, niveau 3e sous-sol. Sans ascenseur ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.