Menacé d'accueillir le FLN, le Musée des Antiquités rejoint les… … manifestations du vendredi ! Non ! Je n'attends pas le 8 mars pour vous dire que vous êtes belles ! La preuve, je vous le balance le 10 ! Mais vendredi, B'net Bladi, vous avez «troué la bâche» ! Sahbi ! Ezzine ! Ezzine ! Mais non, pas au sens de potiches ! Au contraire ! Les caméras et les smartphones du monde ont immortalisé une jeunesse de Mars où la femme dézédienne a fait tomber un autre mur, en plus de celui de la peur. Non ! Nous ne sommes pas une procession de tchadors ! Il y a aussi des tchadors. Il y a aussi des hidjabs. Et il y a aussi des jeans, des robes et une explosion de couleurs ! En fait, dans les yeux éberlués de consœurs et de confrères étrangers, sur les plateaux de cet Occident qui adore «catégoriser» les peuplades des autres mondes, j'ai lu une stupéfaction qui trahit ! Elle trahit une méconnaissance profonde de notre société. Un gouffre de clichés. Des abysses de préconçus. En ce sens, cette marche du 8 mars, et toutes celles qui l'ont précédée, celle de Mouwatana comprise, ont fait voler en mille morceaux un Guide du Routard de l'Algérie bourré de fautes, de jugements fantaisistes et d'approches à la limite de l'orientalisme malsain. Plus encore, les vendredis dézédiens sont en train de réécrire le combat des peuples du monde pour leur dignité. Ces filles et ces garçons qui feraient pâlir de jalousie profs et élèves de la prestigieuse école parisienne des Arts Visuels des Gobelins ont sorti leurs tripes sur les pancartes, et ont dessiné avec leur «envie de vie». Du street art dont les sémiologues de mon bled et d'ailleurs devront vite se saisir pour travailler cette matière inestimable. Inestimable pour l'humanité tout entière. Car oui ! C'est cela, justement ! Ce peuple, ces femmes magnifiques, ces hommes superbes qui ont donné vie au vendredi sont en train aussi d'aider l'humanité entière à avancer. En ce sens, ce PEUPLE, il faut le mériter ! Et déjà, clairement, logiquement, ceux qui 57 ans durant ont mis une camisole, un bâillon sur ses enfants, sur leurs parents et grands-parents ne méritent pas ce PEUPLE. Ne l'ont jamais mérité ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
