La journée internationale de la Liberté de la presse, fêtée hier vendredi, est intervenue, cette année, en Algérie dans un contexte particulier marqué par le formidable sursaut populaire né le 22 février dernier et qui se poursuit. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une révolution tranquille qui est en train de balayer tout sur son passage tel un ouragan et ne ménageant aucun secteur ni aucune corporation. Dont celle de la presse en proie à moult contraintes liées notamment à sa régulation et à son organisation. Et l'avènement, depuis quelques années, des chaînes de télévision offshores n'a pas été pour arranger les choses, compliquant davantage une situation déjà inextricable. Avec nombre de tares entachant considérablement sa crédibilité et son professionnalisme, entre autres absence d'un Conseil d'éthique et de déontologie dans la presse. N'a-t-on pas assisté et n'assiste-t-on pas à chaque manifestation populaire ou presque, à des attaques en règle de citoyens contre certains médias dont les représentants n'ont dû leur salut qu'à la sagesse de manifestants, leur reprochant le manque, voire l'absence de toute éthique professionnelle et de piétiner les règles élémentaires du métier de journaliste, portant ainsi, un coup terrible à la morale qu'il requiert ? Pourtant, ce ne sont pas les textes qui font défaut, la loi sur l'information de 2012 consacre tout un chapitre au respect de l'éthique et de la déontologie avec énumération des principes que tout journaliste doit respecter dans l'exercice de son activité. Une loi qui consacre une instance nationale de déontologie et d'éthique de la presse, élue par la corporation, qui veillera au respect par les médias des règles de déontologie. Une instance qui, malheureusement, attend toujours sa mise sur pied, en dépit des promesses des ministres qui se sont succédé à la tête du ministère de la Communication qui, pour beaucoup de gens du métier, n'a plus sa raison d'être. Il en est également le cas de l'Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE), prévue par cette même loi et qui attend toujours son installation. Certes, l'espace audiovisuel a été libéré par la loi 14-03 du 24 février 2014, le délit de presse a été dépénalisé et l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) a été installée, mais cette dernière reste prisonnière de la «mise en ordre du paysage audiovisuel» frappé du sceau d'une anarchie avec une pléthore de chaînes de télévision étrangères activant informellement dans le pays. Autre tare de la corporation journalistique, ses difficultés à s'organiser pour faire face à ses propres difficultés, elle qui, quotidiennement, fait siens les problèmes des autres, alors qu'elle se débat, elle, dans des conditions socioéconomiques déplorables. Mais il n'y a pas que cet aspect puisque la presse fait également face au problème lié à la publicité, ce nerf de la guerre qui a de tout temps «divisé» la corporation tant la transparence et l'objectivité dans son octroi ont toujours fait «débat». Avec le terrible corollaire qui fait que nombre de médias arrivent péniblement à assurer leurs équilibres financiers. Une transparence et une équité dans la distribution de la manne publicitaire que le gouvernement en charge des affaires courantes du pays s'est engagé à assurer via une commission. M. K.