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3 et 5 juillet : la manipulation fatale
Par Nordine A�t-Hamouda
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 07 - 2010

Le 3 juillet, jour effectif de notre ind�pendance, le colonel Mohand ou Lhadj plantait le drapeau alg�rien � Sidi-Ferruch, sur les lieux m�mes o� d�barqua l�arm�e coloniale qui allait mettre entre parenth�ses le destin alg�rien pendant 132 ans. Par la suite, Ben Bella d�cida que la date officielle de notre lib�ration devait �tre d�cal�e au 5 juillet, reportant du m�me coup l�accomplissement de la souverainet� alg�rienne.
Depuis, le pays survit entre les coups d�Etat, les scandales financiers, les r�voltes avort�es et le d�sespoir de la jeunesse. 48 ans apr�s, presque jour pour jour, j�aper�us en face de l�Assembl�e nationale un p�re qui mena�ait de se jeter dans le vide quarante m�tres plus bas avec ses trois enfants. Ancien policier, il �tait sans emploi ni logement. J�ai d� ruser pour pouvoir l�approcher, le ramener � la raison avant de l�accompagner dans des d�marches qui lui permettraient de retrouver un semblant de dignit�. Maintenant que les d�sillusions footballistiques nous ram�nent � la r�alit�, nous pouvons retrouver notre quotidien avec ses amertumes, ses �garements et ses l�chet�s. Il ne se passe pas une semaine sans qu�un �v�nement vienne nous rappeler notre mal�diction. En quelques jours, j�ai pu lire le courrier d�un citoyen anonyme dans El Watan, un communiqu� du pr�sident de l�Association des anciens condamn�s � mort, l�interview de monsieur Mahsas dans Echchourouk, une contribution d�un ancien trotskyste dans le Quotidien d�Oran et, pour boucler la boucle, deux interventions de M. Addi Lahouari, l�une publi�e par le Soir d�Alg�rie et l�autre par un quotidien �lectronique ( le Quotidien d�Alg�rie). Ces positions illustrent, chacune � sa mani�re, la crise qui nous paralyse depuis un demi-si�cle. Injurieuses pour certaines, r�visionnistes pour d�autres, malsaines pour toutes, ces sorties n�ont ni �mu, ni inqui�t� les gardiens du temple qui ont trouv� �nergie, solidarit� et col�re pour appeler au lynchage de Sa�d Sadi apr�s la sortie de son livre sur Amirouche.
La diabolisation et la rente
Le citoyen anonyme reprend le slogan du MALG : tout Alg�rien issu de la Kabylie ne peut �tre qu�un dangereux r�gionaliste s�il ne maquille pas son origine. Le pr�sident de l�Association des condamn�s � mort, M. Mostefa Boudina, monte au cr�neau pour nous apprendre que le pays est toujours sous la menace des ennemis du peuple, que l�Histoire a ses propri�taires et qu�il faut faire front contre les p�rils qui p�sent sur l�Alg�rie maintenant que �la nation a atteint sa vitesse de croisi�re� en mati�re de d�veloppement. Je connais bien M. Boudina. Ne voulant pas tomber dans le pi�ge de la pol�mique primaire dans laquelle il veut nous entra�ner, je lui �pargnerai certains d�tails de son parcours qui lui ont permis de traverser toutes les turbulences de la politique alg�rienne depuis 1962. Je lui rappellerai seulement que dans les ann�es 1980, mouhafedh, il pourfendait en Kabylie les opposants �alli�s de l�imp�rialisme� qui attaquaient un Etat fragilis�. Il hurlait avec les ma�tres d�alors pour exiger le silence de tous. Maintenant que le pays est, selon lui, en pleine croissance, il faut aussi se taire pour jouir de la prosp�rit� ramen�e par celui qui a fait de lui un membre du Conseil de la nation. En fait, la croissance concerne les comptes en banque de monsieur Boudina et de ses amis. Car ni les anciens condamn�s � mort ni leurs enfants n�ont trouv� son �coute ou son soutien. Je l�informe que le fils de Sa�d Babouche, le deuxi�me militant ex�cut� par la France coloniale, apr�s le chahid Zabana, est d�c�d� dans le plus grand d�nuement il y a seulement un mois sans que le pr�sident de l�Association des condamn�s � mort ait daign� adresser le moindre message � la famille. Il est vrai que Nacer Babouche n�avait pas su se mettre du c�t� de ceux qui savent profiter de �la vitesse de croisi�re� puisqu�il �tait avec nous en prison en 1985 lorsque nous avions cr�� la Ligue des droits de l�homme. Pour monsieur Boudina, m�me pour les condamn�s � mort, il y a un premier et un deuxi�me coll�ge. Monsieur Mahsas, pour sa part, reste fid�le � lui-m�me. Depuis 1955, il passe son temps � intriguer, insulter les h�ros martyrs et � assouvir ses haines. Abane, qui l�accusait, avec de bonnes raisons, d��tre un danger ambulant pendant la guerre, est tra�n� dans la boue. Mahsas, qui fut arr�t� et emprisonn� en 1957 pour opposition aux r�solutions et aux organes issus du congr�s de la Soummam, c'est-�-dire de la R�volution alg�rienne, n�avait d� son salut qu�� l�intervention des services secrets tunisiens qui l�ont lib�r� et envoy� en RFA o� il coula des jours paisibles jusqu�� l�ind�pendance, quand Ben Bella arriva dans les bagages de l�arm�e des fronti�res. Boumedi�ne, qui l�avait longtemps pourchass�, se voit malgr� tout salu� comme un homme �innocent du sang d�Amirouche�. Il y a toujours des priorit�s dans la vie. Les s�questrations des restes du colonel de la Wilaya III et de son coll�gue de la Wilaya VI sont pass�es par pertes et profits. M. Mehsas, incorrigible bricoleur politique, estime que les deux officiers n�ont eu que ce qu�ils m�ritaient. La s�questration est m�me implicitement assum�e comme une sanction l�gitime. J�ai longuement h�sit� avant de rendre publiques les r�v�lations d�un agent secret espagnol qui a bien connu M. Mahsas quand il �tait ministre de l�agriculture au lendemain de l�ind�pendance. Mais puisque M. Mahsas ne veut pas sortir des �gouts autant l�y suivre un moment. A la page 173 du livre intitul� Cygne, m�moires d�un agent secret publi� par les �ditions Grasset en 1976, Gonzales Malta raconte comment �le ministre malhonn�te� a d�tourn� un million et demi de dollars qui devait servir � payer 150 000 moutons achet�s par l�Alg�rie. Il fit payer les Espagnols par l�orge donn� par les �tats-Unis au peuple alg�rien et �le million et demi de dollars �tait alors pass� sur un deuxi�me compte, personnel cette fois, qui appartenait au ministre alg�rien �, �crit l�agent espagnol. Evidemment, le compte en question a �t� ouvert en Suisse. Pour le reste des d�tails montrant la moralit� du personnage qui enregistrait dans des situations d�licates certains membres du gouvernement, je renvoie le lecteur au livre sus-cit�. Cela fait 34 ans que ce r�cit a �t� publi�, M. Mahsas n�a toujours pas daign� d�poser plainte pour diffamation. Comment un homme qui a commis tant de crimes et qui s�est m�me mis au service d�une puissance �trang�re pendant la guerre de lib�ration, ose-t-il continuer � d�blat�rer en toute impunit� sans que les instances suppos�es veiller � la protection de la m�moire des martyrs et la dignit� de la nation ne pipent mot ?
Le r�visionnisme se d�voile
Quant au nostalgique du MNA, qui invite les Alg�riens, � la veille de la comm�moration de l�ind�pendance, � accorder � Messali le statut que les Sud- Africains reconnaissent � Mand�la, il a peut-�tre raison de se poser en d�positaire d�une m�moire alg�rienne vacante ou abandonn�e � la manipulation. Les milliers de militants du FLN tomb�s en France et en Alg�rie sous les ordres de Messali et les balles de son chef militaire Bellounis sont des fant�mes qu�il faut savoir oublier. Ni les Kafi, ni le MALG ou tous ceux qui ont d�vers� leur bile sur Sa�d Sadi ne semblent inquiets ou offusqu�s par ces trahisons, ces impostures et ces amalgames. L�alerte de M. Si Ouali A�t Ahmed, ancien officier de l�ALN, publi�e r�cemment dans le Soir d�Alg�rie, interpellant ses coll�gues quant aux risques qu�il y avait � d�missionner devant ces agressions contre les symboles de la nation, r�sonne comme la voix d�un juste dans un monde gagn� par la compromission et la l�chet�. Mais dans toute cette descente aux enfers, le signal le plus d�solant et le plus inqui�tant pour la nation est donn� par l�universitaire Addi Lahouari. Les Alg�riens ont lu, dans le Soir d�Alg�rie, le texte de la conf�rence qu�il avait donn�e � Tizi- Ouzou il y a trois semaines de cela. Il y d�clara que �Sa�d Sadi a d�l�gitim� le pouvoir en �crivant un essai sur l�histoire� ; essai dont il avait salu� la publication, ajoutant que le pouvoir �a �t� incapable de se d�fendre�. On ne sait s�il a �t� �sensibilis� depuis par son clan mais, le naturel revenant toujours au galop, il commet une interview dans un quotidien �lectronique o� je laisse le lecteur appr�cier la qualit� intellectuelle et la rigueur morale de l�universitaire. Je cite M. Addi : �J�ai cherch� � donner mon point de vue � Tizi-Ouzou parce que j��tais g�n� par la tournure pro et anti kabyle que prenait la pol�mique dans les journaux. Il fallait �d�kabyliser� le d�bat et le centrer dans son cadre politique et th�orique�. Il est de la responsabilit� de notre g�n�ration de ne pas transmettre � nos enfants la haine entre groupes sociaux. Pour revenir � l�ouvrage de Sa�d Sadi, il a le droit d��crire un essai d�histoire. Je ferai n�anmoins une remarque car Sa�d Sadi est un homme politique. Je pense que sa d�marche n�est pas coh�rente dans la mesure o�, d�un c�t� il critique le MALG et, en cela, il a tout � fait raison et, d�un autre c�t�, il a soutenu le n�o MALG, le pouvoir r�el, quand il a annul� les �lections de janvier 1992. Il a condamn� le coup d�Etat de 1962 mais a soutenu celui de janvier 1992 ! S�il r�pond que l�arm�e a sauv� la R�publique en 1992, il doit accepter l�id�e que le MALG a sauv� la r�volution. Un homme politique doit �tre coh�rent pour �tre cr�dible. Il dira qu�il critique le r�gime, mais en fait, il s�en prend surtout au pouvoir formel, alors que tout le monde sait que Bouteflika n�a aucune autorit�. Un ami � Oran me disait : Sa�d Sadi critique le pouvoir formel qui est de l�ouest et oublie le pouvoir r�el qui est de l�est.� M. Addi qui demande de la coh�rence au militant Sa�d Sadi ne s�embarrasse pas de logique en ce qui le concerne. Il refuse que l�on ethnicise le champ politique mais endosse la lecture de son ami oranais qui d�plore que le pouvoir formel soit � l�ouest alors que le pouvoir r�el est � l�est. On ne voit pas pourquoi le pouvoir, r�el, formel ou m�me virtuel devrait, par principe, �tre de l�ouest, de l�est, du nord ou du sud. A suivre M. Addi, il suffirait d�inverser la formule pour qu�il y trouve son compte, les probl�mes de l�Alg�rie, otage d�un pouvoir pendulaire, peuvent attendre.
Notre universitaire veut sortir le d�bat politique des complicit�s r�gionales mais absout Bouteflika et ne semble pas g�n� par la tribalisation des institutions qui s�accompagne d�un dangereux rejet de l�ouest o�, ayant v�cu mon enfance pendant la guerre de lib�ration, j�avais trouv� aide et amiti� quand cette partie de notre pays s�exprimait par des voix autres que celles de M. Addi et consorts. Enfin, il reproche � Sa�d Sadi de ne pas avoir adh�r� � sa �r�gression f�conde� qui allait accoucher d�un ordre politique dont il a pris soin de se prot�ger en d�sertant le pays pendant toute la p�riode o� celui-ci mena�ait de se r�aliser. Apr�s les manipulations qui ont suivi l�assassinat de mon ami Matoub, j�ai eu plusieurs fois l�occasion de voir comment des cadres alg�riens ayant fui le pays ont retourn� leur veste du jour au lendemain pour se mettre en phase avec ceux qui nous expliquaient que nous n��tions pas m�rs pour la d�mocratie. Le discours pr�par� dans les cercles d�une certaine gauche fran�aise fut ingurgit� par des indig�nes comme M. Addi qui devaient apprendre la chanson du �qui-tue-qui ?� pour m�riter quelques vacations dans certaines facult�s ou quelques piges dans la presse au prix du reniement des valeurs de Novembre et de la Soummam.
L�ivresse de l�arrogance
Pour M. Addi, toutes les interventions remettant en cause une l�galit� formelle, pour reprendre son expression, seraient identiques et participeraient toujours d�une d�marche putschiste : les acteurs de Novembre seraient des putschistes, et � le suivre, il en serait de m�me pour Mandela, de Gaule en 1940� Voil� o� en sont certains universitaires alg�riens aujourd�hui. Ce que sait M. Addi et qu�il pr�f�re taire, c�est que des pans entiers de l�arm�e et la plupart des institutions avaient fait all�geance aux �chouyoukh�. C�est la lev�e en masse des forces r�publicaines auxquelles il s�est oppos� qui ont emp�ch� un basculement qui aurait irr�m�diablement men� au naufrage du pays et � l�enterrement d�finitif du projet de la Soummam. Aujourd�hui que des �na�fs� ont provisoirement sauv� l�Alg�rie, M. Addi daigne nous rendre visite pour nous donner des le�ons de cr�dibilit� et de courage. C�est indigne. Ce n�est plus l�universitaire qui parle mais un �romain� de Sant�Egidio, c'est-�-dire un acteur politique qui, au lieu de s�excuser pour sa d�sertion et sa f�lonie, se rappelle � nous pour faire d�vier l�histoire et, pourquoi pas, se placer apr�s que d�autres, toujours les m�mes, eurent d�nonc� des crimes commis au nom du peuple et qu�il s�est bien gard� d�aborder auparavant. Comme le MALG, M. Addi saisit l�occasion d�un livre �crit sur Amirouche pour attaquer un responsable politique d�fendant un projet oppos� au sien. Pour lui, cela est honn�te et coh�rent. Si M. Addi s�est invit� � nouveau � ce d�bat dans la presse nationale avec un tel parti-pris, c�est qu�il compte peser dans un domaine qu�il devine important pour la red�finition de la sc�ne politique. On peut imaginer que M. Addi, en mal de notori�t�, ne va pas l�cher sa proie facilement, comptant sur l�usure, le d�couragement et la censure qui brident les Alg�riens pour r�introduire ses th�ses qui ont scandalis� en leur temps ceux qui sont rest�s se battre pour l�honneur et la libert� de notre pays. Tant mieux, cela permettra d��clairer les positions politiques des uns et des autres et, dans ce combat, nous serons toujours pr�ts pour r�tablir la v�rit� des faits. L�impudeur de M. Addi est un signe important de la crise politique et morale qui frappe l�Alg�rie. Dans des situations similaires, des gens coupables de ses m�faits fuient, se cachent, se taisent ou, du moins, s�excusent. En Alg�rie, la confusion qui brouille tous les rep�res et les protections claniques permettent � la trahison de s�exprimer de fa�on �hont�e. Pourtant, notre histoire devrait vous instruire M. Addi. A la veille du 1er Novembre 1954, des hommes de votre acabit, croyant que le peuple alg�rien �tait exclu de l�histoire, manifestaient la m�me arrogance. On ne peut pas attendre du MALG, qui porte un h�ritage politique fait de violence et d��checs, d��tre lucide. Il est vain de demander � des personnes comme MM. Boudina ou Mahsas de croire en une vie publique contr�l�e par les citoyens. Un vieux trotskiste refuse, par d�finition, la r�alit�. Mais pourquoi un universitaire d�fend-il des id�es auxquelles il ne croit pas ? Pourquoi tient-il un discours en Kabylie et avant de soutenir son contraire dans un site Internet moins d�une semaine plus tard ? Pourquoi assume-t-il un pouvoir pour la seule raison qu�il est confisqu� par les gens de sa r�gion, un demi-si�cle apr�s l�ind�pendance ? Pourquoi ce d�dain laisse-t- il indiff�rent ? Voil� un vrai probl�me dans l�Alg�rie de 2010. M. Addi, les h�ritiers du MALG, MM. Boudina et Mahsas, qui veulent refaire notre histoire, sont des s�quelles d�une m�moire bless�e mais en cherchant � brouiller les cartes de la d�cennie rouge, vous vous essayez, vous aussi, au r�visionnisme. Vous �tes plus dangereux car, en vous abritant derri�re l�universit� pour d�sinformer, vous menacez l�avenir.
Mauvaise conscience
Quand je pense que des personnes de ce genre enseignent et d�cident de l�avenir de nos �tudiants, je suis inquiet. Non seulement ces �lites ne jouent pas leur r�le dans les luttes d�mocratiques mais elles sont souvent les premi�res � attaquer ceux qui ont refus� d�abdiquer. M. Addi, vous avez � peu pr�s le m�me �ge que Sa�d Sadi. Pendant que vous construisiez votre carri�re � l�ombre du parti unique, il a men�, au p�ril de sa vie et de sa libert�, tous les combats que des universitaires comme vous deviez porter. Les droits de l�homme, la question identitaire, la la�cit�, le statut de la femme, la r�gionalisation� ont �t� adapt�s � notre histoire et inscrits dans le d�bat national par Sa�d Sadi et ceux, bien rares, qui ont accept� de l�accompagner. Avec un certain nombre d�amis, nous avons longtemps essay� de savoir pourquoi des hommes comme vous s�acharnent contre ces acteurs. Nous avons fini par comprendre. Vous �tes trop vaniteux pour assumer une d�mission que vous voulez maquiller en essayant de salir ceux qui ont agi au moment o� vous vous cachiez. Sa�d Sadi et ceux qui se r�clament de son combat sont votre mauvaise conscience. A la veille de la comm�moration de notre ind�pendance, des anonymes bannissent des citoyens au motif qu�ils sont originaires de Kabylie, un aventurier �en vitesse de croisi�re� sermonne, au nom du peuple, un responsable qui d�nonce un crime symbolique, un �ministre malhonn�te� insulte Abane, un messaliste �tranger nous fait la le�on du patriotisme et un universitaire ren�gat s�affiche comme arbitre de la conscience nationale.
L�espoir
Tous les intellectuels, heureusement, ne sont pas frapp�s par votre cynisme. J�ai vu, dans l��migration, des Alg�riens, universitaires, fonctionnaires, journalistes ou autres qui ont fui la barbarie vivre dans la pauvret� et la dignit� au moment o� vous viriez votre cuti pour �tre dans l�air du temps. Il y a deux mois de cela, des universitaires de Constantine ont organis� un colloque sur Amirouche. Ils m�y ont invit� ainsi que Sa�d Sadi. N�ayant pas pu participer � leur rencontre, un des initiateurs hospitalo-universitaire eut l�amabilit� de m�envoyer une figurine c�l�brant l��v�nement. J�en fus sinc�rement �mu. Il a adress� � Sa�d Sadi un de ses ouvrages de m�decine. Je ne r�siste pas � l�envie de vous rapporter une partie de sa d�dicace. �Au docteur Sa�d Sadi. Pour le combat citoyen que vous menez� En vous �coutant de temps en temps, j�ai comme l�impression que vous dites � certains : je comprends votre l�chet�, respectez au moins mon courage. Merci pour ce que vous faites pour notre ch�re Alg�rie.� Je remercie du fond du c�ur les universitaires comme ceux de Constantine qui activent pour leur pays dans l�anonymat et les anciens maquisards qui ont trouv� la force de s�exprimer librement et dignement dans un d�bat qui a failli �tre d�tourn�, une fois de plus, par ceux qui ont s�questr� les martyrs et endeuill� la nation. Leur action �claire malgr� tout notre quotidien dans ce 48e anniversaire d�une ind�pendance confisqu�e. Au lieu de prot�ger notre histoire en organisant des d�bats libres et contradictoires en vue de laisser la jeunesse alg�rienne d�couvrir la v�rit� et le r�le de chaque acteur afin de lui permettre de se construire dans la clart�, le pouvoir confisque notre pass� pour renforcer ses privil�ges et multiplier ses sectes. On vient d�annoncer officiellement que la comm�moration de l�ind�pendance devait se faire sous le haut patronage du chef de l�Etat. C�est la kermesse. Y a-t-il meilleur aveu des dirigeants alg�riens pour nous dire que l�histoire nationale est une foire o� les plus malins savent se servir ? Tout cela se passe dans le pays des hommes de Novembre et de la Soummam.
N. A.-H.


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