La CAN-2019 à peine terminée, toutes les fédérations africaines se mettent, désormais, à l'heure des prochaines qualifications à la CAN-2021 et celles du Mondial-2022. Aussi, en attendant l'arrivée de ces échéances officielles, différentes instances locales ont décidé de remodeler les staffs de leur team national. Si possible en installant des entraîneurs locaux. Car, pour un certain nombre de ces fédérations, le modèle «made in» n'est plus porteur. En témoigne la présence de deux sélectionneurs locaux à la barre technique des deux récents finalistes, l'Algérie et le Sénégal. L'on rappelle, par ailleurs, que lors de la 32e édition de la Coupe d'Afrique des Nations organisée par l'Egypte, ils étaient 11 entraîneurs locaux parmi les 24 sélectionneurs à driver leurs équipes. Outre Djamel Belmadi et Aliou Cissé, la Côte d'Ivoire (Ibrahima Kamara), la RD Congo (Florent Ibenge), le Mali (Mahamadou Magassouba), le Ghana (Kwesi Appiah), le Zimbabwe (Sunday Chidzambwa), la Guinée-Bissau (Baciro Candé), la Namibie (Ricardo Mannetti), le Burundi (Olivier Niyungeko) et la Tanzanie (Emmanuel Amunike) étaient aux affaires techniques. Sur ces 11 entraîneurs, deux seulement ont été débarqués au lendemain de la CAN. Il s'agit de l'entraîneur nigérian des Taifa Stars, Amunike et du coach des Braves Guerriers de Namibie, Mannetti en place depuis 5 ans et dont le contrat n'a pas été renouvelé. Les performances plus ou moins probantes des autres sélectionneurs ont incité leur fédération à conforter leur confiance. Et ont poussé d'autres fédérations à faire appel à des locaux pour succéder aux techniciens étrangers, des européens pour la plupart, limogés ou dont le contrat n'a pas été renouvelé. Parmi ces derniers, l'on peut citer les français Desabre (Ouganda), Renard (Maroc), le Néerlandais Seedorf (Cameroun), le Serbe Vasiljevic (Angola), le Belge Paul Put (Guinée) et le mexicain Aguirre (Egypte) ont été soit remerciés soit poussés vers la sortie. Seuls les français Alain Giresse (Tunisie), Corentin Martins (Mauritanie), Michel Dessuyer (Bénin), Sébastien Migné (Kenya) et Nicolas Dupuis (Madagascar), le Franco-allemand Gernot Rohr (Nigeria) et l'Anglais Stuart Baxter sont encore (pour combien de temps encore ?) en poste. Mieux, des équipes absentes à la CAN-2019 ont décidé de porter leur choix sur des entraîneurs locaux sinon originaires du continent africain. C'est le cas du Burkina Faso qui a décidé de ne pas prolonger le Portugais Paulo Duarte dont le contrat expire le 31 juillet prochain et le remplacer par l'ancien international des Etalons Malo Kamou mais aussi celui du Mozambique qui a décidé de ne pas poursuivre l'aventure avec le portugais Abel Xavier, nommé début 2016, et remplacé par un de ses adjoints, Victor Matine, un local ex-sélectionneur des U20 et des U23 des Mambas. La fédération de la RD Congo qui n'a pas encore tranché l'avenir de Florent Ibenge pourrait céder aux caprices du président Félix Tshisekedi qui a pris contact avec le français d'origine congolaise Claude Makelele pour coacher les Léopards. En Egypte et au Maroc, deux nations qui avaient connu les pires déceptions lors de cette CAN-2019, c'est le flou artistique. Alors que le «peuple» réclame du sang local, Hassan Shehata pour les Pharaons et Houcine Amouta pour les Lions de l'Atlas, les fédérations scannent les CV des techniciens étrangers de renom. Les prochaines semaines pourraient nous renseigner davantage sur les desseins de nombre de fédérations africaines quant à la nationalité de leurs sélectionneurs. M. B.