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«Il est possible de concilier partisans de la présidentielle et ceux de la transition»
Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, au Soir d'Algérie :
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 08 - 2019


Entretien réalisé par Karim Aimeur
La rencontre de concertation organisée par les Dynamiques de la société civile, avant-hier samedi, à Alger, avec des partis politiques et des personnalités publiques est un pas vers la conférence nationale de consensus. Saïd Salhi, vice-président de la Laddh, estime qu'il est possible de concilier les partisans de la tenue de l'élection présidentielle avant le lancement de la transition et ceux qui plaident pour la transition, à travers un processus constituant avant l'élection présidentielle. En matière de dialogue, il appelle le pouvoir et le panel de Karim Younès à méditer la manière de faire de la société civile.
Le Soir d'Algérie : Les Dynamiques de la société civile ont organisé, ce samedi, une rencontre de concertation avec des partis issus des Forces de l'alternative démocratique et du Pôle des forces du changement. Quelle évaluation faites-vous de cette première rencontre ?
Saïd Salhi : En toute objectivité, il s'agit d'un premier pas, très positif dans un processus qui ouvre la perspective de la construction du camp de l'opposition. Il s'agit, en fait, de faire bouger les lignes de la démarcation, entre les partisans de la continuité et ceux de la rupture avec le système vers la nouvelle République.
Le fait de réunir les deux sensibilités, une vingtaine de partis et une trentaine de personnalités politiques, est déjà un acquis et un signal fort qui va dans le sens de la sauvegarde de l'unité de la Révolution face aux tentatives de sa division, mais aussi un signal destiné au pouvoir : le véritable dialogue, c'est celui qui est mené aujourd'hui dans la société.
Mais la rencontre n'a pas gagné l'adhésion de tous. Des partis de l'Alternative démocratique l'ont boycottée, expliquant qu'ils ne participent pas à des débats en présence des islamistes. Comment réagissez-vous à cette position ?
Je précise que la rencontre de ce samedi est un prolongement de la rencontre de la société civile du 15 juin et une traduction d'une de ses résolutions clés, en l'occurrence celle de s'élargir et d'aller vers les partis politiques et personnalités nationales, qui s'inscrivent dans le Hirak et la rupture. C'était le seul préalable. C'est ce que nous avons fait après avoir participé aux deux rencontres des partis politiques, celle du pôle démocratique du 26 juin et celle de la conférence nationale du dialogue du 6 juillet avec l'espoir de les rapprocher. Nous avons tenté plusieurs médiations. Par contre, nous avons noté avec grande satisfaction la cristallisation des propositions en deux grandes tendances lourdes, c'était plus lisible. Nous avons noté alors les points de divergence mais aussi les points de convergence entre ces feuilles de route et ils existent et ils sont nombreux. Nous avons décidé alors, dès le mois de juillet, de lancer des concertations avec les chefs des partis politiques des deux pôles et des personnalités. Nous sommes partis avec une seule demande: s'asseoir autour de la même table, discuter, échanger sur la situation, les défis, les enjeux et voir comment travailler en premier lieu, au moins sur les points de convergence. Nous avons soumis l'idée d'une conférence nationale pour un large consensus en phase avec le mouvement pour la rupture et la transition démocratique, pacifique et négociée vers la nouvelle République démocratique, sociale et civile. C'est l'essence même de notre feuille de route du 15 juin. Tous les chefs des partis ont été consultés.
Effectivement, il y a des partis qui ont posé des préalables à leur participation. C'est une position que nous respectons car il ne s'agit pas ici de faire taire les différences ou de demander aux partis de renoncer à leurs idéologies. Face à l'entêtement du pouvoir, nous voulons renforcer les convergences, construire un large front, un rapport de force autour de l'objectif premier du Hirak qui est celui de changer le système. Le mouvement populaire nous a montré la voie dès le 22 février, celle de l'union, autrement dit de l'unité d'action autour d'un objectif commun qui est celui de changer le système et d'aller vers la démocratie effective où une fois arrachée, les partis et toutes les sensibilités peuvent exister et coexister.
La rencontre a été marquée par la participation de membres de l'ex-FIS dissous, à l'image de Kamel Guemazi. Comment justifiez-vous cela ?
Nous avons contacté les deux pôles, en tant que société civile. Nous avons pris acte de la cristallisation des deux pôles, celui du pacte démocratique et celui de la conférence du dialogue national. Kamel Guemazi était déjà engagé avec les partis dans ce processus, il a assisté à la conférence des partis politiques du 6 juillet, certaines organisations de la société civile ont aussi assisté aux rencontres des deux sensibilités des partis politiques, Guemazi a aussi participé aux rencontres des partis à Mazafran dès 2014. Donc, il n'en est pas à sa première participation, il a été invité en tant que personnalité politique car déjà impliqué avec les partis politiques.
L'objectif principal de votre rencontre est de baliser le terrain à une conférence nationale de consensus. Or, la mission n'est pas facile vu les avis divergents entre le pôle de changement et l'alternative démocratique. Pensez-vous qu'il est possible de concilier les positions des uns et des autres ?
Rien n'est impossible, c'est une question de volonté. Aujourd'hui, c'est le système en faillite qui est en train d'imposer les termes du débat et le cadre de la solution politique. C'est lui qui impose sa feuille de route, il invente des subterfuges pour se maintenir et limiter l'impact de l'onde de choc du Hirak qui a ébranlé ses fondements. Il veut se régénérer.
Pour ce qui est de l'opposition, il y a deux tendances lourdes. Le fait que les partis acceptent de discuter, de dialoguer, c'est déjà un grand pas. Il y a de la disponibilité à l'écoute et au compromis dans l'intérêt de la réussite du Hirak et de la sauvegarde du pays.
Nous avons relevé le défi d'organiser la première réunion, il faudra d'autres pour rapprocher les positions. Des propositions et des idées commencent déjà à circuler, des lignes commencent à bouger. Moi je reste confiant.
En quoi consistent exactement les points de divergence entre les différentes initiatives ? Comment les rapprocher ?
Il y a deux tendances lourdes dans la société qui portent deux propositions. La première est d'aller à l'élection présidentielle et changer la Constitution une fois le Président élu. La deuxième est de changer la Constitution à travers un processus constituant avant l'élection présidentielle. Nous voulons ouvrir un débat autour de ces propositions dans la sérénité. C'est ce que nous avons fait lors de cette première rencontre. Il faudra renforcer ce processus, aller vers d'autres pour dépasser les malentendus, les appréhensions, affiner la stratégie qui doit être celle de tout le camp de l'opposition. La division ne servira que le système. C'est son terrain et c'est ce qu'il tente de faire depuis des mois. L'unité du Hirak doit être sauvegardée jusqu'à la réalisation de ses objectifs.
La première rencontre de concertation promet d'autres, il y a un engagement de l'ensemble des participants : partis politiques, société civile et personnalités d'aller plus loin vers un compromis lors de la conférence nationale du consensus. La commission de suivi et de coordination installée ne ménagera aucun effort dans ce sens. Le débat avance, des propositions dans le sens de faire la synthèse ou le compromis entre les deux propositions émergent aussi.
Parmi les demandes ayant fait un large consensus figure le départ de Bedoui et de son gouvernement. Pourquoi fait-on l'impasse sur le départ de Bensalah revendiqué massivement, pourtant, par les manifestants ?
Il faut noter que lors de nos travaux, toutes les propositions ont été mises à débat, et sur l'ensemble des propositions et feuilles de route il y a cette exigence du départ du système et de ses symboles, il y a la question des préalables démocratiques, et il y a la solution politique avec des points de divergence, entre les partisans de l'élection présidentielle et le processus constituant. Nous avons pris acte et laissé le débat ouvert. Une commission de suivi et de coordination a été installée pour poursuivre l'effort de rapprochement, de concertation. Il y a déjà une disponibilité à débattre les propositions, nous n'avons pas encore acté une feuille de route. On y travaille.
La question des préalables aussi fait le consensus…
Ces préalables démocratiques on les retrouve dans toutes les feuilles de route. Ils ont été aussi réitérés dans le communiqué final de la rencontre, il ne peut y avoir ni de dialogue, ni de solution sans ces préalables, notamment l'ouverture des champs politique et médiatique, la levée des interdictions et répression sur le Hirak et la libération des détenus.
La rencontre de ce samedi 24 août est aussi une réponse aux initiatives du pouvoir. Le véritable dialogue ouvert et inclusif a eu lieu aujourd'hui entre les différents acteurs politiques et de la société civile. Le pouvoir, y compris le Panel de dialogue et de médiation, doit méditer.
K. A.


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