La facture d'importation de céréales s'est établie à 2,11 milliards de dollars, durant les neuf premiers mois de 2019, contre plus de 2,40 milliards dollars durant la même période en 2018. Une baisse, donc, de 12% si l'on doit se fier aux statistiques de la Direction générale des douanes. La tendance à la baisse de la facture d'importation de céréales constatée jusqu'en août dernier, lorsqu'il a été fait état d'une facture globale d'un montant de 1,84 milliard de dollars entre janvier et août contre 2,15 milliards durant la même période en 2018, s'est confirmée avec les tout derniers chiffres rendus publics par les douanes. Une baisse bonne à prendre par ces temps où les réserves de change sont mises à rude épreuve. Une réduction de la facture qui s'explique par l'évolution de la production nationale durant la campagne 2018-2019, notamment pour l'orge et le blé dur, le ministre de l'Agriculture faisant état, il y a quelques semaines, d'une «hausse considérable» des niveaux de la production atteignant 56,3 millions de quintaux, avec 32 millions de quintaux de blé dur, permettant ainsi d'économiser, jusqu'à fin août dernier, pas loin du milliard de dollars. Selon les derniers chiffres émis par la douane, les importations des céréales entre janvier et septembre derniers, qui ont représenté 34,15% de la facture globale des importations, ont enregistré une baisse de 290,34 millions de dollars, soit 12,06% par rapport à la même période de l'année dernière, lorsque le marché national était approvisionné par l'importation de 6,2 millions de tonnes de blé tendre, alors que les données ont été, depuis, revues pour établir dorénavant les besoins à 4 millions de tonnes. Des besoins qui ont fait que l'Algérie, fin août-début septembre, était devenue le premier importateur de blé à partir des pays de l'Union européenne, selon des statistiques du cabinet S&P Global Platts, le spécialiste dans l'information et l'analyse des marchés des produits de base et des hydrocarbures. A ce moment, selon cette source, l'Algérie avait dépassé l'Arabie Saoudite au rang de premier importateur de l'Union européenne, donc, après avoir acheté entre le 1er juillet dernier et le 8 septembre un total de 671 671 tonnes contre 568 452 importées par les Saoudiens. La donne, grâce à la production locale, a donc changé et selon les prévisions, eu égard à l'assainissement de la branche et surtout la mise sur pied du programme de développement de la filière céréalière, notamment dans le Sud et les Hauts-Plateaux, les importations devraient poursuivre leur tendance à la baisse. Azedine Maktour