Le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), septième chef dans les rangs de corps d'armée, est décédé hier lundi des suites d'une crise cardiaque à l'âge de 79 ans. Qui était cet homme qui a fait beaucoup parler de lui ces dix derniers mois ? Né le 13 janvier 1940 dans la wilaya de Batna, ce militant du mouvement nationaliste rejoint, à l'âge de 17 ans, le maquis où il gravit les échelons de la hiérarchie pour être désigné commandant de Compagnie, respectivement aux 21e, 29e, et 39e bataillons de l'Armée de Libération nationale. A l'indépendance, après un cycle de formation en Algérie, pendant deux ans et en ex-URSS, pendant deux ans également, de 1969 à 1971, il a été diplômé notamment de l'Académie de Vystrel (Moscou). Le défunt a participé, en 1968, à la campagne du Moyen-Orient en Egypte. Il a eu à assumer au sein du corps de bataille terrestre les fonctions de commandant de groupe d'artillerie, commandant de brigade, commandant du secteur opérationnel Centre, Bordj Lotfi 3e région militaire, commandant de l'Ecole de formation des officiers de réserve, Blida, 1re région militaire, commandant du Secteur opérationnel Sud de Tindouf en 3e Région militaire, commandant-adjoint de la 5e Région militaire, commandant de la 3e Région militaire et commandant de la 2e Région militaire. Gaïd Salah a été promu au grade de général-major le 5 juillet 1993 et commandant des Forces terrestres en 1994. Le 3 août 2004, il a été désigné chef d'état-major de l'ANP avant d'être promu au grade de général de corps d'armée le 5 juillet 2006. Et depuis le 11 septembre 2013, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah est également vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP. Il a été décoré de la médaille de l'ALN, la médaille de l'ANP 3e chevron, médaille de participation de l'ANP aux guerres du Moyen-Orient 1967 et 1973, la médaille de Bravoure, la médaille du Mérite militaire et la médaille d'Honneur. Il était aussi l'un des principaux acteurs de la promulgation en 2016 d'une loi obligeant les officiers à la retraite à un devoir de réserve sous peine de poursuites judiciaires. Cependant, depuis le mois de février dernier, suite au déclenchement de la révolution populaire pour le rejet du cinquième mandat de Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Gaïd Salah devient non seulement une personnalité très «populaire», mais aussi comme le véritable homme fort du pays. Ainsi, c'est lui qui avait poussé l'ancien président à la sortie, en exigeant dans son discours du 26 mars l'application de l'article 102 de la Constitution qui stipule la démission ou la destitution du président de la République pour des raisons de santé. Depuis cette démission, il ne passe pas une semaine sans que Gaïd Salah s'adresse à la population, qui sort chaque vendredi pour demander le départ du système. En tout, il a prononcé une cinquantaine de discours durant cette période lors de ses visites dans de nombreuses régions militaires, en affirmant à chacune de ses sorties que l'armée nationale populaire accompagnera et protégera le peuple. Il engagera ainsi une guerre contre plusieurs hommes d'affaires et anciens responsables de l'Etat coupables de corruption et d'abus de pouvoir, assurant que l'Algérie est déterminée à en finir avec la Issaba. Il a été intransigeant contre les partisans d'une période de transition et du report de l'élection présidentielle. «Les élections auront lieu à la date fixée», a-t-il toujours rappelé en pesant de son poids pour accélérer le processus. La dernière apparition publique de Gaïd Salah remonte à jeudi 19 décembre, lors de la prestation de serment du président Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier l'avait d'ailleurs décoré de la médaille de l'Ordre du mérite national de rang «Sadr», réservée, jusque-là, aux chefs d'Etat. Salima Akkouche