Le procès en appel des anciens hauts responsables détenus à la prison militaire de Blida se tiendra au mois de février prochain, a-t-on appris hier de sources concordantes. La date exacte de ce procès demeure cependant encore inconnue, y compris des avocats des concernés parmi lesquels certains se sont déplacés une nouvelle fois hier à Blida pour tenter d'en apprendre davantage. La nouvelle circule cependant depuis plusieurs jours, nous dit-on, et il est établi que le mois de février a été retenu pour une seconde comparution de Saïd Bouteflika, les généraux Mohamed Mediène, dit Toufik et le général Tartag. Ce procès en appel concerne également la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT). Le nom de Louisa Hanoune circule d'ailleurs avec intensité ces derniers jours. De nombreuses personnalités de divers secteurs ont mis en circulation une pétition appelant à sa libération avec le reste des détenus politiques, mais aussi à éviter d'entretenir «l'amalgame avec le reste des prisonniers concernés par cette affaire». C'est également ce qu'ont expliqué ces avocats lors du premier jugement qui s'est déroulé en septembre dernier, en insistant sur le fait qu'aucune preuve matérielle ou témoignage l'impliquant dans ce dossier n'avait été présentée. Le procès en appel «est une seconde chance que l'on offre en général aux prévenus», expliquent les avocats «car auparavant, cette opportunité n'existait pas dans notre pays». Compte tenu de l'attitude adoptée par certains des détenus de Blida il est cependant très difficile d'entrevoir la nouveauté que pourrait apporter ce nouveau procès. Le frère conseiller de l'ancien président de la République a refusé du répondre aux questions du tribunal auquel il a demandé l'autorisation de quitter la salle d'audience et il a également opté pour le silence lors de sa comparution au tribunal de Sidi M'hamed dans l'affaire de montage automobile. Le général Tartag, puissant coordinateur des services de sécurité au niveau de la présidence de la République a, quant à lui, carrément décidé de ne pas quitter sa cellule, et donc de ne pas se présenter à son procès, un droit que lui confère également la loi, tout comme le silence que peut garder un prévenu face au juge car étant considéré comme un moyen de défense. Le général Toufik est le seul à s'être exprimé face au tribunal. Au lendemain de sa condamnation, ce dernier a cependant transmis un message à travers son avocat, Me Lahcène Seriak, dans lequel il déclare en substance que «le complot réel et véritable qui me place devant vous en tant qu'accusé aujourd'hui vient de mes tentatives de lutte contre la corruption». Comme les trois autres détenus, il avait été alors condamné à quinze ans de pour atteinte à l'autorité militaire. Les avocats ont réagi en dénoncant des «peines très lourdes». Ces derniers ont basé leur défense sur «l'inexistance de preuves attestant qu'un complot avait eu lieu». Me Ksentini, avocat du général Toufik avait évoqué une «réunion durant laquelle il s'agissait de trouver un successeur à Abdelaziz Bouteflika». Selon ce dernier, l'enregistrement a été écouté durant la période d'instruction de l'affaire. A. C.