A la fin des ann�es 1960, le march� central de la ville a �t� d�mantel� et sa charpente m�tallique vendue en ferraille, l�ex�cutif de l��poque croyant faire �uvre utile, avec l�espoir de le reconstruire. Depuis, tous les ex�cutifs qui se sont succ�d� se sont montr�s incapables de mettre � la disposition de la population de Khemis-Miliana des march�s convenables et surtout bien organis�s. Depuis, le march� de l�informel, profitant du vide, a squatt� diff�rents espaces. Le �march� qui se trouve sur la seule place publique, au centre-ville, face � la poste principale, donne une image hideuse de la ville : les �tals se sont tellement densifi�s qu�il devient pratiquement impossible aux acheteurs de passer dans les quelques �couloirs�. L�, tout se c�toie : friperie, fournitures en tout genre, effets vestimentaires, lingerie, outillage, chaussures� Il faut dire que la rue voisine qui s�pare cette placette du march� des fruits et l�gumes est occup�e par les marchands de poisson qui s�installent la matin�e et qui, � midi, laissent derri�re eux des d�chets qui font le bonheur des chiens et chats errants. Dans l�apr�s-midi, la rue des poissonniers sur laquelle voltigent des volutes de mouches est alors occup�e par les revendeurs de meubles anciens. Quant au march� des fruits des l�gumes, qui se tient sur la dalle de couverture de l�oued Boutane, couverture qui reste b�ante comme une blessure naus�abonde dans laquelle les commer�ants balancent leurs ordures, c�est un amas de baraquements de fortune couverts de roseaux que surplombe un HLM dont les habitants p�tissent depuis des d�cennies � cause des nuisances. Le brouhaha et les moustiques, entre autres, sans compter les relents f�tides qui remontent, obligent les familles � se calfeutrer par tous les temps. La place devenant trop petite pour le march� des fruits et l�gumes, ce dernier s�est �tendu au grand dam des autorit�s locales aux rues avoisinantes ; les vendeurs de fruits, melons et past�ques se sont simplement install�s sur la chauss�e. Dans le prolongement, c�est la �rue des t�l�phones portables� qui est occup�e par une foule depuis le matin jusqu�� la tomb�e de la nuit. En un mot, c�est l�anarchie totale. Que dire alors du march� surnomm�e �E-Dala� � proximit� de la cit� Sidi Ma�mar, et de celui de la cit� Houria derri�re le si�ge de la da�ra et du tribunal o� les commer�ants qui viennent des environs n�h�sitent pas, effront�ment, � poser leurs �tals de fortune m�me dans les cages d�escalier dans l�indiff�rence des uns et des autres, l�id�e de la notion de �beylik� ayant la peau dure et la vie longue. Ces march�s, il va sans dire, ne sont pas sans g�n�rer des tonnes et des tonnes de d�tritus, laiss�s apr�s que chacun plie bagage et empoch� les dividendes nets. Le nettoyage est plus ou moins bien fait, � la charge de la commune, bien s�r, sans qu�aucun commer�ant ne d�bourse le moindre sou pour contribuer � l�hygi�ne. Sans compter les moustiques qui montent � l�assaut des habitants qui investissent dans l�appareillage de lutte contre les insectes. Aussi, compte tenu de cette situation qui ne cesse de s��tendre, la municipalit� avec le concours de la wilaya vient de prendre la d�cision tant attendue par les habitants : la r�alisation d�un vrai march� r�pondant au normes d�hygi�ne et de s�curit� dans les anciens locaux de ce que fut la d�funte Onaco, � la sortie ouest de la ville de Khemis- Miliana. Les travaux connaissent un taux d�avancement de 75% d�j�. La soci�t� en charge les travaux travaille d�arrache-pied et promet que le march� ouvrira ses portes � la veille du mois de Ramadan, c�est-�dire vers le 10 ao�t prochain. Ce march�, indique le P/APC, nous permettra de lib�rer totalement la place du centre-ville et de la r�habiliter. Aux commer�ants concern�s qui b�n�ficieront d�un emplacement dans cette structure commerciale, il leur sera d�livr� un contrat de location pour avoir un registre de commerce. On ajoute que la priorit� sera accord�e aux r�sidents de la commune de Khemis-Miliana. Cependant, si ce centre commercial soulagera la partie ouest de la ville, il va d�favoriser pour un certain temps ceux du centre-ville. Aussi, pour r�tablir l��quilibre, l�APC est en discussion pour l�acquisition d�un autre site d�saffect�, appartenant � un autre office, pour la r�alisation d�un autre centre commercial pour le centre-ville et ainsi une grande partie du probl�me sera r�solu pour toute la ville. Bien s�r, il restera encore beaucoup � faire pour r�organiser les autres sites, notamment celui de l�est, le quartier Souffay, et le sud avec les quartiers Dardara et Hay Salam o� r�sident quelque 5 000 familles dans une m�ga-cit�-dortoir exempte de centre commercial en dehors de quelques magasins sur la fa�ade nord le long de la RN4. Khemis-Miliana, qu�on qualifie comme �tant �le poumon �conomique � de la wilaya qui a b�n�fici� depuis 5 ans de grands projets d�am�nagement, m�rite aussi une r�organisation rationnelle du fonctionnement de ses activit�s. Cette r�organisation des march�s aura s�rement une incidence positive sur l�am�lioration des conditions de vie des habitants et rendra la ville plus propre surtout apr�s avoir �t� qualifi�e de ville la plus salle. A signaler aussi que l�am�lioration de la qualit� de vie des habitants n�incombe pas uniquement aux autorit�s locales ou aux pouvoirs publics, les habitants ont un grand r�le � jouer, notamment les associations de quartiers qui foisonnent, mais nombre d�entre elles se contentent d�attendre une fois l�an de distribuer le fameux �couffin du Ramadhan�. Bien vivre ensemble exige la contribution de tout un chacun.