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Déjà entendu !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 02 - 2020

Les walis ont fait leur conclave. C'est bien de les réunir. Ça fait des échanges. De points de vue. D'expérience. Des apartés. Des conciliabules. Des ateliers. Des thèmes ont dû être ressassés, comme les conclaves passés. C'est le branle-bas de combat. Les ministres sont là. Le Premier ministre. Et, surtout, le président de la République. C'est du déjà vu ! Du déjà entendu ! Depuis le temps que le gouvernement rencontre les walis, l'Algérie a vu couler de l'eau dans l'oued El-Harrach. Tiens, au fait, que devient le projet de cet oued qui devait recevoir je ne sais plus quel type de régate ? Je pose la question, comme ça. Je n'attends pas de réponse. C'est un peu comme pour l'hôpital de Bouzeguène. Oui, c'est un chef-lieu de daïra. Oui, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Je n'attends pas de réponse, non plus. Il doit faire partie des « projets gelés ». Je mets les guillemets, car l'expression n'est pas de moi. Je respecte les droits d'auteur. Le temps de dégeler ce projet, et d'autres, la banquise aura le temps de bouffer sa glace. Mais revenons au conclave des walis. Je n'ai pas les minutes des travaux ; par contre, la presse a fait écho des directives du président de la République.
Pour le plan du gouvernement, approuvé par les deux Chambres, comment peut-il en être autrement ? Que certains observateurs ont taxé de simples slogans, le président de la République a donné rendez-vous aux walis d'ici trois mois, pour un premier bilan. Un challenge ? Un parcours du combattant, plutôt ! J'aimerais bien voir le résultat dans la réalité du terrain ; car il faut tenir compte du terrain, justement. Des schémas de pensée. Des résistances. Des atavismes. De la routine. Du ronron bureaucratique. Je ne mets pas en doute les capacités des walis à bousculer un état de fait bien établi. Pour ce faire, il faut faire une révolution dans la gestion des affaires locales. Pas seulement. Il faut également pousser la décentralisation à son point le plus ténu. Puis, il faut beaucoup de sous.
C'est là où les élus pourraient faire décoller leurs territoires. Car, en plus de l'audace, ils ont l'œil vigilant de la population. Sauf qu'un élu ne peut rien faire sans l'approbation de sa délibération par le chef de daïra. Sauf qu'un chef de daïra ne peut pas bouger sans l'aval de son wali. Et que ce dernier ne peut rien faire sans l'accord de son ministre. Voilà, la boucle est bouclée ! Il faut réorganiser tout cela, Monsieur le Président. Il faut donner la latitude aux élus de gérer le développement de leurs territoires, sans l'épée de Damoclès des walis sur leur tête. C'est le schéma qui a cours, aujourd'hui. Et si c'était celui-là le modèle algérien, auquel pense le président de la République ! Et s'il faut revenir à la gestion villageoise d'antan ! La tajemaât a fait ses preuves dans les pires moments de la communauté villageoise. Le peuple décidait. Et les élus appliquaient sur le terrain. Tout se faisait dans la concertation. Et dans l'intérêt de tous. Sous le contrôle populaire. C'est à ce type de modèle qu'il faut se diriger. Car il nous faut une véritable révolution à tous les niveaux, si l'on veut passer vers une nouvelle Algérie. Et le Hirak a compris cela. Donc le peuple a compris cet enjeu. Au point où il refuse d'abdiquer, ni au temps qui passe, ni aux bastonnades, ni aux arrestations, ni à la chape de plomb médiatique.
Il y a donc des sous. Ce n'est pas moi qui le dis. C'est le président de la République, qui le dit haut et fort. J'imagine la mine déconfite du ministre de la Santé, qui n'arrive pas à payer les médicaments innovants pour les cancéreux. Je ne mets pas la parole du Président en doute. Sauf que je veux voir sur le terrain de la réalité sociale. Il n'y a qu'à voir nos villes et villages, qui sont dans une situation déplorable sur tous les plans. Juste un exemple pour étayer mes dires. A Tizi-Ouzou, chef-lieu de wilaya, à quatre-vingt-dix kilomètres de la capitale, supposée être la vitrine du pays, les routes intra-muros sont complètement impraticables. Qui en est responsable ? Le maire ? Le wali ? Le ministre ? Les automobilistes ? La faute à personne, me dit une petite voix, sortie de nulle part. La faute à tout le monde. Je ne sais pas. Je dis que personne ne fait son job. Et la mairie. Et la wilaya. Et le ministère. Je ne parle que du chef-lieu. Je ne parle pas d'urbanisme, il n'y en a pas. Je ne parle pas d'écologie, il n'y en a pas. Je ne parle pas des rivières, elles n'existent plus. Je suis sûr que les walis ont fait le constat lors de ce conclave. Or, le constat revient sans cesse ; il faut désormais trouver les solutions.
Le président de la République demande aux walis d'éviter les sorties folkloriques et les cortèges interminables. Oui, il a raison de le dire. De l'interdire, s'il le faut. Wali à Tizi, dans les années 1990, le président de la République transbahutait ses directeurs dans un moyen de transport collectif. Ça montre l'exemple. Il a raison de dire que la réfection des trottoirs se fait d'une manière abusive. Juste l'exemple de Tizi, la ville que je connais le mieux. Je ne compte plus le nombre de fois que les trottoirs de cette cité ont été faits et refaits, au grand dam de la population ; car, au bout de quelques semaines, des carreaux sautent sous le poids des passants et, surtout, de la malfaçon. Ah, il faut que je vous dise que des Chinois ont même refait les trottoirs de Tizi. Je ne sais pas si « notre » wali a relevé cet état de fait. Il faut être riche pour utiliser du carrelage sur les trottoirs. Il me semble que l'Algérie est riche. Mais, de quoi ?
Ce conclave des walis relève de la simple gestion. Il y a plus important. Et plus grave. La Constitution ? Aucune limite n'est fixée aux « spécialistes ». Pourquoi, dès lors, passer par le vote des parlementaires ? Cette question est fondamentale ; elle relève du vote populaire, donc d'un référendum. Il y a également le Hirak à qui il faut donner un destin. Le président de la République parle d'un « Hirak béni », c'est encourageant. Sauf que chaque vendredi, le terrain le contredit ; comme si, sur le plan de la décision de la gestion du Hirak, il existerait une espèce de bicéphalisme. Deux têtes pensantes. Deux canaux qui donneraient des ordres. Où allons-nous comme ça ? Vers la confrontation ? Ou vers la voie de la sagesse ? De la concertation ? Et d'une solution généreuse pour le pays ?
Si tout allait bien en Algérie, il n'y aurait pas besoin d'un médiateur. Le contrat social n'est pas au diapason des masses populaires, pour reprendre une expression qui me donnait de l'urticaire, à l'époque. Le citoyen doit renaître de ses cendres. Il a droit à la parole. Il a droit à la décision. Sans le citoyen, il n'y a pas d'Algérie possible. C'est le sens et la justesse du Hirak. Ihi, donnons-nous rendez-vous dans trois mois, pour voir le travail des walis.
Y. M.


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