L'historien et moudjahid Ammar Belkhodja a présenté, la semaine dernière, au Musée public national Ahmed Zabana d'Oran, son dernier ouvrage consacré aux crimes de génocide perpétrés par l'entité sioniste, depuis le massacre de Deir Yacine jusqu'aux tragédies actuelles de Ghaza. Lors de cette rencontre culturelle et mémorielle, organisée en présence d'universitaires, d'écrivains et de passionnés d'histoire, l'auteur a dévoilé plusieurs extraits de son livre paru aux éditions El Kalima. L'ouvrage revient avec précision sur les massacres commis en Palestine occupée depuis 1947, décrivant les multiples formes de violences infligées au peuple palestinien : assassinats de masse, famine imposée, déportations forcées et politique d'épuration ethnique. Ammar Belkhodja replace ces atrocités dans une perspective historique plus large, retraçant les grandes étapes de l'occupation et la résistance du peuple palestinien face au colonialisme de peuplement. Selon lui, « l'entité sioniste, qui a usurpé la terre et les droits du peuple palestinien, poursuit une stratégie systématique visant à effacer l'histoire et la mémoire de la Palestine, tout en cherchant à anéantir son identité nationale par le racisme et la déportation ». L'historien a également appuyé ses propos par des cartes, des archives et des statistiques illustrant les centaines de villages palestiniens détruits depuis la création de l'Etat d'Israël. Il a insisté sur la nécessité de préserver la mémoire collective et de transmettre aux jeunes générations la vérité historique afin que les crimes commis ne tombent jamais dans l'oubli. « Nommer les choses et dénoncer les faits, a-t-il affirmé, c'est déjà résister à l'effacement de la mémoire ». La rencontre, modérée par l'écrivain et critique théâtral Bouziane Benachour, s'est conclue par une séance de vente-dédicace du livre, durant laquelle le public a pu échanger directement avec l'auteur autour de ses recherches et de son engagement pour la cause palestinienne. Né le 16 novembre 1941 à Frenda, dans la wilaya de Tiaret, Ammar Belkhodja a été journaliste au quotidien El Moudjahid de 1970 à 1995. Docteur Honoris Causa de l'université Ibn Khaldoun de Tiaret depuis 2017, il poursuit aujourd'hui ses travaux de recherche historique dans sa ville natale. Son œuvre, riche et variée, compte plus d'une quarantaine d'ouvrages, parmi lesquels La Fournaise de la Dahra, Misère et famine à l'époque coloniale ou encore Colonialisme, les crimes impunis. Ancien membre du bureau national de la Fondation du 8 Mai 1945 et initiateur de la Journée nationale de l'artiste, Ammar Belkhodja est considéré comme l'un des grands témoins et analystes de l'histoire contemporaine algérienne. Une vingtaine de ses travaux sont aujourd'hui cités comme référence par des historiens en Algérie et à l'étranger.