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Ouyahia perd son avocat
SON FRÈRE LAIFA SUCCOMBE À UN ARRÊT CARDIAQUE
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 06 - 2020

Un procès historique s'est ouvert hier au tribunal de Sidi-M'hamed. Ali Haddad face à un juge ployant sous un dossier brûlant et tentant de se défendre en perdant parfois son sang froid. Puis une terrible nouvelle qui s'abat en fin d'après-midi : Laïfa Ouyahia, frère et avocat de l'ancien chef de gouvernement, vient d'être terrassé par un malaise cardiaque.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le procès s'est ouvert à la fin d'une matinée houleuse. Les avocats qui ont tenté d'obtenir un quatrième report n'ont pas eu gain de cause, leur nervosité était au comble. Plusieurs d'entre eux ont achevé la veille au soir leurs plaidoiries dans l'affaire Mourad Eulmi. La fatigue est très visible chez certains d'entre eux. D'autres s'insurgent contre l'absence de documents capitaux dans le dossier. Des rumeurs font également état d'un déclin de la santé de l'ancien ministre Abdelghani Zaâlane. Ce dernier aurait fait un malaise qui retarde son arrivé au tribunal. La séance débute peu après 12h. Ali Haddad, son frère Rebbouh, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal sont déjà au box des accusés.
Haddad défend sa famille
Le juge appelle le principal inculpé. Ali Haddad se montre offensif. Il défend avec acharnement sa famille, ses frères, poursuivis avec lui, affirme qu'ils n'ont aucune relation avec cette affaire, et déclare enfin être le seul responsable des sociétés Haddad et que c'est donc à lui que revient le dernier mot : «Mon père est un ancien moudjahid.»
Lorsque arrive le moment de s'expliquer, il s'arrête un long moment sur le projet des passerelles reliant la Grande Mosquée aux Sablettes. Certains matériaux, dit-il, ont été achetés d'Italie et ajoutant que des techniciens italiens ont même œuvré sur le terrain.
Le juge lui demande alors s'il avait payé ses impôts. Ali Haddad lui répond avec véhémence : «Naturellement, il est impossible d'entrer un clou sans payer d'impôts. Une partie des matériaux et des réalisations devant servir au projet du passage devant relier la Grande Mosquée aux Sablettes, est venue de notre société à Béjaïa donc en Algérie à laquelle on a ainsi évité de dépenser 30 millions d'euros, sans l'ETRHB, le pays aurait été forcé d'importer.»
Le juge lui demande alors pourquoi il a eu recours à des importations pour la première partie. Haddad : «Des vies humaines étaient en jeu, le pont était censé pouvoir supporter environ 1 200 personnes, il fallait des techniques, des matériaux adaptés et sûrs.» Il poursuit : «Depuis sa création, l'ETRHB a payé 1 200 milliards de centimes d' impôts à l'Etat.»
78 000 milliards de centimes pour 3 secteurs
Le jeu de questions-réponses ne s'interrompt pas. Le juge : «L'enquête judiciaire a fait ressortir que 184 projets vous ont été accordés entre 2000 et 2017, vous avez obtenu 78 000 milliards de centimes uniquement pour 3 secteurs, dans l'industrie, les mines et les ressources en eau. Le prévenu nie catégoriquement. Il s'écrie : «Lorsque j'ai vu ce qu'ont écrit les enquêteurs j'ai failli m'évanouir. Ce sont des sommes folles, ils ont avancé le chiffre de 211 milliards de DA !»
Le juge : «Selon l'enquête, le montant des crédits obtenus s'élève à 211 milliards de DA. Il s'agissait de 15 crédits d'investissements. 187 milliards de DA ont été obtenus du CPA et 73 000 milliards de centimes à travers toutes les autres banques, seuls 34 milliards de centimes ont été remboursés.»
Haddad répond : «Ce sont des montants imaginaires, 311 milliards de DA, c'est 18 milliards de dollars, en dix ans j'ai remboursé 8 800 milliards de centimes.»
Le juge : «Vos biens ne se comptent plus. Des dizaines de terrains, quatre sont inscrits en votre nom, trois au nom de votre entreprise, d'autres au nom de plusieurs de vos entreprises, comment avez-vous pu obtenir tout cela ?»
Haddad : «Certains biens sont privés, d'autres sont des concessions, tous les autres biens cités ont été obtenus dans le cadre des avantages prévus dans les projets d'investissements pour lesquels j'ai présenté des dossiers en bonne et due forme.»
Le juge évoque un terrain de 166 hectares à Annaba puis énumère les wilayas où le prévenu détient des terrains : El-Bayadh, Mostaganem, Béjaïa, Jijel, Sidi-Bel-Abbès, Mila, Bouira, où il détient cinq assiettes foncières, Oran, Tlemcen, Tiaret.
Haddad nie l'existence d'un terrain à Annaba tout comme il réfute détenir trois autres terrains à Tiaret. «Quant à El-Bayadh, la superficie, 50 000 hectares, est justifiée, nous avions un partenaire américain pour un grand projet d'investissement.»
Le procureur prend le relais : «Plusieurs de ces assiettes foncières sont des terres agricoles.» Haddad nie et doit à présent répondre à une question délicate : son rapport avec la préparation du cinquième mandat. Le prévenu nie à nouveau : «Je n'ai aucun lien avec cette affaire et je m'étonne que mes frères soient poursuivis avec moi, je suis le seul responsable de l'entreprise.»
Le juge reprend la parole et interroge à présent Haddad au sujet de la chaîne de télévision Istimraria dont on disait, à l'époque, qu'elle devait servir d'outil de propagande pour le cinquième mandat. Il l'interroge sur le montant de la somme versée pour l'achat du matériel. «Les enquêteurs n'ont-ils pas trouvé un matériel amené de Belgique en votre nom ?» Le mis en cause nie encore une fois les faits : «Je n'ai aucune relation avec cette histoire.
Ce matériel était destiné à Dzaïr TV, il a coûté 222 000 euros. Lorsque ce matériel est arrivé, Saïd Bouteflika m'a contacté me demandant de lui en prêter une partie. Il me l'a rendu après l'arrêt de la préparation des élections. J'ai informé le juge d'instruction de l'endroit où il se trouvait. Je suis innocent, on m'a condamné à sept ans, réduits à quatre ans pour une affaire à laquelle je suis étranger. Je n'ai reçu aucun avantage, tout était contenu dans les lois, les responsables sont là, posez-leur la question, ils vous diront ce qu'il en est.»
Sellal : Abdelaziz Bouteflika était un candidat libre
L'audition se poursuit. Cette fois Haddad est soumis aux questions des avocats de la partie adverse. «Abdelaziz Bouteflika était-il un candidat libre ou un chef de parti» ? Le magistrat appelle Abdelmalek Sellal pour un face-à-face avec Haddad au sujet du cinquième mandat. L'ancien Premier ministre répond : «Je me suis retiré de la direction de la campagne pour le cinquième mandat à la fin du premier mois, le contact entre nous, c'était son frère, Saïd Bouteflika, Abdelaziz Bouteflika était un candidat libre, il n'était président d'aucun parti politique, je n'ai aucun lien avec le financement de cette campagne. Le directeur financier était alors Chaid Hamoud, il a déjà comparu devant le tribunal de Sidi-M'hamed pour l'affaire du financement occulte de cette campagne.»
Il est bientôt 17h. Le tribunal est ébranlé par une terrible nouvelle : Me Laïfa Ouyahia vient de décéder, emporté par un malaise cardiaque. L'avocat et frère de l'ancien premier ministre était présent au tribunal durant toute la matinée. Selon les témoignages de ses confrères, «il avait commencé à se sentir mal ce qui l'a contraint à rentrer chez lui où il est décédé». En fin d'après-midi, le juge a finalement pris la décision de suspendre le procès et de programmer sa reprise pour demain mardi. Il a également pris la décision d'autoriser Ahmed Ouyahia d'assister à l'enterrement de son défunt frère.
A. C.


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