Les coupures d'eau, d'électricité, les incendies et le manque de liquidités dans certaines banques font désormais l'objet d'une enquête qu'a ordonnée hier le président de la République. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Abdelmadjid Tebboune a instruit son Premier ministre, Abdelaziz Djerad, de faire toute la lumière sur « les causes des incidents survenus ces derniers jours et qui ont eu des effets négatifs sur la vie des citoyens et l'économie nationale », peut-on lire dans un communiqué rendu public par la présidence de la République. Le même texte, qui cite en outre l'arrêt de la station de dessalement d'eau de mer de Fouka, précise que ces problèmes«ont eu des effets négatifs sur la vie des citoyens et l'économie nationale». Les problèmes précités font, depuis plusieurs jours, l'objet de plaintes récurrentes des citoyens. Les coupures d'eau enregistrées durant les deux jours de l'Aïd dans certains quartiers d'Alger et d'autres villes de la périphérie ont particulièrement exacerbé les Algériens qui ont inondé les réseaux sociaux de messages décriant et décrivant cette situation. Les premières coupures d'eau ont eu lieu la veille de l'Aïd et se sont poursuivies durant les deux jours de fête, provoquant des désagréments inévitables. On a vu circuler des photos et vidéos de quartiers très marqués par des flaques de sang séché, le sang du sacrifice, qui n'a pu être nettoyé faute d'eau. Les habitants des zones concernées, notamment Douéra, Aïn Benian, Bouzaréah et Baïnem, ont particulièrement fait part de leurs craintes des répercussions de ce manque d'hygiène sur leur santé en ces moments difficiles que traverse le pays sur le plan sanitaire. Le plus terrible est que, dans certaines localités, le manque d'eau s'est accompagné de coupures d'électricité. Ces pannes ont parfois duré de nombreuses heures privant, entre autres, les concernés de tout moyen de se rafraîchir en ces périodes caniculaires. Les incendies qui ravagent plusieurs localités du pays ne sont pas faits pour arranger la situation. Des images spectaculaires en provenance des zones touchées ont montré l'ampleur du phénomène. En certains endroits, comme Sétif, les villageois ont été carrément contraints de quitter leur village pour échapper aux flammes. Selon un bilan établi par la Protection civile, près de 900 départs de feu ont été enregistrés depuis le début de l'été. À la fin du mois de juillet, un pic de 66 incendies/jour a été enregistré à travers une vingtaine de wilayas. La chaleur n'est pas seule responsable de ces incendies, la main de l'homme est soupçonnée d'y être mêlée, et l'enquête diligentée devra établir la vérité à ce sujet. D'ailleurs, Abdelaziz Djerad l'a clairement affirmé dans une déclaration à l'ENTV, diffusée en fin de journée. «Nous avons remarqué 4 à 5 départs de feu simultanés dans plusieurs régions. Ce qui démontre qu'il s'agit d'actes criminels», a-t-il affirmé. Le Premier ministre a également laissé entendre que la crise des liquidités, enregistrée à la veille de l'Aïd, serait également due à des actes malveillants. A. C.
