- Dis ! Ils ont décidé quoi lors du dernier Conseil des ministres ? - Renforcer les mesures barrières. - Ils ont donné des précisions ? - Aucune idée. J'ai aussitôt renforcé mes mesures barrières en stoppant net la lecture du communiqué ! - ??? Waouh ! Des enquêtes sur les feux de forêt, sur les coupures d'électricité, sur l'arrêt brutal de l'alimentation en eau et sur le manque de fric aux postes ? Si des gens avaient encore quelques doutes sur les propos de Djidji et sa demande expresse d'enquêtes, Djerad, le Premier ministre vient de les lever. Lui parle carrément de « Mou'amara » ! Traduit par le mauvais traducteur que je suis, ça donne ceci : si votre Aïd a été gâché-pourri par les coupures d'eau, d'électricité et de... petites coupures aux postes, c'est là le fruit, le fruit pourri d'un complot. COMPLOT ! Le mot est lâché ! Ce n'est pas moi qui le lâche. Ce n'est pas vous. Ce sont les frères actuels locataires du Palais. On peut adopter deux attitudes face à ces déclarations-accusations. Eternel sceptique, tu peux te dire « tiens ! Ils nous refont le coup de Cap Sigli ». Les anciens savent de quoi je parle. Les plus jeunes, parce que vous êtes plus jeunes, plus vigoureux et avec de meilleurs yeux, faites l'effort de taper « Cap Sigli » sur votre moteur de recherche. Voilà en gros la première attitude. La seconde, je vous la résume à travers ce fait : il y a quelques heures à peine, la presse s'était fait l'écho d'oligarques emprisonnés ayant dépensé des millions de dollars, à partir de leur cellule — par gestionnaires de fonds interposés — juste pour se payer les services des meilleurs lobbyistes de la planète. Il n'y a eu, au moment présent, là, maintenant, aucun démenti ! Voilà. Il est clair que je n'établis aucun lien entre les oligarques et leurs milliards téléguidés à partir d'El-Harrach et le Complot dénoncé par le Président et son Premier ministre. Je dis juste ceci : quand des détenus ordonnent de leur cellule une dépense en millions de dollars juste pour manager leur image, que pèsent alors finalement une panne de station d'épuration, des bureaux de postes sans l'sou et des forêts qui brûlent en plein Aïd, hein ? Rien ! Des broutilles. Des brindilles. Et c'est connu, les grands feux partent toujours de brindilles. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.