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Le dossier palestinien et la Ligue des Etats arabes
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 09 - 2020


Par Bennegueouch Med El Bachir(*)
L'annonce faite le 14 août 2020 à Washington par le président des USA Donald Trump de la normalisation des relations diplomatiques entre les Emirats arabes unis (EAU) et l'Etat d'Israël a soulevé une onde de choc à travers certaines capitales arabes et notamment au niveau du peuple palestinien et de ses dirigeants. Une grande indignation a été relevée également au sein des milieux politiques, des organisations de droits de l'Homme et de la société civile, notamment ceux des pays du Maghreb dénonçant ce rapprochement politique d'un membre de la Ligue des Etats arabes avec l'Etat hébreu qui continue d'occuper et de spolier régulièrement les territoires palestiniens.
L'opinion publique avertie arabe avait estimé dans le temps que les accords de Camp David, signés le 17 septembre 1978, à la Maison-Blanche (Washington), entre le président Anouar el-Sadat et le Premier ministre israélien Menahem Bégin, sous la médiation du président des Etats-Unis Jimmy Carter, ouvrait la voie ainsi à une normalisation future des relations avec les autres Etats arabes de la région. Sur ce point, il faut remonter à la fin du dernier siècle et plus précisément en 1981où un plan de paix arabe fut élaboré par le prince héritier Fahd d'Arabie Saoudite et qui en sera le futur roi au cours de l'année 1982.
Ce plan de paix arabe fut mis à jour le 7 août 1981 par le prince héritier Fahd dans le même esprit que les Accords de Camp David passés à la Maison-Blanche entre Israël et l'Egypte.
Le plan de paix présenté par le prince héritier Fahd se réfère aussi dans son contenu aux différentes résolutions adoptées par l'organisation des Nations unies sur le conflit israélo-palestinien, notamment la résolution de l'Assemblée générale n°194 de décembre 1948 et celle du Conseil de sécurité n°242 du 22 novembre 1967.
Cependant, le plan initial du prince héritier Fahd ne mentionnait pas clairement la reconnaissance de l'Etat hébreu par tous les Etats arabes d'une façon explicite mais parlait seulement de la reconnaissance du droit de tous les Etats de la région à vivre en paix.
De même, les points contenus dans le plan du prince héritier Fahd d'Arabie Saoudite ne faisait pas mention de l'évacuation de la totalité des territoires conquis par Israël au lendemain de la guerre des six jours.
En effet, la mouture initiale du plan Fahd faisait référence uniquement à l'évacuation des seuls territoires palestiniens exclusivement sous domination sioniste après la guerre des Six Jours de 1967.
C'est pourquoi, dans un premier temps, le plan de paix arabe présenté par le prince Fahd d'Arabie Saoudite n'avait pas fait l'unanimité même parmi les Etats arabes membres de la Ligue, à l'image de la Syrie.
Du côté israélien, le porte-parole officiel du gouvernement avait justifié le rejet du plan Fahd en signalant qu'il ne mentionnait nullement dans son contenu la reconnaissance officielle de l'Etat d'Israël par l'ensemble des Etats membres de la Ligue arabe.
Le XIIe Sommet de la Ligue des Etats arabes, qui devait se tenir le 25 novembre 1981 à Fès, au Maroc, pour examen et adoption du Plan arabe de paix, fut ajourné, quant à lui, consécutivement au refus du président Hafed El Assad d'y assister et en affichant clairement sa désapprobation sur certains points inscrits dans le plan Fahd. Entre-temps, un autre plan de paix américain relatif au conflit israélo-palestinien fut présenté le 1er septembre 1982 par la Maison-Blanche sous l'Administration Reagan et qui affirmait en ses termes son opposition à l'annexion des territoires palestiniens par Israël ainsi que le gel de toutes constructions nouvelles dans les colonies.
Cependant, le plan de paix de l'Administration Reagan faisait part seulement dans son contenu que de l'autonomie des territoires palestiniens et ne faisait nullement référence à la mise en place d'un Etat palestinien souverain sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967.
Par ailleurs, le plan initial de paix arabe de Fahd cité ci-dessus fut modifié et complété en mentionnant la reconnaissance officielle de l'Etat hébreu par tous les membres de la Ligue arabe ainsi que l'évacuation de tous les territoires arabes occupés par Israël au lendemain de la guerre des Six Jours.
Ainsi, le plan de paix arabe du prince Fahd en sept points dans sa nouvelle mouture fut adopté à l'unanimité le 9 septembre 1982 par tous les Etats membres à Fès, au Maroc.
L'adoption du plan de paix par la Ligue des Etats arabes à Fès en 1982 avait pour finalité le règlement définitif du conflit israélo-palestinien et la reconnaissance effective par Israël d'un Etat palestinien souverain sur ses territoires et comme capitale Jérusalem-Est.
Malheureusement, le plan Fahd n'a jamais rencontré l'adhésion de l'Etat hébreu et ce, malgré la reconnaissance de ce dernier par la Ligue des Etats arabes dans son ensemble. Devant ce nouvel échec, une initiative politique menée par Washington et Moscou au lendemain de la première guerre du Golfe et portant sur une conférence de paix israélo-palestinienne fut organisée à Madrid, en Espagne, au courant du mois d'octobre 1991.
Des négociations directes se sont déroulées sur la même table dans la capitale espagnole entre Israéliens et Palestiniens appuyés par une délégation d'officiels du royaume de Jordanie.
En effet, la présence de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à ces négociations de Madrid n'était pas souhaitée par Israël.
Entre-temps, des pourparlers secrets s'engagent en janvier 1993 à Oslo en Norvège entre Palestiniens et Israéliens à l'insu du monde et de la Ligue des Etats arabes.
Le 29 août 1993, Israël annonce un accord sur une autonomie palestinienne intérimaire.
Le 10 septembre 1993, l'Etat hébreu reconnaît l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Le 13 septembre 1993, Israël et l'OLP signaient à Washington les Accords d'Oslo représentés réciproquement par le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le président de l'OLP Yasser Arafat sous la médiation du président Bill Clinton, en prévision d'un Etat palestinien souverain effectif à côté d'Israël.
L'Organisation de libération de la Palestine est reconnue officiellement par Israël et la mise en place de l'Autorité palestinienne est devenue effective depuis.
Le 14 octobre 1994, les artisans de ces Accords d'Oslo «1», Yasser Arafat, Yitzhak Rabin et son ministre des Affaires étrangères Shimon Pères, obtenaient tous les trois le prix Nobel de la paix à Oslo en Norvège.
En septembre 1995, un nouvel accord (Oslo II) est signé à Washington sur l'extension de l'autonomie en Cisjordanie. Le royaume de Jordanie sous le règne du roi Hussein normalise lui aussi ses relations diplomatiques avec Israël le 26 octobre 1994 dans la ville frontalière de Wadi Araba, en Israël.
Cette cérémonie s'est déroulée en présence du président Américain Bill Clinton et de son secrétaire d'Etat Warren Christopher.
Ces rapprochements diplomatiques cités ci-dessus avec l'Etat hébreu n'ont pas laissé indifférentes les autres nations arabes du Moyen-Orient.
Notons que cette région du globe demeure à ce jour en constante ébullition et où la sécurité et la stabilité politique pour certains Etats du Moyen-Orient restent très aléatoires notamment par la présence de mouvements extrémistes et violents sur le terrain.
Ces derniers survivent malheureusement grâce au financement et à une aide matérielle importante de certains pays riches de la région désirant par la même occasion exporter et imposer vers d'autres cieux leur idéologie religieuse qui reste au fond contraire aux vraies valeurs de l'Islam.
Il est important de rappeler que l'Arabie Saoudite a toujours prôné l'idéologie wahhabiste issue du salafisme et du djihadisme et dont l'origine est le rite sunnite hanbalite.
Notons que cette idéologie du wahhabisme a été embrassée par les groupuscules terroristes d'Al Qaïda et de l'Etat islamique connu le plus sous l'appellation de «Daesh».
Les relations privilégiées de l'Etat hébreu avec l'Oncle Sam semblent avoir été aussi l'un des facteurs déterminants pour le rapprochement inéluctable des monarchies du golfe Persique avec Israël, leur ennemi d'hier. C'est pourquoi la normalisation des relations diplomatiques entre les monarchies du Golfe et l'Etat hébreu devrait se concrétiser très prochainement car elle leur assurera, selon des déclarations exprimées par certains de leurs dirigeants, plus de sécurité et de stabilité politique au Moyen-Orient notamment grâce au soutien indéfectible affiché par les Etats-Unis d'Amérique pour cette région du globe en particulier.
Ce changement politique de certaines monarchies du golfe Persique à l'égard de l'Etat d'Israël semble se dessiner ouvertement même en l'absence d'une reconnaissance officielle par Israël d'un Etat de Palestine souverain et ayant comme capitale Jérusalem-Est.
On se souvient aussi que sous l'Administration de George W. Bush Jr, la résolution du conflit israélo-palestinien est restée gelée et dans l'impasse consécutivement à la guerre illégale déclenchée par la première puissance du monde contre l'Irak, un Etat membre officiel de l'ONU et de la Ligue arabe. La politique de la terre brûlée menée par George W. Bush dans le temps a permis de laisser malheureusement un pays souverain comme l'Irak à feu et à sang.
La participation de nombreux Etats membres de la Ligue arabe à cette horrible guerre contre un pays arabe «frère» devait sonner le glas en principe pour cette organisation régionale dite «arabe».
Ce triste constat relevé ci-dessus n'a pas laissé indifférent le nouveau locataire de la Maison-Blanche Barack Obama.
En effet, dès son arrivée à la Maison-Blanche, le président Barack Obama a voulu, lui, reconquérir de nouveau une certaine légitimité et donner plus de crédibilité à la politique étrangère de son pays à travers le monde et plus particulièrement dans la région du Moyen-Orient.
La visite du chef de l'Etat américain Barack Obama au Moyen-Orient, les 3 et 4 juin 2009, avait comme objectif aussi de relancer le processus de paix israélo-palestinien en impliquant davantage les Etats du Golfe, la Jordanie et notamment l'Arabie Saoudite pays arabe et soutien inconditionnel de la politique des USA au Moyen-Orient.
Dans son célèbre discours prononcé au Caire à l'Université d'Al-Azhar et celle du Caire le 4 juin 2009, où Barack Obama a voulu rassurer tout son auditoire présent de la ferme attention de contribuer au règlement définitif du conflit israélo-palestinien et de veiller à assurer une paix durable et continue au profit de tous les pays de la région sans distinction aucune.
Le président américain a tenu à souligner que le Moyen-Orient demeure un pont stratégique pour son pays compte tenu de l'importance des relations politiques et économiques qui existent déjà entre la majorité des Etats musulmans de la région et les Etats-Unis d'Amérique.
En abordant à cette occasion le conflit israélo-palestinien, Barack Obama a souligné dans son discours que les constructions régulières de colonies par l'Etat hébreu sur le territoire palestinien constituent une violation des accords d'Oslo et portent préjudice ainsi à tous les efforts de paix déjà entamés dans la région.
Malheureusement, nous constatons, dira-t-il, que sur le terrain, Israël n'a jamais voulu appliquer sereinement et pleinement les Accords d'Oslo et ce, au mépris du droit international et des droits légitimes du peuple palestinien. Il y a lieu de rappeler que le partage de la Palestine avec le futur Etat israélien s'est fait sur la base d'une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU en date du 29 novembre 1947 avec le soutien de trois puissances membres du Conseil de sécurité et qui étaient les Etats-Unis d'Amérique, l'ex-URSS et la France. Sur ce point précis, le Royaume-Uni d'Angleterre s'était abstenu de voter bien que le territoire palestinien était sous sa domination depuis septembre 1918 après en avoir chassé auparavant les Ottomans (Turquie) de Palestine.
De même, la Ligue des Etats arabes, créée au Caire en mars 1945, s'illustrera, à travers le temps et comme toujours, par une impuissance avérée dans le règlement des différends touchant particulièrement ses membres et le manque aussi de son influence politique sur la scène internationale.
Dans le même ordre d'idées, les résolutions de la Ligue arabe n'ont fait qu'aggraver dans le temps la solution au problème israélo-palestinien.
L'option choisie de mener toujours des guerres par la Ligue des Etats arabes contre Israël n'a jamais permis de relever à juste titre son efficacité pour le règlement définitif du conflit israélo-palestinien.
Pour illustrer bien notre analyse sur les insuffisances relevées à l'égard du fonctionnement de l'Organisation régionale arabe, il y a lieu de vous citer ci-dessous l'entretien qu'a eu dans le temps au Caire Azzam Pacha Premier Secrétaire général de la Ligue arabe (1945-1952) et sur sa demande avec l'émir Mohammed ben Abdelkrim El-Khattabi ou de son vrai nom Moulay Mohand, né au Rif en 1882 dans la région d'El Hoceïma (Maroc), chef de la résistance contre la France et l'Espagne au Maroc.
En 1947, et lors d'une escale en Egypte du bateau qui le ramenait de l'île de la Réunion où il était exilé vers la France, Mohammed ben Abdelkrim El-Khattabi, connu sous le nom de l'Emir Abdelkrim et icône du mouvement indépendantiste au Maroc, s'échappa et s'installa définitivement au Caire jusqu'à sa mort en 1963.
Le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes cité ci-dessus avait fait part au Caire à l'Emir Abdelkrim des informations faisant état de la création incessamment de l'Etat hébreu sur le territoire de la Palestine dont voici la teneur de l'entretien ci-dessous :
«Quant Azzam Pacha (secrétaire général de la Ligue arabe) est allé le voir pour lui annoncer la création incessamment de l'Etat d'Israël et la détermination des pays arabes à libérer la Palestine», l'émir Abdelkrim lui a répondu «Surtout pas, n'en faites rien. Cette guerre-là, nous ne pouvons pas la gagner, car il y a deux éventualités :
- ou nous sommes défaits par le petit Etat juif et nous serons la risée du monde.
- ou nous gagnons, et nous aurons le monde entier contre nous.» Alors que faire ? «Laisser les juifs coloniser les Palestiniens. Nous aurons à faire à une situation coloniale classique, et les Palestiniens se libéreront, comme se libéreront un jour les Marocains, les Tunisiens et les Algériens.»(1)
Un tel entretien reste toujours d'actualité aujourd'hui pour le conflit israélo-palestinien comme l'avait prédit très intelligemment l'Emir Abdelkrim en 1947 bien la création de l'Etat hébreu.
De même, toutes les guerres initiées dans ce cadre-là par la Ligue des Etats arabes contre Israël ont échoué, malheureusement. Cependant, les milices du Hezbollah libanais ont fini par sauver l'honneur du Monde arabe lors de la deuxième guerre du Liban en 2006 face à l'ennemi commun Israël. Un communiqué officiel du gouvernement israélien de ce début du mois d'août fait état de la volonté du Soudan, du Tchad et du sultanat d'Oman de normaliser leurs relations avec Israël.
Donald Trump a annoncé ce vendredi 4 septembre 2020 dans un Tweet que des pays islamiques et arabes veulent suivre la démarche des Emirats arabes unis en vue de normaliser leurs relations avec Israël.
Devant ces déclarations officielles, la Ligue arabe nous semble plus en mesure aujourd'hui de défendre la cause palestinienne face au nombre important de pays arabes qui ont déjà des relations diplomatiques ou commerciales avec l'Etat hébreu sans oublier de citer également que d'autres pays arabes ou musulmans envisagent de les suivre vers ce chemin.
Le Qatar, qui a des relations commerciales depuis 1996 avec Israël, reste malgré cela l'un des rares pays arabes à apporter un soutien financier conséquent à la bande de Ghaza soumise déjà à un blocus économique imposé par Israël et l'Egypte depuis 2007. La Turquie et l'Algérie ont contribué ces dernières années aussi à des aides humanitaires par voie maritime au profit des Palestiniens de la bande de Ghaza mais avec une grande difficulté compte tenu que l'espace maritime palestinien reste parfois sous contrôle israélien et bloque l'aide humanitaire.
La Ligue des Etats arabes n'a jamais condamné ce blocus économique et inhumain mené contre la bande de Ghaza depuis 2006 par Israël et l'Egypte membre fondateur pourtant de l'Organisation régionale arabe.
Sa création à l'origine devait servir la défense des droits et intérêts de tous ses membres et comme le voulaient surtout les Etats arabes progressistes et défenseurs des droits de l'Homme lors de leur adhésion plus tard à l'Organisation régionale arabe.
Devant ce constat désolant, l'Organisation régionale arabe n'a plus sa raison d'être aujourd'hui et plus particulièrement devant ces insuffisances volontaires dans son fonctionnement citées plus haut ainsi que son absence de loyauté envers certains de ses membres comme celui de la Palestine tout récemment et pareillement lors des guerres menées contre l'Irak, la Libye, la Syrie et le Yémen ces dernières années. Pour afficher sa virginité, la Ligue des Etats arabes ne manque pas d'audace en condamnant, le 5 août courant, la Serbie et le Kosovo de vouloir déplacer leur ambassade respective à Jérusalem alors qu'aucun communiqué n'a été fait auparavant contre les Emirats arabes unis lors de leur normalisation de leurs relations avec l'Etat hébreu.
Il est plus judicieux aujourd'hui pour notre pays de s'éloigner discrètement de cette Ligue pour les raisons invoquées ci-dessus, afin de préserver nos principes séculaires à l'égard du peuple palestinien et pour que ce dernier soit reconnu par Israël en tant qu'Etat souverain et autonome sur ses territoires occupés avec comme capitale Jérusalem-Est.
Il faut se souvenir aussi qu'on avait dit le jour de la naissance de la Ligue des Etats arabes que «c'est une tête anglaise sur un corps arabe».
Enfin, l'Algérie devra penser à se tourner vers l'Organisation régionale du Grand Maghreb Arabe (UMA) afin de mettre en place un programme économique ambitieux avec tous les Etats membres de l'UMA et de permettre de contribuer à développer une économie nationale performante et conquérir parallèlement des parts de marché importantes sur le continent africain et qui reste, au fond, l'un des plus attractifs au monde.
B. M. E. B.
(*) Avocat agréé près la Cour suprême et le Conseil d'Etat, à Chlef (barreau de Blida).
(1) D'après le livre de Hamid Barrada et Guy Sitbon - Le Juif et l'Arabe ; Dialogues de guerre, paru aux éditions Plon (France) 2004 p.98.


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