La semaine a été pénible. Khaled Drareni a été condamné à deux ans de prison ferme. Un pays où on met un journaliste en prison est toujours inquiétant quand les faits qui lui sont reprochés n'ont rien à voir avec un délit ou un crime de droit commun. Et ce qui a été officiellement retenu contre Khaled Drareni n'a pas convaincu grand monde. Le juge réduit la peine requise par le ministère public et il se susurre que notre confrère sera gracié à l'occasion du 1er Novembre. Ce n'est pas plus rassurant pour autant. La semaine a été pénible. Un pays où on coupe internet est aussi inquiétant. Surtout quand on ne donne aucune explication. De toute façon, il n'y a aucun argument qui puisse convaincre. Quand on « coupe », l'explication devient évidente de fait. Sinon, on appellerait ça une panne technique et jusqu'à preuve du contraire, personne ne l'a désignée ainsi. Pourtant, les « incidents techniques » en l'occurrence, ce n'est pas ce qui manque. Ajoutez à cela le débit déjà rachitique à la base, le maigre niveau des installations, la maîtrise technologique qui ne vole pas haut, l'incurie managériale et surtout la « gestion »... politique et vous aurez une explication à tout. La semaine a été pénible. Il y a vraiment des coïncidences qui, quand elles ne sont pas vraiment « heureuses »... tombent bien quand même. Une quasi-simultanéité qui, si elle a de quoi troubler, ne peut quand même pas être provoquée. C'est au moment où se déroulait le procès de Djamel Ould Abbès dont les « révélations » faites par son fils et l'innommable Tliba sur la vente, l'achat, les négociations et les prix en milliards des « candidatures sûres » aux législatives que l'Assemblée issue de ces belles et vertueuses transactions a adopté le projet de Constitution à soumettre au référendum qui aura lieu le 1er novembre. Rien à dire, il n'y a pas que la semaine qui a été pénible. En plus d'être pénible, la semaine a été douloureuse. Abdelmadjid Merdaci vient de nous quitter et dans un pays où les hommes de sa trempe ne courent pas les rues, la perte devient moins surmontable. Bien évidemment, on peut ne pas partager ses idées. Mais il a tellement compté dans certains débats qu'il a fini par devenir incontournable dans l'espace qui est le sien. On retiendra de lui d'abord l'intellectuel ancré dans sa ville (Constantine) tout en étant en plein dans la pensée universelle. Ensuite, l'enseignant resté fidèle à l'université algérienne et dans le contexte du pays, ses conditions de travail et les tentations d'ailleurs plus cléments, c'est loin d'être rien. Ensuite, le sociologue et l'historien qui s'est toujours « mêlé de ce qui le regarde » même si son ton apaisé et son engagement tranquille ne lui ont pas valu que des amitiés. Adieu Madjid, tu manqueras à l'Algérie, c'est sûr. S. L.