Le Conseil des ministres de ce dimanche a décidé d'une restructuration profonde de la compagnie nationale Air Algérie et de la booster de manière à lui permettre de gagner des parts de marché notamment sur le continent africain. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Dans son communiqué, le Conseil des ministres présidé par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que le dossier du transport aérien a été examiné « à la lumière des propositions contenues dans le plan d'action du ministre du secteur, s'inscrivant dans le cadre de la nouvelle approche socioéconomique ». Il s'agit d'un plan relatif à la modernisation du mode de gestion de la compagnie nationale de navigation aérienne, au renouvellement de la flotte aérienne, à l'ouverture de nouvelles dessertes internationales et la création d'un hub aéroportuaire en Algérie afin d'augmenter le transit notamment d'usagers africains, et veiller à l'exploitation rationnelle des aéroports intérieurs pour pouvoir fournir de meilleures prestations en fret et voyage. « Il s'agit d'un plan de restructuration d'Air Algérie afin de l'amener à passer à la vitesse supérieure dans son développement afin d'en faire une compagnie compétitive surtout en Afrique », nous explique une source bien au fait du dossier. Actuellement, Air Algérie dispose d'une flotte de 56 avions, entre Boeing, ATR et Airbus. Notre source fait état d'un plan de renforcement de cette flotte avec une trentaine de nouveaux appareils qui seront acquis en deux ou trois phases. « Le planning des acquisitions n'est pas encore arrêté mais l'opération nécessitera la mobilisation de deux milliards de dollars », précise la même source. Lors de la réunion, le chef de l'Etat a demandé la révision du mode de gestion de la compagnie Air Algérie de manière à la rendre plus compétitive à l'international, grâce, entre autres, à la réduction du nombre de ses agences commerciales à l'étranger. Ainsi, l'information qui circule depuis quelques jours relative à la fermeture de certaines agences à l'étranger se confirme. « Certains marchés ne sont pas rentables et ne sont donc pas intéressants. En revanche, d'autres marchés offrent des perspectives et il faut les investir surtout en Afrique où il faut renforcer la présence de la compagnie nationale », expliquent nos sources qui insistent « sur la nécessité de s'adapter aux nouvelles technologies. Le marché le plus important actuellement est la France. Air Algérie détient, en effet, 60% des parts de marché malgré la concurrence que lui livrent plusieurs autres importantes compagnies, à leur tête Air France », nous indique-t-on. « Air Algérie va se déployer en fonction de la rentabilité », précise-t-on de même source, au moment où lors de la réunion du Conseil des ministres, Abdelmadjid Tebboune a appelé à « l'exploitation de la conjoncture économique mondiale pour l'ouverture de nouvelles lignes, notamment vers les Amériques et l'Afrique ». Il a demandé, en outre, la réouverture des aéroports intérieurs fermés et la création de compagnies spéciales en vue d'assurer le service de transport aérien interne pour créer une dynamique économique et absorber le chômage. Il s'agit de plusieurs aéroports comme celui de Tiaret, Relizane, Mecheria... qui étaient fermés et dont le but de la réouverture est de « renforcer le trafic domestique ». Le chef de l'Etat a demandé également la préparation d'une plateforme pour un hub aéroportuaire de l'Algérie à Tamanrasset en collaboration avec les spécialistes et experts pour accéder aux marchés africains. K. A.
