Le ton rassurant a laissé place à un discours empreint de plus de prudence. Le ministre de la Santé exprime son inquiétude vis-à-vis de la situation sanitaire en raison, dit-il, du dangereux relâchement constaté dans de nombreuses wilayas. L'acquis est encore «fragile» estime le Pr Benbouzid et peut à tout moment être remis en cause. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Le répit semble avoir été de courte durée. La situation sanitaire est de nouveau, source d'inquiétudes. Le bilan quotidien établi par les services du ministère de la Santé ne constitue pas l'unique source de craintes. La banalisation inquiète d'avantage. Le ministre de la Santé qui, jusque-là, affichait un ton plutôt rassurant, n'a pas caché lors de son passage sur la télévision publique, ses appréhensions. Pour le Pr Benbouzid, la situation est «inquiétante». Il dit craindre ce que peut réserver l'avenir. Les rasions ? Pour le ministre de la Santé, le bilan, même en dépassant la barre des 200 à nouveau ne reflète pas une situation ingérable. Ce qui inquiète d'avantage le ministre, c'est le relâchement qu'il dit avoir constaté. En visite dans une wilaya, dit-il, il a pu observer que «personne» ne portait de masque. Pourtant, assure-t-il, l'heure est à la préservation des acquis après des mois de lutte contre le coronavirus qui, dit-il, a ébranlé les certitudes des scientifiques et mis à genou des pays dits développés qui ont vu leurs économies et leurs systèmes de santé ébranlés. Si le système de santé semble encore en mesure de faire face, le ministre de la santé dit s'inquiéter de l'apparition de nouveaux foyers dans les wilayas de Jijel et de M'sila par exemple qui étaient jusque-là plutôt épargnées contrairement à Alger, Blida, Batna, Oran, Constantine ou Sétif qui étaient déjà répertoriées comme wilayas à grande incidence. Des enquêtes épidémiologiques sont en cours dans les villes qui enregistrent une flambée. Le but est d'éviter que les hôpitaux ne soient à nouveau submergés par une nouvelle vague de personnes développant des complications, mettant davantage de pression sur un personnel de santé épuisé par une mobilisation qui dure depuis sept mois déjà. Selon le ministre, le nombre de contaminations parmi les personnels de santé a atteint 7 100 dont 103 décès depuis l'apparition de la pandémie en Algérie. Ces dernières semaines, de nombreux décès sont venus endeuiller un peu plus le personnel de la santé qui exprime depuis quelques jours déjà la crainte de revivre le scénario des mois précédents avec des services saturés. Le ministère de la Santé, tout comme celui de l'Intérieur a mis en garde en début de semaine dernière contre tout relâchement dans l'observation des mesures barrières, rappelant que si la situation l'exigeait, les pouvoirs publics seraient contraints de renouer avec les mesures restrictives qu'ils avaient déjà eu à décider il y a tout juste quelques mois. N. I.