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Zoukh rattrapé par la justice
15 ANS DE PRISON REQUIS CONTRE LUI DANS L'AFFAIRE HAMEL
Publié dans Le Soir d'Algérie le 29 - 11 - 2020

Une lourde peine a été requise hier par le procureur de la République du tribunal de Tipasa à l'encontre d'Abdelkader Zoukh : quinze ans de prison accompagnés d'une demande de confiscation de tous ses biens.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Ce qu'il faut comprendre est que cette peine a été requise uniquement dans l'affaire de l'ancien patron de la DGSN. L'ancien wali d'Alger est, en effet, poursuivi dans trois affaires différentes, qui seront jugées différemment mais à la suite. L'affaire qui a été jugée durant la matinée d'hier est celle qui entre dans le cadre du dossier Hamel dans lequel Zoukh a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire pour octroi d'indus avantages et abus de fonction.
Hamel : «j'ai peut-être demandé des logements pour plaisanter»
Abdelghani Hamel comparaît en qualité de témoin. « Nous n'avions pas de relations personnelles, je l'ai connu en tant que wali d'Oran, de Ghardaïa, deux zones dans lesquelles je me trouvais alors en fonction, puis en tant que wali d'Alger. Je ne l'ai jamais sollicité pour une quelconque intervention, je n'ai pas sollicité ses services pour ma fille, c'est un ingénieur en bâtiment... »
Le juge le contredit : « Zoukh a déclaré que vous avez pris attache avec lui pour obtenir des renseignements sur les modalités d'obtention d'un projet d'investissement... » L'ancien patron de la DGSN continue à nier tous les faits qui lui sont reprochés : « J'étais trop occupé par mon travail et je n'intervenais pas dans les affaires de mes enfants, je ne me souviens pas avoir contacté Zoukh, je suis malade... » Le magistrat insiste et le confond: « Vous êtes intervenu pour que votre fille obtienne son contrat sans verser les frais de réalisation et les avenants, votre fille et votre épouse ont obtenu des biens immobiliers, des logements et des locaux commerciaux de manière illégale (...) votre épouse voulait ouvrir une crèche et vous vous êtes rendu sur place pour donner votre avis... »
« Je ne suis pas réellement intervenu, poursuit Hamel, je connaissais Rhaïmia lorsque j'étais en poste à Larbaâ, il accompagnait souvent Zoukh, je ne savais pas qu'il était DG de l'OPGI .» Le président du tribunal l'interrompt : « Le témoin Rhaïmia a déclaré que vous avez contacté Zoukh et que vous lui avez demandé des logements pour sa famille .» Hamel nie encore : « C'est faux, peut-être que je lui ai demandé cela pour plaisanter .»
La fille de l'ancien patron de la DGSN est appelée à son tour à la barre. Le juge : « De quelle manière avez-vous obtenu un logement participatif avec une quittance de loyer de neuf millions de centimes sans en avoir fait la demande ? Vous avez également obtenu un bien de 7 000 mètres carrés pour un centre commercial à Bab-Ezzouar, avez-vous payé les avenants ? Le témoin Rhaïmia a déclaré que vous avez également obtenu des logements participatifs grâce à l'accusé Zoukh .» Chahinez Hamel répond : « Pour le logement participatif, la quittance était de trois millions de centimes, je ne me souviens plus de la date à laquelle j'ai effectué une demande.
Pour ce qui est du projet de Bab-Ezzouar, j'ai versé les avenants jusqu'en 2017, ensuite j'ai eu des problèmes de santé... » Le juge la relance : « Vous avez obtenu ce bien en 2014, de cette date à 2020 vous n'avez rien fait, il y a pourtant des lois qui vous permettent de vous désister et de vous faire rembourser, pourquoi vous ne l'avez pas fait ? » Chahinez Hamel répond : « Voilà deux ans que nous sommes dans les tribunaux, je n'avais pas le temps .» Le juge lui lance : « Ce n'est pas un motif.»
Il appelle à la barre Laânani Salima, l'épouse de Hamel. « Vous avez une maison à Setif. Comment l'avez-vous obtenue ? » Elle répond : « Oui, elle appartient à ma famille .» Le juge poursuit : « Vous avez également un bien de 778 mètres carrés à Ouled-Fayet, votre mari est-il intervenu pour vous ? » « Non, répond l'épouse de Hamel. En 2013, mon fils Mourad et moi avons déposé une demande aux instances concernées pour l'obtenir .»
L'audition de Abdelghani Hamel et des membres de sa famille a pris fin. Le juge interroge à présent l'ancien DG de l'OPGI de Hussein-Dey. Incarcéré à la prison de Bouira, ce dernier intervient à distance. Le président du tribunal : « Vous avez déclaré au juge d'instruction que vous avez octroyé des logements à l'épouse et la fille de Abdelghani Hamel sur ordre de Zoukh. Vous avez également déclaré que l'ancien wali d'Alger vous avait donné des instructions pour octroyer des logements sociaux aux enfants des responsables... » Rhaïmia répond : « Je maintiens : des enfants de responsables ont obtenu des logements sociaux sur ordre de Zoukh. Pour l'épouse de Hamel, il ne s'agissait pas de logements mais de locaux commerciaux .» Le juge le relance : « Ces locaux ont été estimés à deux millions de centimes au lieu de douze millions de centimes, pourquoi ? » Réponse du prévenu : « L'estimation se fait en fonction du lieu. Les locaux en question étaient estimés à douze millions de centimes, l'octroi de locaux commerciaux relève des prérogatives du wali .»
Le juge de nouveau : « Vous avez déclaré au juge d'instruction que Zoukh était intervenu pour l'octroi de logements sociaux à Mohammadia... » Rhaïmia : « Les procédures d'octroi de logements sociaux sont assez complexes. On nous transmet des instructions par écrit et nous devons les appliquer, parfois ces instructions étaient orales, et c'était le cas pour le fils de Hamel. En 2014, on nous appelait même la nuit et les jours de congés pour des besoins urgents. Les logements étaient octroyés sans acte, la régularisation s'effectuait par la suite... »
Les réponses de Zoukh au juge
Abdelkader Zoukh est appelé à la barre. Le juge l'interroge : « Avez-vous été contacté par Hamel pour le projet de sa fille ? » Réponse : « Oui, il m'a téléphoné, il n'a pas fait pression, il voulait se renseigner sur les procédures à suivre pour le projet d'investissement de sa fille, c'est un fait ordinaire, il ne m'a pas demandé d'intervenir .» Le juge : « Saviez-vous que Chahinez Hamel avait alors 24 ans ? » « Je l'ignorais », répond Zoukh avant de poursuivre : « Tous les dossiers étaient soumis à une commission qui donnait son aval si le dossier était correct .» Le juge insiste : « Vous avez fauté .» Zoukh persiste : « Toutes les décisions étaient prises en groupe .» Le président du tribunal bombarde l'ancien wali d'Alger de questions : « Le projet de Chahinez Hamel a-t-il été fructueux en matière d'investissement ? Savez-vous que le montant des avenants impayés s'élève à 2 milliards 600. Un témoin a déclaré que des avertissements avaient été adressés à la fille de Hamel mais que vous les avez bloqués.» Zoukh : « Chacun assume ses responsabilités. Le responsable des biens de l'Etat, Khaznadji, est seul responsable dans cette affaire, elle n'est pas de mon ressort .» Il nie avoir bloqué les avertissements adressés à Chahinez Hamel. Selon le juge, l'un de ces témoins, Maâchi Fayçal, a déclaré aux enquêteurs que Zoukh lui avait reproché d'adresser des mises en demeure à des personnalités. Le mis en cause dément. Il dément les accusations portées à son encontre par Rhaïmia, l'ancien DG de l'OPGI de Hussein-Dey qui affirmait avoir reçu l'ordre d'octroyer des logements et des locaux commerciaux à l'épouse et aux enfants de Hamel.
Le procès de Zoukh dans l'affaire Hamel prend fin. Le procureur de la République entame son réquisitoire. Ses propos à l'égard de l'ancien wali d'Alger sont très sévères. « Tous les faits prouvant qu'il y a eu dépassements et abus de fonction sont établis », dit-il. « Zoukh a octroyé des biens immobiliers appartenant à l'Etat, il a rencontré Hamel à plusieurs reprises, au moins sept fois. Zoukh est intervenu pour que Chahinez Hamel obtienne les locaux de Bab Ezzouar. Les dépassements ont été prouvés par l'Inspection des finances.
Durant l'enquête qui a été menée, tous les fonctionnaires interrogés ont déclaré qu'ils avaient subi des pressions pour intervenir en faveur de Chahinez Hamel, les membres de la famille Hamel ont obtenu des avantages, les prix de location se sont faits sur la base de favoritisme, l'acte délibéré est établi, ces faits ont provoqué des pertes économiques, c'est un crime .»
Quinze années de prison ferme sont requises. Le procureur demande également la confiscation de tous les biens de Abdelkader Zoukh. Lors de leurs plaidoiries, ses avocats s'élèvent contre le fait : « Durant les années du terrorisme, il a échappé à la mort, aujourd'hui on lui reproche d'avoir une maison de 250 mètres carrés qu'il a achetée avec son argent à Ouargla, vérifiez son compte, il contient 90 millions de centimes. S'il était corrompu il serait beaucoup plus rempli .»
Deux autres procès attendent Zoukh dans les heures qui suivent. Celui de Mahieddine Tahkout et Ali Haddad...Le procès Zoukh-Tahkout s'ouvre à son tour. « Tahkout est venu me voir parce qu'il avait un problème qu'il souhaitait régler, dit-il. Je lui ai octroyé des décisions pour quinze projets, il avait déposé des dossiers en règle en même temps que d'autres hommes d'affaires. Nous lui avons également donné cinq décisions qui concernent des droits de jouissance et quatre autres décisions de régularisation .» Zoukh tente de se défendre : « Je ne suis pas le seul responsable de ces décisions, il y avait une commission, des experts, ils auraient dû enquêter, ils auraient dû être interrogés, pourquoi c'est uniquement à moi que l'on s'adresse ? » Le juge : « C'est vous qui dites que vous n'êtes pas responsable. Qu'avez-vous à dire au sujet de 8 hectares à Bordj-el-Kiffan ? Êtes vous intervenu pour que Tahkout puisse l'obtenir ? » Tahkout nie. Le juge l'interroge à nouveau au sujet d'un terrain de 28 641 mètres carrés à Rouiba, du terrain de 16 400 mètres carrés à Reghaïa, d'un terrain de 57 257 mètres carrés à Bab Ezzouar, des raisons pour lesquelles des avenants estimés à 3400 milliards de centimes ont été réduits à deux milliards de centimes puis à 200 millions de centimes... L'ancien wali d'Alger se tait par moments, impute d'autres fois la responsabilité à ses collaborateurs « qui n'ont pas été assez clairs» et jure avoir découvert certains de ces faits lors de son interrogatoire chez la gendarmerie.
Il est plus de 17h. Le procès Zoukh est loin d'être terminé. Les auditions de Abdelghani Zaâlane et de Mahieddine Tahkout sont programmées. Le réquisitoire du procureur de la République suivra, avant la reprise, aujourd'hui, avec d'autres auditions dans l'affaire Zoukh-Haddad.
A. C.


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