Neuf mois depuis que le prix du pétrole n'a pas connu une envolée aussi franche. Une hausse spectaculaire d'autant plus qu'elle intervient au moment où la pandémie reprend de la vigueur et alors que d'autres facteurs induisant, en principe, une tendance à la baisse se multiplient. De quoi décontenancer les analystes les plus avertis. Les acteurs du marché autant que les experts étaient suspendus hier aux nouvelles en provenance des Etats-Unis d'où devaient provenir des informations, en fin de journée, sur les mesures d'aide devant être allouées aux entreprises et aux ménages, happés par la pandémie. Des mesures destinées à ranimer l'économie américaine, donc redonner à la demande de pétrole de la vigueur. En attendant, le prix des deux barils de référence ont poursuivi leur envolée jusqu'à atteindre des niveaux pas vus depuis neuf mois. Ainsi, les prix ont été soutenus jeudi grâce à l'état des stocks américains et à l'affaiblissement du dollar. En effet, alors que les prédictions donnaient une baisse des stocks US de 1,9 million de barils, les chiffres de l'EIA (l'Agence d'information américaine sur l'énergie) ont établi la baisse des stocks à 3,1 millions de barils à l'issue de la semaine qui s'est achevée le 11 décembre, au même moment où les espoirs d'un plan de relance de l'économie américaine prenaient de l'ampleur. Un état des lieux qui s'est répercuté sur les prix, jeudi, lorsque la séance sur le marché londonien a vu le baril de Brent de la mer du Nord afficher 51,50 dollars à la clôture, tandis qu'à New York, le baril de WTI était cédé à 48,36 dollars. Bien que les défis soient immenses en ce moment pour le pétrole, il n'en demeure pas moins que si l'on se fie aux prédictions des spécialistes de la banque Goldman Sachs, il y a tout lieu de s'attendre à une embellie. La banque d'investissement a cité les vaccinations de masse et l'augmentation limitée de la production de l'Opep + comme facteurs à l'origine de la tendance favorable. En plus de ce qui a été enregistré comme baisse des stocks aux Etats-Unis par l'EIA, le renforcement de la demande a également influé sur l'état des stocks en Asie. En conclusion, Goldman Sachs prévoit une remontée des prix en 2021 jusqu'à 65 dollars le baril de Brent. En attendant, c'est sur les élus du Congrès américain qu'ils étaient focalisés hier. Les démocrates et les républicains devaient sceller une entente par un vote pour entériner le plan de relance économique, d'un montant de 900 milliards de dollars. Azedine Maktour