Dans De nos frères blessés, Joseph Andras relate l'arrestation, la détention, le procès et l'exécution de Fernand Iveton, le 11 février 1957, dans la cour de la prison de Barberousse. Mais, il évoque aussi son enfance dans son pays l'Algérie et s'attarde sur sa rencontre en France avec Hélène qui deviendra son épouse. Dans le roman De nos frères blessés, paru aux éditions Barzakh en Algérie et Actes Sud, en France, Joseph Andras a rapporté les derniers propos de Fernand Iveton : «La vie d'un homme, la mienne, compte peu. Ce qui compte, c'est l'Algérie, son avenir. Et l'Algérie sera libre demain. Je suis persuadé que l'amitié entre Français et Algériens se ressoudera.» L'écrivain français Joseph Andras, né en 1984 au Havre, est une des preuves tangibles que l'amitié entre les peuples algériens et français s'est ressoudée. À Alger, en 1956, Fernand Iveton, jeune ouvrier communiste anticolonialiste rallié au FLN, a déposé une bombe dans l'usine où il travaillait. « Il a choisi un petit local à l'écart des ateliers pour ce qui doit être un acte symbolique : il s'agit de marquer les esprits, pas les corps », comme écrit dans la présentation de l'ouvrage. La bombe sera désamorcée. Arrêté, Fernand Iveton sera, pourtant, condamné à la peine capitale. Il sera exécuté au matin du 11 février 1957 et restera dans l'Histoire comme le seul Européen guillotiné durant la guerre de Libération nationale. Dans De nos frères blessés, Joseph Andras relate, certes, l'arrestation, la détention et le procès de Fernand Iveton. Mais, il évoque aussi son enfance dans son pays l'Algérie et s'attarde sur sa rencontre en France avec Hélène qui deviendra son épouse. La violence des dernières semaines de sa vie contraste avec le bonheur tranquille du passé plus ou moins récent. C'est comme si l'auteur a voulu rappeler qu'avant de devenir un héros pour les uns et un «terroriste» pour les autres, Fernand Iveton était un homme tout simplement, un idéaliste qui aimait sa terre, sa femme, l'amitié et la vie en général. Dans ce roman «brûlant d'admiration et de colère, tendu par le nécessité de la justice et cinglant comme une sentence», Joseph Andras rend hommage à Fernand Iveton né le 12 juin 1926 au Clos-Salembier (aujourd'hui El-Madania) à Alger et mort guillotiné le 11 février 1957, dans la cour de la prison de Barberousse, à Alger, lui et deux autres militants nationalistes : Mohamed Lakhnèche, dit «Ali Chaflala», et Mohamed Ouenouri, dit «P'tit Maroc». Joseph Andras en parle dans les trois dernières pages de son ouvrage dans lesquelles les chants patriotiques algériens scandés par les détenus sont écrits en langue arabe. La mort d'un idéaliste est comme celle du poète, chanté par Gilbert Becaud. Outre De nos frères blessés, Andras a également publié S'il ne restait qu'un chien, avec le rappeur et slameur D' de Kabal (Actes Sud, 2017) et Kanaky. Sur les traces d'Alphonse Dianou, Actes Sud, 2018). Son roman De nos frères blessés avait reçu le Prix Goncourt du premier roman, que l'auteur a refusé au motif qu'il n'approuve pas l'institutionnalisation de l'écriture et l'idée même de «compétition» dans ce domaine. Joseph Andras a visité plusieurs pays, notamment l'Algérie. Kader B.