La mise en place d'une stratégie pour le renforcement de la recherche scientifique et du développement technologique dans notre pays s'impose. Basée sur la mutualisation de tous les moyens, cette vision nouvelle de la recherche, estime le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, va permettre de contribuer au développement économique du pays. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le département de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique s'attelle à la mise en place d'une nouvelle stratégie, au renforcement de la recherche scientifique et du développement technologique dans notre pays. Une stratégie qui, précise le ministre, s'ouvre sur l'ensemble des secteurs économiques qui sont «porteurs de projets, d'idées et d'applications». Pour ce faire, Abdelbaki Benziane mise d'abord sur les normes, qui, selon lui, doivent se rapprocher des normes internationales. «Si nous voulons développer une recherche qui permet de mutualiser, rationaliser et d'optimiser les moyens qui existent en Algérie et valoriser tout ce qui a été réalisé en termes d'investissements, il faut aller vers un nombre de chercheurs qui doit être important afin de pouvoir répondre à toutes les préoccupations exposées par le secteur économique, et contribuer efficacement dans le développement économique du pays», expliquait-il hier samedi, en marge de la conférence nationale des établissements publics à caractère scientifique et technologique, tenue à Alger. Outre cette vision nouvelle de la recherche, il a évoqué le Plan national de la recherche (PNR) composé de trois axes prioritaires : la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique et la santé du citoyen. Etalé sur 5 ans, le PNR compte 750 projets. «Le PNR est très vaste. Au sein de chaque axe, il y a de nombreux thèmes. Avec une moyenne de 150 projets ouverts par an, il sera entamé cette année», a-t-il annoncé. De son côté, le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique (RSDT) au ministère de l'Enseignement supérieur, le Pr Hafid Aoureg, fait remarquer qu'aujourd'hui, les produits de la recherche dans notre pays n'arrivent pas à être placés dans le milieu industriel. Selon lui, il y a «un véritable gouffre» entre la recherche scientifique, la recherche technologique et la recherche industrielle, d'où la nécessité d'une nouvelle stratégie afin, dit-il, de «pouvoir faire la passerelle. Notre stratégie repose sur l'obligation des résultats. Nous ne donnerons plus de financement aux structures de recherches, laboratoires ou centres de recherche, s'il n'y a pas d'obligation de résultats», soutient-il. Il rappelle, à cet effet, que le budget alloué annuellement à la recherche scientifique est de 4,6 milliards de dinars, soit 34 millions de dollars. Une enveloppe qu'il qualifie de «minime» pour le fonctionnement de la recherche. «Nous sommes très loin du 1% du PIB dicté lors de la mise en place de la loi sur la recherche scientifique», ajoute le Pr Aoureg. Le ministre de l'Enseignement supérieur note, à son tour, que le gouvernement œuvre justement pour atteindre cet objectif de 1% du PIB. Ry. N.