Pandémie d'AstaZeneca. Toujours pas de vaccin ! À peine rentré, Djidji doit déjà lire les suggestions lourdes qui s'écrivent ici et là sur un remaniement gouvernemental imminent. Et c'est là que tu découvres que la Dézédie, ce n'est pas seulement le pays aux 60 millions de sélectionneurs de foot. C'est aussi la contrée des millions de conseillers au remaniement. Je suis sidéré d'admiration devant autant de compétences. Alors, t'as ceux qui balancent tout de go la sentence : le gouvernement de technocrates, c'est fini ! Ça a été un fiasco. Il faut à présent un exécutif de politiques, assènent-ils. Comme si nous n'avions pas déjà essayé un gouvernement de politiques et que nous ayons déjà oublié que ces « politiques alliancés » se sont lamentablement plantés dans la gestion de leurs maroquins. Et puis, tu as ceux qui tuent symboliquement le jeunisme de l'équipe actuelle, jugeant que les mioches placés aux postes ont plus vagi que géré ! À ceux-là, il te faut ajouter les « alchimistes ». Ce sont de bons taleb, assis en tailleur derrière leur table basse, leurs fioles, leurs cartes et leurs « b'khour » et qui préconisent en incantations aussi lancinantes que langoureuses qu'il faut mixer entre jeunes, moins jeunes et rappel des vieux. Ah ! Oui ! T'as aussi ceux qui déterminent, en fonction d'un axiome dont eux seuls ont la formule, qu'il faut moins de ministères, ou plus de ministères, ou un équilibre entre ministères et secrétariats d'Etat, ou bien encore une parité entre ministres chevelus et chauves ! Je ne voudrais pas épaissir l'offre, en rajouter une couche, mais je signale qu'il y a aussi les autres. Tous les autres, dont je fais humblement partie. Ceux qui attendent toujours que la draisienne en direction de la 2e République s'ébranle enfin. Ceux-là s'en tamponnent un peu du nombre de ministères, de l'âge des ministres, de la couleur de leurs yeux ou s'ils sont sujets à réaction fiévreuse et allergique à l'injection d'un vaccin anti-Covid-19. Non ! Ceux-là ont les oreilles déployées, les yeux écarquillés à s'en faire péter les rétines à guetter le bruit du moteur de la draisienne. Qu'il démarre, bark, ce foutu tortillard ! Et que nous partions enfin du bon pied. Si j'ose dire ! Tout en fumant du thé pour rester éveillés à notre cauchemar qui continue. H. L.