A la vitrine de la librairie des Beaux- Arts, près de la place Audin, à Alger- Centre, un livre attire l'attention des gens. C'est L'Impopulaire, un essai de Slemnia Bendaoud, paru en 2020 chez Tafat Editions. Il n'y a pas le nom sur la couverture, mais juste une photo du «mal-aimé». Oui, vous avez deviné, c'est bien lui ! On l'appelait «l'exécuteur» (des décisions impopulaires). Un journaliste l'avait surnommé «Rictus» (un peu comme les Romains d'Astérix) après un fameux discours... On raconte aussi dans les chaumières que les gens se serraient la ceinture quand ils le voyaient revenir, devinant que les temps des vaches maigres sont eux aussi de retour. On dit aussi qu'il a jeté des cadres en taule et que, par-dessus le marché, il n'aime pas les yaourts. Les rumeurs qui circulent en ville disent que des prisonniers libérés (après avoir purgé leur peine) ont «supplié» le directeur de la prison de les laisser dans leur cellule «au moins pour une semaine» le temps de goûter à la joie de voir L'Impopulaire (l'homme, pas le livre) lui aussi en prison. Toujours selon la rumeur, c'étaient la joie et l'allégresse générales parmi les prisonniers de l'établissement pénitentiaire quand ils ont su que «Où il vit» est parmi eux. Ils auraient même organisé une «fête» ce soir-là avec le yaourt comme «plat de résistance» ! Il est tellement impopulaire qu'il est du genre d'hommes considérés «coupables» par les «tribunaux populaires» avant leur jugement et qui le resteront même si leur «innocence» (dans certaines affaires) est un jour proclamée par les tribunaux officiels. K. B . [email protected]