C'est par visioconférence qu'a été énoncé le verdict dans le procès pour crimes contre l'humanité ESMA IV. Huit accusés, anciens militaires et policiers sous la dictature, qui a régné en Argentine de 1976 à 1983, ont été condamnés à des peines allant de six ans de prison à la réclusion à perpétuité, pour des crimes commis à l'encontre de quelque 800 victimes (détention illégale, torture, meurtre, vol de bébés...). «Nous avions demandé la perpétuité pour sept des huit accusés ; mais c'est un verdict satisfaisant, qui établit la responsabilité de personnes qui n'avaient encore jamais été jugées», indique Sol Hourcade, avocate, membre du Centre d'études légales et sociales (CELS), ONG de défense des droits humains qui représentait plusieurs victimes dans ce procès. L'Ecole de mécanique de la marine (ESMA, aujourd'hui reconvertie en Musée de la mémoire et centre culturel), a abrité l'un des plus grands centres clandestins de détention durant la dictature militaire. Etant donné le grand nombre de victimes (estimé à 5 000 personnes, dont une grande majorité sont toujours portées disparues) et d'accusés, le «mégaprocès» ESMA comprend plusieurs volets : ESMA I, ESMA II, ESMA III (le plus long et le plus médiatique, dont le verdict est tombé en 2017). B. T.