Le peuple syrien continue de souffrir des affres de la guerre qui est entrée dans sa dixième année. Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu hier, lundi, une réunion par visioconférence sur la Syrie. Les discussions étaient axées particulièrement sur la question de l'accès humanitaire. L'exposé du secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, a porté sur la situation humanitaire en Syrie. Cette réunion coïncide avec le dixième anniversaire du conflit en Syrie qui est confrontée à la question de l'accès humanitaire susceptible d'être au centre de l'exposé de Lowcock et des interventions des membres du Conseil. La question de l'accès humanitaire revient au menu du Conseil de sécurité, en prévision du prochain renouvellement du mécanisme d'aide humanitaire transfrontalier au titre de la résolution 2533, qui doit expirer le 11 juillet. Plus de la moitié de la population syrienne, soit 13 millions de Syriens, dépendent de l'aide humanitaire. Lowcock devrait attirer l'attention sur les difficultés économiques de la Syrie qui continuent d'exacerber la situation humanitaire dans le pays. Selon un rapport du Programme alimentaire mondial (PAM) du 19 mars, la sécurité alimentaire en Syrie « reste à des niveaux critiques ». Le rapport note que les prix des denrées alimentaires ont atteint un niveau record en janvier, le prix des produits alimentaires de base augmentant de 236% à partir de 2020, et le prix du pétrole a quintuplé au cours de l'année écoulée. Lowcock devrait également souligner la récente escalade de la violence dans le nord-ouest de la Syrie, où environ un million de personnes vivent dans des camps de réfugiés. Ces populations « sont très vulnérables en cas de frappes aériennes et de bombardements », selon l'ONU. La réunion devait évoquer les effets néfastes du conflit sur les enfants en Syrie. Situation critique des enfants Selon l'Unicef, environ 12 000 enfants ont été tués ou blessés depuis le début du conflit, et plus de six millions d'enfants syriens — près de 90% de tous les enfants syriens — ont besoin d'une aide humanitaire. Le 16 mars, le directeur régional de l'Unicef pour le Moyen-Orient a indiqué qu'un tiers des écoles syriennes étaient désormais inutilisables en raison des dommages. La santé et la nutrition des enfants ont été gravement affectées par le conflit et le déclin économique qui en résulte : l'Unicef estime que plus de 500 000 enfants de moins de cinq ans en Syrie souffrent de retard de croissance en raison de la malnutrition chronique. R. I.
