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LE QUART CHAUD
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 07 - 2021

J'ai emprunté ce titre à mes amis «motfléchistes». Depuis que je me suis pris de passion pour les mots fléchés, j'ai trouvé des définitions succulentes, entre autres «quart chaud». J'ai pu décoder la clé. Devant quart chaud, il suffit de mettre le mot «été». Et c'est de l'été dont il sera question dans cet espace de parole. C'est intelligent comme trouvaille. L'été est bien le quart de l'année. Il y a bien quatre saisons. Quoique pour certains esprits, un peu décalés, ils arrivent à calculer quatre saisons dans une journée, surtout s'ils ont sniffé de la déraison pure. De mon côté, j'ai fait tourner un peu ma caboche, bien que difficilement.
Je propose à mes potes «motfléchistes» d'aller encore plus loin. Ouais, on peut supposer qu'ils pourraient proposer «quart froid» pour l'hiver, «quart fleuri» pour le printemps et «quart intermédiaire» pour l'automne. Attention, c'est juste une proposition d'un chroniqueur qui, pour le moment, assiste à une fuite en avant nationale sans précédent. Je reste abasourdi. Je ne comprends pas ce qu'il s'y passe. Quoique je refuse de comprendre. J'ai peur de l'avenir de mon pays. Mais revenons à nos mots fléchés. Je voudrais bien savoir ce qu'en pensent mes amis qui flèchent les mots de mes définitions. Mon pote Tayeb Bouamar pourrait bien me «smesser». Je suis en veine depuis quelques jours, je lis à satiété et je ne cesse pas de «néologiser».
Qu'est-ce qui caractérise ce quart chaud ? En plus de la chaleur, des différents fruits (ah, les figues fraîches !), il y a les cigales. Comme dans la fable, la cigale et la fourmi. Pour ce qui est des fourmis, il y en a à profusion industrielle. Puis maintenant, elles envahissent l'intérieur des maisons. Elles osent ! Avant, on ne voyait pas ce phénomène. Désormais, la cuisine est leur espace préféré ; il y a à manger, surtout s'il y a un semblant de sucre. Comme par exemple, laisser sur la table du bon melon. Que faire, alors ? C'est simple, leur déclarer la guerre ! En avant les produits chimiques ! Pourvu qu'on s'en débarrasse !
Et la cigale dans tout ça ? J'y arrive. Au frais, à la maison, j'ai demandé à un proche : «Tu entends comme moi le chant des cigales ?» La réponse fut positive. J'avais peur d'avoir des acouphènes. Vous savez, ce bruit à l'intérieur de l'oreille qui colle à votre conscience à chaque instant. Aller encore chez un toubib et goûter à l'éternité d'une salle d'attente ! Oh non, j'en ai soupé des médecins, des analyses, radios et autres babioles, qui me donnent des envies de changer de siècle. Mon proche me rassure : «Je les entends, moi aussi.» Je doute encore. Puis, me rappelant le toubib, je change d'avis, la cigale est là, lançant son chant inutile. De tous les bruits du monde, le chant de la cigale est celui qui n'a aucune importance ; il ne sert strictement à rien. D'ailleurs pourquoi appeler cette stridence un chant ? Si c'était le cas, la cigale serait dans une cage, comme le pauvre chardonneret.
En plus d'un chant inutile, qui n'en est pas un, la cigale est moche, plus moche encore que la fourmi, même si cette dernière est plus industrieuse. La cigale est vraiment laide, tout autant que la fourmi. Sauf que cette dernière est plus intelligente, selon cheikh Jean de la Fontaine. Depuis qu'on donne du «cheikh à tout-vent, je ne vais pas me priver de «cheïkhiser» La Fontaine. Notre cheikh donc a bien réfléchi à la situation estivale de la cigale qui, pour les autres quarts, disparaît de l'espace humain ; à croire que la terre l'engloutit en une seconde. Ihi, la cigale n'arrête pas de nous casser les oreilles. Elle nous pompe le silence. De plus, elle est invisible. Elle émet son sale bruit à longueur de journée, lorsque la chaleur coule comme du plomb.
La cigale est une récidiviste. Ouais, comme je vous le dis. Tout l'été, elle chante. Ah non ! Elle ne chante pas. Elle crie. Elle gueule. Elle vocifère. Elle se casse la voix, pour nous casser les oreilles. Si au moins, elle se faisait payer ses tours de chant (zaâma) ! Rien. Walou. Oulach. Makanch. Elle va illico presto chez une voisine. Laquelle ? Je vous le donne en mille : la fourmi ! Sauf que cette dernière est une radine de première classe. Elle bouffe tout, toute seule. Elle ne donne rien. Elle ne prête rien. Tu as embêté ton monde l'été, tu t'en souviens j'espère ? Maintenant, tu viens embêter tes voisins, l'hiver. Ihi, ya lalla, choisis-toi un espace dégagé, comme une place publique, par exemple, montre-nous si tu sais danser. Ça te fera passer ta famine. Moi, fourmi smicarde, «paumée du petit matin», ouvrière d'usine, je viendrais battre la mesure.
Les mots fléchés mènent loin, tout de même. C'est pour ça que je m'y suis mis ; un peu contraint, je l'avoue. Quand, à longueur de journée, on tourne en rond, il faut bien s'occuper la tête. Sinon, elle explose, la pauvre tête ! En été donc, qu'est-ce qui m'embête le plus ? Le manque d'eau au robinet ? J'ai installé une citerne et ce qui va avec. Je ne manque plus d'eau. La chaleur ? Je me suis offert un climatiseur à crédit ; il me coûtera la peau des fesses ; tant pis, c'est pour la bonne cause. Les fourmis ? Je remplis ce qui leur sert de maison d'un poison liquide ; hop, le tour est joué. Les amis ? Avec l'âge, c'est une notion vague, comme le terrain du même nom, si vous voyez ce que je veux dire. Il reste la cigale, empêcheuse de tourner en silence. L'homme n'a pas encore inventé un produit à même de la réduire définitivement en silence. Autrement, j'aurais fait un carnage. Dans l'état de stress permanent dans lequel je me trouve, je suis capable de faire un carnage.
D'aucuns chercheront l'utilité de cette chronique. Je dis mon opinion sur un sujet préoccupant, de l'heure, du moins pour moi. Chaque citoyen a ses préoccupations. L'été pose ses valises pour quelques semaines. On va les voir passer ces semaines. Ça va chauffer grave, je vous le dis. Surtout, ici, dans ma ville natale. Tizi est une cuvette, c'est ce que j'ai toujours dit. Voyons, Tizi n'est pas une cuvette, elle y ressemble, c'est un cratère fumant. Puis, plus vous montez, plus vous avez chaud. Dès lors, l'été, ici, relève des douze travaux d'Hercule. Comme je ne crois pas beaucoup à la mythologie, je me dis que le seul travail à affronter, c'est cette chaleur qui me bouffe les neurones. Et cette horde de cigales qui n'arrêtent pas de gueuler leur race. Tiens, je prends tel roman, je viens de l'acquérir. Je tourne quelques pages, je n'arrive pas à suivre le fil du texte. Je le repose. Et si je tentais une sieste. Quelques minutes après, je coule de partout. Que faire ? C'est simple, tenir bon jusqu'au jour où l'automne veuille bien charrier derrière lui un vent de fraîcheur.
Y. M.
P. S. : je suis triste, Hadj Miliani s'en est allé. Sincères condoléances à la famille.


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