« Pas moins de 340 professionnels de la santé sont décédés, à cause de la pandémie de Covid-19, et ce, depuis le début de la crise, fin février 2020. Dont 15 morts dans les deux premières semaines du mois de juillet », ce sont les propos du président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, jeudi. Leila Zaimi – Alger (Le Soir) - Invité de la Radio nationale, M. Merabet communique les derniers chiffres des victimes emportées par la Covid-19, parmi les professionnels de la santé. « 340 professionnels de santé, dont 200 médecins, ont perdu la vie. Et près de 20 000 contaminations depuis le début de la pandémie sont à déplorer», déclare le Dr Lyes Merabet, affirmant sur un ton inquiet que ces chiffres peuvent augmenter. « La liste des professionnels de santé qui succombent au virus reste ouverte malheureusement, et chaque jour s'y ajoutent de nouvelles victimes », a-t-il déclaré. L'invité de la Chaîne 3 a appelé les Algériens au strict respect des mesures barrières qui, selon lui, diminuera la pression sur les structures de santé. « Il faut agir en amont. Le strict respect des protocoles sanitaires et des mesures barrières permettrait de casser la chaîne de transmission et, par conséquent, de réduire le nombre de cas et la charge virale au niveau des structures de santé, et ainsi, limiter l'exposition des personnels de santé au virus », a-t-il appelé. Afin de renforcer le protocole sanitaire et de mieux protéger les professionnels de la santé, le président du SNPSP a rappelé avoir formulé la demande de mettre en place « une prise en charge par anticipation des personnels de santé, avec un soutien psychologique et des contrôles médicaux réguliers, afin de dépister les contaminations éventuelles pour les soustraire du circuit et casser la chaîne de transmission au niveau des professionnels». Parlant de la campagne de vaccination, le Dr Merabet explique qu'il est important d'impliquer le secteur privé de la santé si nous voulons atteindre l'objectif de 20 millions d'Algériens vaccinés d'ici la fin de l'année. « Pour réussir ce pari, il faut conjuguer nos efforts et impliquer les praticiens privés dans l'opération de vaccination », a-t-il dit, estimant que se faire vacciner est un acte citoyen et patriotique. La vaccination, d'après ce praticien de la santé, protège les individus des complications du virus et non pas de la maladie, comme estiment certains. «Les personnes vaccinées n'auront pas besoin d'oxygène ni d'hospitalisation en cas de contamination au virus après le vaccin », a-t-il rassuré. Avant d'ajouter : « Les campagnes de vaccination, à travers le monde, ont participé à la baisse du taux de mortalité dû à la Covid-19 », a-t-il dit. Lors de son intervention, le Dr Merabet a souligné l'anarchie et la mauvaise organisation de la prise en charge de la Covid-19 dans nos hôpitaux actuellement. Il a plaidé, dans ce sens, pour revoir et réorganiser le circuit de prise en charge, ainsi que de séparer les patients atteints de Covid-19 et ceux atteints d'autres pathologies. « Actuellement, on reçoit des malades atteints de Covid-19 dans des hôpitaux qui prennent en même temps d'autres pathologies » et « cela favorise indirectement la contamination entre les différents services », a-t-il regretté. L. Z.
