En dehors de la question sanitaire et des urgences induites par la déferlante par trop inhabituelle d'incendies qui a dévasté le pays avec son lot de victimes et de dégâts matériels difficilement quantifiables, deux autres questions ont valu l'attention particulière de la réunion du gouvernement tenue dimanche : le développement des activités de la branche hydrocarbures et la relance effective du secteur des transports. Questions parmi la multitude qui s'est imposée de façon implacable pour un gouvernement qui n'a pas encore fini de prendre ses marques, les mesures d'urgence pour la relance de l'activité minière et le développement des activités de la branche hydrocarbures ainsi qu'un plan d'urgence proposé pour une relance effective du secteur des transports ont été au centre de la réunion de l'équipe dirigée par Aïmene Benabderrahmane. Pour le secteur de l'énergie et des mines, les mesures d'urgence pour la relance de l'activité minière et le développement des activités de la branche hydrocarbures ont été passées en revue et, selon le communiqué ayant sanctionné les travaux de la réunion, il est dit que la nouvelle politique de développement du secteur de l'énergie a pour objectif d'assurer en priorité la sécurité énergétique du pays par la satisfaction de la demande nationale en produits énergétiques et en substances minérales, et de contribuer au financement de l'économie nationale à travers le maintien à un niveau appréciable des revenus provenant des hydrocarbures et des produits miniers. L'amont pétrolier inquiète La mise en œuvre de la politique initiée pour relancer l'énergie et les mines repose principalement sur le développement de l'amont pétrolier, la valorisation des ressources en hydrocarbures et le développement des projets miniers structurants et stratégiques. Tout un programme auquel déjà des outils sont dédiés, comme c'est le cas pour le développement pétrolier en général et dans l'amont en particulier. En effet, l'exploration et la production constituent depuis quelques années le talon d'Achille de la compagnie nationale avec notamment des baisses de la production qui impactent rudement l'activité de la compagnie surtout en des temps de disette comme c'est le cas depuis la crise pétrolière de la fin 2014. Une baisse qu'illustrent les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS) ayant trait à la production nationale du secteur public. La production du secteur qui nourrit le pays a accusé une baisse de 2,0% durant le premier trimestre 2021 par rapport à celle de l'année dernière à la même période, un nouveau repli de la production qui trouve son origine pour une grande part dans la baisse de la branche pétrole brut et gaz naturel (-6,5%). La conjoncture sanitaire, à elle seule, n'est pas la cause des difficultés que rencontre Sonatrach dans la production, la rareté des investissements a été entérinée bien avant dans l'exploration et dans l'amélioration de la production des gisements exploités y est également pour beaucoup, ce à quoi est appelée à remédier la nouvelle loi sur les hydrocarbures qui n'attend qu'une meilleure conjoncture pour produire ce pourquoi elle a été promulguée. Il faut souligner tout de même que la baisse de production du secteur des hydrocarbures au premier trimestre 2021 a été de moindre ampleur qu'elle le fut durant la même période et durant toute l'année d'avant. Quant aux mines, il est attendu que soient identifiées les potentialités du pays avec exactitude pour ensuite s'atteler à substituer l'importation de matières premières de l'industrie et de l'agriculture en matières premières par la production nationale. L'ouverture de l'aérien et du maritime au privé se précise Les mesures pour la relance des activités de transport ont également été passées en revue par le gouvernement, dimanche. Sur cette question, le gouvernement se propose de relancer de manière effective le secteur en proposant un plan d'urgence. Ce plan d'urgence concerne l'ensemble des segments des activités de transport ; l'aérien, le ferroviaire, le terrestre et le maritime. Il ressort de ce plan que les mesures proposées seront matérialisées avant la fin du premier trimestre 2022. Ces mesures devraient cibler la restructuration de la flotte maritime et aérienne nationales. Des mesures ont été proposées et, comme le rapportait Le Soir d'Algérie dans une de ses précédentes éditions, les pouvoirs publics, par l'entremise du ministre des Transports, préconisent l'ouverture du transport maritime et aérien à l'investissement national privé. Une issue à laquelle ne peut plus échapper le pays s'il veut éviter le pire à un secteur dont la lourdeur sur la facture qu'il coûte en monnaie forte n'est plus à démontrer. Ceci alors que des porteurs de capitaux algériens piaffent d'impatience d'investir le créneau depuis des années. Dans le même temps, il est préconisé par le chef du gouvernement que soit revu le management des compagnies nationales de transport. À savoir si cela ne nécessite pas, comme il est conseillé pour d'autres secteurs, l'ouverture du capital des compagnies publiques à des participations du privé. Une solution, cette dernière, qui n'est pas l'apanage des Algériens comme le démontre l'actualité avec l'exemple venu d'Allemagne, vieux d'à peine deux jours, qui voit l'Etat allemand céder une partie du capital de Lufthansa dont il détient 20% par le biais du Fonds de stabilisation économique. Une part du capital achetée par l'Etat. L'an dernier dans le cadre du plan de sauvetage après la dévastatrice première vague de la pandémie qui a mis à genoux la compagnie allemande qui, il faut le dire, n'a pas encore repris toutes ses forces puisqu'elle accuse encore une perte d'exploitation de près de 1,2 milliard d'euros jusqu'à la fin du deuxième trimestre dernier. Quand on sait ce que coûte Air Algérie à l'Etat, on ne peut pas dire que ce dernier a trente-six solutions pour sauver la compagnie. Azedine Maktour