Comment parvenir à la régulation du marché et, partant, juguler la hausse des prix ? Une sacrée équation sur laquelle se sont cassées les dents depuis de longues années toutes les équipes en charge du commerce jusqu'à l'actuelle. Si l'on croit le département de Kamal Rezig, la solution est toute trouvée pour mettre fin à la flambée des prix des produits de l'agriculture. Une flambée qui n'en finit pas de mettre à très rude épreuve, en ces temps incertains induits par la pandémie, l'ensemble des agents économiques, qu'ils soient industriels et agriculteurs, opérateurs dans les services ou encore les ménages. Le marché des produits alimentaires, dont ceux de l'agriculture, ont commencé à subir un dérèglement dans une mesure telle que cela s'est immanquablement répercuté sur les prix, partis à la hausse dès le printemps de l'année dernière, au plus fort de la pandémie. Une tendance qui, au fil des mois, allait révéler l'impuissance des préposés à la surveillance de la régularité du marché, notamment des fruits et légumes, à mettre un frein à des augmentations parfois à faire subir la crise de nerfs aux bourses moyennes. L'épisode du prix vertigineux de la pomme de terre, entre autres produits de l'agriculture, est encore frais dans les mémoires, tout autant que celui d'autres produits agricoles qui, à ce jour d'ailleurs, ne peuvent être à la portée de tout le monde. Le comble, c'est que ce n'est même pas un problème d'offre ou de production, comme il a été relevé dans plusieurs constats. Il a été d'abord noté, comme cela s'est produit dans de nombreux pays, un problème de changement de comportement directement lié à la pandémie qui a suscité chez les consommateurs des achats dits de panique, comme cela s'est passé pour l'ensemble des produits alimentaires. Ainsi, pour une bonne partie, le phénomène de l'augmentation «irrationnelle» des prix, des produits aussi bien de l'agriculture que des autres produits alimentaires, a été mis sur le compte de la spéculation dont se sont rendus coupables, notamment, les grossistes qui rechignent à mettre sur le marché la production acquise directement chez l'agriculteur. Depuis plusieurs mois, le constat est implacable quant au «dérèglement» du marché des produits agricoles, notamment, au niveau des prix qui souvent sont, donc, délibérément provoqués. Afin de mettre fin à ces hausses de prix «sauvages», depuis hier, dimanche, le ministère du Commerce a mis en place un stratagème destiné «à réglementer et contrôler les marchés et poursuivre les opérations de lutte contre toutes les formes de spéculation», a-t-il expliqué sur sa page Facebook. La panacée, selon le département de Kamal Rezig, c'est désormais «autoriser les agriculteurs à vendre leurs différents produits sur les marchés de gros et de détail directement au consommateur sur tout le territoire national sans permis préalable ni intermédiaire, à partir du dimanche 5 septembre 2021». Reste à savoir si la production des champs ira directement au couffin du consommateur sans suivre certaines voies, souvent multiples et pas très anodines, qui font que quelle que soit la production, abondante ou pas, cela ne change pas grand-chose à la tendance des prix. Azedine Maktour