Désormais, les Verts n'ont plus besoin de calculer. Seule une victoire leur ouvrira grandes les portes des huitièmes de finale. Et un succès avec deux buts d'écart combiné à un résultat nul de la Sierra Leone et de la Guinée Equatoriale leur sera davantage favorable pour conclure ce maudit premier tour en première position. Ceci, si Mahrez et compagnie aimeraient rester à Douala et son champ de patates du Japoma Stadium. Car, un succès face aux Eléphants combiné à une victoire de la Guinée Equatoriale contre la Sierra Leone offrira à l'EN la deuxième place et cette «opportunité» d'aller défier le leader du groupe F (Mali, Gambie et Tunisie). Une victoire algérienne jeudi et celle de la Sierra Leone contre la Guinée Equatoriale aurait la même incidence. Pourvu que l'Algérie ne perde pas, une défaite serait implacable pour le sort des Verts, même un nul serait le bienvenu à des conditions. Tout dépendra du dénouement des matchs des autres groupes, qui joueront avant l'Algérie, à l'exception du groupe F d'où sortira l'adversaire potentiel du groupe E(le leader). Avant les dernières rencontres des groupes A, B, C et D, les trois troisièmes comptent plus de points que la Sierra Leone (2 points), et de l'Algérie (2 points également en cas de match nul lors du dernier match). Il s'agit du Cap-Vert (groupe A), le Malawi (groupe B) et de la Tunisie (groupe F) qui comptabilisent déjà 3 points, ce qui leur assure quasiment une place en huitièmes de finale. Reste donc un ticket entre les groupes C, D et E, sachant que le Ghana et la Guinée-Bissau, classés 3es de ces groupes, ont 1 point. Si l'Algérie obtient uniquement un point face à la Côte d'Ivoire (2 points au total), elle devra s'assurer de la troisième place de son groupe si : - la Sierra Leone perd avec au moins deux buts d'écart contre la Guinée-Equatoriale, les Verts auront alors une meilleure différence de buts et passeront devant la Sierra Leone comme l'explique l'article 74.1 du règlement de la CAN. Sinon, dans le cas où la Sierra Leone perd avec un but d'écart, l'EN algérienne doit terminer avec une meilleure attaque que les Sierra-Léonais, qui ont deux buts d'avance actuellement sur les buts marqués. Si les deux équipes sont à égalité parfaite, un tirage au sort les départagera. Mais ce n'est pas tout. La troisième place assurée avec deux unités seulement, les Algériens devront regarder s'ils figurent parmi les quatre meilleurs troisièmes des autres groupes. Une probabilité qui se réalisera dans le cas où la Guinée-Bissau et le Soudan perdent leur dernier match dans le groupe D(face au Nigéria et l'Egypte), et que Comores-Ghana(Groupe C) se termine sur un nul. Ou bien, que l'Algérie termine avec une meilleure attaque que le Ghana. Les Ghanéens ont actuellement un but au compteur contre 0 pour les Verts. L'Algérie ferait alors partie des meilleures troisièmes grâce au plus grand nombre de buts marqués dans tous les matchs de groupes (article 75.4 du règlement de la CAN). En cas d'égalité à distance entre l'Algérie et le Ghana, un tirage au sort les départagera. à voir juste les adversaires du Ghana et de l'Algérie lors de la troisième journée, les Comores et la Côte d'Ivoire en l'occurrence, cette hypothèse est peu probable mais... Djamel Belmadi : «Nous sommes en période de vaches maigres» «Ce n'est pas le résultat qu'on est venus chercher. Le sort en a décidé autrement, on l'accepte. Le dernier match face à la Côte d'Ivoire sera difficile, en présence d'excellents joueurs. Nous sommes dans une mauvaise situation, mais nous n'acceptons jamais de quitter le tournoi sans faire notre possible pour essayer de se racheter. Il n'y a pas toujours des raisons rationnelles dans le football. Nous avons dominé, mais on est sortis finalement avec zéro but. Nous avons eu des occasions, mais la balle a refusé d'entrer au fond. On est dans le dur, dans la grosse difficulté. Nous sommes en période de vaches maigres. L'ensemble du match montre à quel point nous nous sommes portés vers l'avant, mais la chance nous a tourné le dos. Un match nul aurait été encore un échec. J'ai dit aux joueurs de ne jamais parler à chaud mais j'avais envie de leur parler. J'ai vu un groupe de coéquipiers, de compatriotes et de frères peinés, frustrés et presque abattus. Ils ont fourni beaucoup d'efforts. Une série de trois ans de travail vient de s'arrêter avec tout le respect que j'ai pour la Guinée Equatoriale, d'une manière soudaine, ça fait mal. Le monde va s'abattre sur nous. J'en prends très largement la responsabilité. Au sein du vestiaire, il faut croire encore. La Côte d'Ivoire n'est pas insurmontable, mais plutôt notre situation qui nous met mal à l'aise. Quand on ne marque pas, ça devient difficile, éreintant, et le doute peut s'installer. Tant que je ne suis pas mort, il y a l'espoir. Quand je suis arrivé en 2018, l'équipe était en bas. Après trois ans de travail et une série d'invincibilité, nous avons atteint le sommet. Maintenant, il y a une qualification qu'il faudra aller chercher. Il ne faut jamais se voir vaincu. Il n'y a plus de petites équipes en Afrique et encore moins quand on arrive dans un tournoi. Le classement de la Fifa est anecdotique. Nous n'avons aucun complexe de supériorité quand on affronte une équipe, ce qui explique notre série de 35 matchs sans défaite. Il faudra inverser la tendance et réagir, on n'abandonne pas. Je crois en mes joueurs jusqu'au bout.» Juan Micha Obiang : «L'Algérie est une équipe solide que nous respectons» «L'Algérie est l'une des plus grosses équipes d'Afrique, c'est le tenant du titre. Nous avons abordé ce match sans complexe. Sur le terrain, tout est possible. Nous n'avons pas bien entamé la rencontre, face à une équipe algérienne qui voulait gagner, mais au fil des minutes, nous avons pris confiance. C'est une victoire qui nous relance dans la course à la qualification. Nous dédions ce succès au président de la République et à tout le peuple équato-guinéen. Il nous reste un dernier face à la Sierra-Leone, nous devons bien le préparer et essayer de l'emporter. Félicitations à l'Algérie malgré la défaite. Elle restera une équipe solide que nous respectons. Nous sommes très contents de ce match.» Une statistique qui fait peur L'élimination d'un champion sortant d'une CAN, l'Algérie éventuellement, à l'occasion de cette trente-troisième édition ne sera pas une première. Et pour cause ! Douze parmi les anciens pays titrés ont quitté le tournoi suivant dès la fin du premier tour. Il s'agit du CongoKinshasa (1970), le Soudan (1972), l'ex- Zaïre (1976), le Maroc (1978), le Ghana (1980), le Nigeria (1982), le Ghana (1984), l'égypte (1988), le Cameroun (1990), l'Algérie (1992 : la Zambie (2013) et la Côte d'Ivoire (2017). Après l'ex-Zaïre qui a quitté l'édition de1970 sous le nom du Congo-Kinshasa avant d'abandonner à nouveau son titre en 1976 sous la bannière du Zaïre, l'Algérie sera-t-elle la deuxième sélection à sortir de la CAN pour la seconde fois après un sacre ? Reprise hier Moins de 24 heures après leur désillusion, les capés de Belmadi étaient de retour au stade annexe du stade Japoma pour préparer la dernière rencontre du premier tour contre les Ivoiriens, jeudi après-midi. Une séance qui a été axée sur la récupération pour les joueurs titularisés dimanche soir et différents ateliers pour le reste des troupes. Benlamri très incertain contre la Côte d'Ivoire Victime d'une déchirure, le défenseur central de la sélection Djamel Benlamri n'a pas pu aller au bout du match perdu contre la Guinée équatoriale. Sa sortie a été fatale à l'EN qui a encaissé un but suite à un mauvais placement. Remplacé par Mehdi Tahrat, et ce, en raison de la blessure de Bedrane contractée face à la Sierra Leone, Benlamri a subi nombre d'examens qui ont confirmé sa déchirure. Cependant, aucune décision n'a été prise concernant sa participation au match de jeudi face à la Côte d'Ivoire. Le chargé de communication de la sélection ayant préféré annoncer que le joueur de Qatar SC subira des examens plus approfondis et des soins avant de conclure s'il était capable ou non de tenir sa place devant les éléphants. Quid de Zerrouki et Ounas ? L'incertitude plane aussi sur la présence de Ramiz Zerrouki et Adem Ounas lors de la rencontre contre la Côte d'Ivoire, jeudi. Les deux joueurs déclarés «malades», certainement contaminés par la Covid-19, avaient repris jeudi passé l'entraînement collectif avant de disparaître des radars samedi à la veille du match face à la Guinée équatoriale. De son côté, Abdelkader Bedrane qui n'était pas inscrit sur la feuille de match Algérie-Guinée équatoriale au même titre que Zerrouki, Ounas, Helaïmia et Zeghba devrait reprendre les entraînements mais sa participation au match contre la Côte d'Ivoire est incertaine. M. B.