Tous les pronostics donnent le Sénégal vainqueur. Et c'est le score de 1 but à 0 qui a les faveurs des bookmakers. Mais c'est aller vite en besogne que de vendre la peau des Pharaons avant le coup de sifflet initial de cette finale palpitante. Au palmarès, l'Egypte est largement en tête avec sept trophées alors que le Sénégal n'en compte aucun. C'est un avantage psychologique mais suffira-t-il ? Car il y a aussi ce handicap physique consécutif aux trois matchs à 120 minutes disputés par les Egyptiens qui comptent aussi une journée de repos en moins par rapport aux Sénégalais. Il faut reconnaître que cette finale est on ne peut plus indécise car chaque formation présente des atouts et des faiblesses. Le Sénégal n'a rien démontré durant la phase des poules mais sa gestion globale de la compétition a été celle des grands professionnels. Il est monté en cadence pour retrouver sa pleine forme au cours des matchs décisifs. Battre le Zimbabwe par 1 à 0, faire match nul 0-0 à deux reprises contre la Guinée et le Malawi, ce n'était pas particulièrement brillant. Mais, l'appétit venant en mangeant, l'équipe de Aliou Cissé s'est nettement améliorée à partir des huitièmes de finale. Leurs deux derniers matchs contre la Guinée Equatoriale et le Burkina Faso furent flamboyants (3 à 1). On peut considérer le Sénégal comme un onze solide ayant retrouvé sa pleine forme et ses automatismes. L'Egypte a connu un tout autre sort. Elle fut méconnaissable en phase de poules, à tel point que ses supporters n'y croyaient plus. «Franchement, note un observateur égyptien, nous n'espérions pas dépasser les huitièmes de finale et nous voyions plutôt l'Algérie en finale. C'est autant dire que nous sommes les premiers surpris par cette performance. Mais si notre équipe est arrivée à de tels résultats, c'est grâce à son réalisme.» Oui, s'il y a un qualificatif qui colle à cette sélection égyptienne, c'est bien réaliste. Infranchissable en défense, disposant d'un milieu formé par de véritables athlètes performants, capables de bien défendre et d'attaquer rapidement en même temps, l'Egypte impressionne d'abord par sa solidité et l'expérience de ses joueurs. Le fait qu'elle gagne trois fois après prolongation prouve qu'elle dispose d'une force physique et mentale impressionnante. Les Egyptiens ont remporté leurs deux dernières rencontres aux penalties, grâce à leur gardien Abou Djebel qui aura fort à faire ce soir face à la remuante attaque sénégalaise. Un Sénégal insaisissable en attaque mais qui a laissé apparaître des signes de faiblesse en défense contre un onze hermétique qui ne va devant que par contre-attaques, il est certain que nous allons assister à une première mi-temps à sens unique. S'ils tiennent bon durant cette première période, les Egyptiens pourront faire la différence en seconde mi-temps grâce au coaching déroutant mais génial de Queiroz. M. F.
