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La Tunisie, ses proph�tes et ses coquins
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 01 - 2011


Par Ahmed Halli
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Les aveux les plus doux de la semaine sont venus du Premier ministre autoproclam� de Tunisie, Mohamed Ghannouchi. L'homme a gouvern� la Tunisie pendant plus de onze ans au nom de Ben Ali, la �splendeur des adorateurs�, comme le proclame son pr�nom � tirets.
Apr�s toutes ces ann�es de bons et loyaux services, Ghannouchi a commenc� par mordre la main de son ma�tre et protecteur, avant de muer et de se d�barrasser de sa peau �RCD� (Rassemblement constitutionnel d�mocratique). Reste � savoir � quel moment et sous quelles incitations, il s'est aussi lib�r� de sa peur ? Car, comme tous les Tunisiens, Ghannouchi avait peur, c'est ce qu'il vient de nous dire, et c'est avec la peur au ventre qu'il ex�cutait les ordres de son patron. Le mauvais roi est parti, laissant � son �bon vizir� le soin de mener la barque. C'est un malin, ce Ghannouchi ! Au lieu de compara�tre au banc des accus�s, c'est lui qui va instruire le proc�s des barons du syst�me, ses vieux compagnons. On se souvient que Kroutchev, le dirigeant sovi�tique, avait fait passer son rapport sur la d�stalinisation, lui l'ex�cutant fid�le de Staline, en invoquant la peur. Jusqu'o� Ghannouchi va-t-il aller pour se maintenir � son poste et pour calmer l'impatience des Tunisiens et leur soif de changement ? Ceux qui l'ont convaincu ou lui ont fait injonction de garder les r�nes du pouvoir ne sont pas pr�ts � le sacrifier apparemment, alors que la col�re gronde sous sa fen�tre. Ghannouchi et ses commanditaires ont pourtant bien man�uvr� de fa�on � faire accepter comme une demi-victoire la demi-d�faite du syst�me Ben Ali, ou devrait-on dire destourien. Toujours instruits par l'exemple alg�rien, les nouveaux dirigeants provisoires, qui comptent bien durer, ont �nationalis� les biens immobiliers les plus en vue du RCD. C'est � quelques dizaines de locaux pr�s, ce qu'ont fait les responsables alg�riens issus du FLN, pour faire croire au changement dans la continuit�. Dans ce sc�nario � l'alg�rienne, o� les anciens ministres de Ben Ali conservent tous les postes-cl�s, il ne manquera que l'�tape de la consolidation de la rente, pardon du pouvoir. Bien s�r, �conomes comme ils sont, les Tunisiens s'�pargneront le piteux �pisode de la �d�mission� de Chadli, ou le drame de l'assassinat de Boudiaf. Et dans dix ou vingt ans, avec un chef providentiel surgi d'on ne sait o�, la Tunisie offrira l'image d'un pays paisible, � d�faut d'�tre apais�. Les manifestations des provinciaux seront interdites dans la capitale, pour ne pas troubler la qui�tude de ses habitants et risquer de susciter � la longue la sympathie et l'adh�sion d'un peuple volatile et impr�visible. Seulement, les Tunisiens ne se sont pas laiss� mener en bateau, comme nous l'avons �t� et comme nous persistons � l'�tre. Ils continuent � manifester et � r�clamer la disparition de tous les symboles, vivants ou inertes, du pouvoir de Ben Ali. Une �caravane de la libert� sillonne depuis plusieurs jours l'int�rieur du pays, pour r�clamer un vrai changement. Ses premiers �l�ments ont commenc� � arriver hier � Tunis, sans �tre bloqu�s aux portes de la ville. Quant aux Tunisois, ils ne montrent aucun signe de lassitude et continuent, toutes g�n�rations confondues, � refusent la confiscation de leur mouvement. Non ! Les Tunisiens ne sont pas des �Alg�riens� comme les autres et ils se surprennent m�me � croire � l'impossible, comme le fait si bien l'�crivain dissident Taoufik Ben-Brik. Ce dernier s'est, en effet, port� candidat � la pr�sidence de la Tunisie et il proclame haut et fort sa certitude de recueillir la majorit� des suffrages. Il est seulement dommage qu'il veuille mettre d'ores et d�j� hors jeu, en contestant son assise populaire, un rival potentiel, Moncef Marzouki, un autre dissident de retour d'exil. Dans une de ces envol�es lyriques dont il a le secret, Taoufik Ben-Brik s'est �galement proclam� �proph�te� de la r�volution tunisienne, mais sur ce terrainl�, il va avoir du pain sur la planche, parce que la Tunisie peut devenir terre de proph�ties, comme son voisin de l'ouest. D�j� la cha�ne du Qatar, Al- Jazeera, interdite en Tunisie, s'est retrouv�e comme par magie � diffuser en direct quelques petites heures seulement apr�s la fuite des Ben Ali. �Comme elle ne disposait pas de journalistes sur place, elle a fait appel � des orateurs, ironise notre confr�re Salim Azzouz, dans les colonnes du quotidien londonien Al-Quds. M�me le directeur de son bureau s'exprimait en orateur, � tel point qu'on ne savait plus qui �tait journaliste et qui ne l'�tait pas. Nous avons donc eu droit � des discours, au lieu des analyses et des informations que nous �tions en droit d'attendre�, ajoute notre confr�re. Comme il fallait s'y attendre, Karadhaoui, que nous n'avons pas � m�nager puisqu'il n'est plus notre beau-fr�re, a lanc� son exorde aux Tunisiens, relay� par la mosqu�e fra�chement rouverte de Tunis. Le premier pr�che, dit libre, a port� sur la n�cessit� d'appliquer la Charia en Tunisie. Comme vous le voyez, cher Monsieur Ben-Brik, vous allez avoir du pain sur la planche dans votre nouveau r�le de �proph�te�, o� la concurrence s'annonce rude. Les nouveaux pr�cheurs pourraient se recruter parmi les membres du clan Ben Ali, dont certains auraient fui vers l'Alg�rie, nous dit-on, alors que les amis, les copains et les coquins commencent � la rejouer fa�on �19 mars�, ou �14 janvier� pour faire plus tunisien. Sur le plateau de Canal Plus, la semaine derni�re, le producteur de cin�ma Tarek Ben Ammar est venu faire serment d'all�geance � la r�volution. Comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, surtout en politique, Monsieur Ben-Ammar a d�menti avoir sign� en ao�t 2010 une p�tition � l'alg�rienne, soutenant la r��lection de Ben Ali en 2014. C'est un ami qui aurait ajout� son nom � son insu, mais � l'�poque il ne pouvait pas d�mentir et retirer sa signature sous peine de perdre les positions acquises en Tunisie. Tarek Ben- Ammar est le propri�taire de la seule et unique cha�ne de t�l�vision Nessma TV autoris�e en Tunisie, � l'exclusion de toutes les autres. Outre cette t�l�vision qui jouissait sous Ben Ali d'une libert� inhabituelle en ces lieux, Tarek Ben- Ammar poss�de �galement dans son pays un grand studio cin�matographique, � l'image du gigantisme hollywoodien. Il faut dire, pour sa d�fense, que le syst�me Ben Ali r�duisait les Tunisiens au silence et contraignait certaines �lites � accepter le compromis, voire la compromission, pour avoir ne serait-ce que le strict minimum. On peut comprendre alors que le producteur ait sagement attendu la chute du r�gime, six mois apr�s, pour d�mentir sa contribution � la p�tition. Il ne pouvait courir le risque, en effet, d'indisposer Ben Ali et de voir ses acquis, notamment sa cha�ne de t�l�vision, remis en cause. �Comme tous les Tunisiens, il a eu peur�, pourrait dire le chef du gouvernement int�rimaire, Mohamed Ghannouchi. Il faut bien s'entraider, surtout lorsqu'il s'agit de traverser une r�volution sans y laisser des plumes.


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