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LE PLAN DE D�STABILISATION DE LA CNCD
Comment expliquer la scission de la CNCD ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 02 - 2011

Pour comprendre l��volution de la situation, il faudrait analyser les �v�nements en tenant compte de la strat�gie du pouvoir � la veille des �ch�ances pr�sidentielles et du contexte du monde arabe marqu� par une irruption fulgurante des peuples sur la sc�ne politique. Mais d�j� remontons � la gen�se de cette Coordination.
Rappelons-nous que le FFS n�a pas �t� � l�initiative de la marche du 21 janvier. Celui-ci prend donc le train en marche et rejoint la CNCD. Ce fait explique pour une grande part les turbulences de la Coordination. Fortement diminu� face aux initiateurs du mouvement de masse, le FFS ne peut pas pr�tendre � un r�le de premier plan. Il d�cide alors de claquer la porte de la CNCD. Mais il s�appuiera sur les associations rest�es dans la Coordination et acquises � sa cause pour tenter de saborder la CNCD de l�int�rieur et la faire voler en �clats. Cette tactique politicienne des deux fers au feu a un double but : discr�diter la CNCD et miner sa coh�sion en exacerbant ses divergences, d�autre part de l��touffer en faisant diversion � son combat. Aujourd�hui, une chor�graphie parfaitement huil�e et m�rement r�fl�chie dans les bureaux feutr�s du pouvoir s�est mise en place � Alger. Le pouvoir, face au mur, a d�cid� de r�activer l�axe de Sant�Egidio pour tenter de d�gonfler la protesta. C�est pourquoi, nous avons assist� ces derniers jours � Alger � un ballet de mauvais go�t o� man�uvrent de fa�on concert�e Mehri, Hamrouche et A�t Ahmed. Il est �vident que ces vieux chevaux de retour n�ont pas pour but de sortir le pays de la crise mais de sauver le syst�me. Hier, ils avaient vol� au secours du FIS en signant les accords de Sant�Egidio � Rome. Aujourd�hui, ils s��rigent en sauveurs d�un pouvoir aux abois. Il ne sera pas �tonnant que d�autres voix, celles des islamistes notamment, se rallieront � ce chant de sir�nes. Comme en 1992, A�t Ahmed bascule par opportunisme dans le camp des forces les plus r�actionnaires pour tenter de casser la dynamique du mouvement de masse et porter un coup � la construction du p�le d�mocratique. En vain ! la CNCD est debout et elle a d�j� r�ussi � se faire entendre, sinon comment expliquer l�interdiction des marches et l�extraordinaire armada polici�re lors des rassemblements � un moment o� le pouvoir a embouch� la trompette de la lev�e de l��tat d�urgence. Quel poids cette Coordination compos�e des partis politiques a-t-elle pour faire entendre sa voix, ses messages ? N�est-elle pas en d�calage par rapport � la rue puisque, apparemment, celle-ci ne bouge pas ? Comment un fleuve peut-il couler et suivre son cours normalement si on y dresse des barrages partout ? Comment la rue peut-elle s�exprimer quand tout est verrouill� et l�Alg�rie quadrill�e ? Quand les acc�s � la ville sont ferm�s, les trains sont immobilis�s, paralys�s et les vols int�rieurs annul�s pour emp�cher tout d�placement vers la capitale, et toute rencontre entre les contestataires. Mais rien ne dit qu�un jour, la digue ne c�de !! Mais il n�y a pas que la chape de plomb interne, il y a aussi des complaisances, voire des complicit�s ext�rieures. Cette Coordination a peu de moyens parce que les partis d�mocratiques sont encore faibles. Le multipartisme n�est que de fa�ade et l�opposition est coopt�e. Cette pseudo-opposition n�est l� que pour conforter la vitrine �d�mocratique� dont a bien besoin le syst�me pour pr�tendre au label de la d�mocratie. Celui-ci a barr� la route � toute �mergence d�mocratique en interdisant toute vie d�mocratique r�elle. L�Occident est aussi responsable de ce d�sert d�mocratique. En soutenant les dictatures et en armant la main des dictateurs contre les peuples, l�Occident a contribu� � inhiber le mouvement de masse car les Ben Ali, les Moubarak et bien d�autres n��taient au bout du compte que des g�ants aux pieds d�argile.
Quelles diff�rences entre l�Alg�rie d�une part, la Tunisie et l��gypte, d�autre part ?
C�est vrai que nous appartenons au m�me monde arabe et, de ce fait, il y a une certaine r�sonance dans les combats qui y sont men�s mais il y a aussi des diff�rences. Premi�re diff�rence : une premi�re exp�rience d�mocratique avort�e. Les mutations, la r�volution que conna�t le monde arabe aujourd�hui, l�Alg�rie les a connues dans une certaine mesure en octobre 1988. Il y a eu quelques r�sultats positifs : de nouveaux partis, quelques titres de journaux plus libres. Mais, malheureusement, le pouvoir a fait fi de la Constitution qui interdisait la cr�ation de partis � base religieuse ou ethnique et a l�galis� un parti fasciste : le FIS. La soci�t� a pay� tr�s cher ce crime politique : la sc�ne politique s�est transform�e en champ de bataille et l�Alg�rie en vaste territoire de guerre. La premi�re exp�rience d�mocratique a avort� et s�est compl�tement d�voy�e dans un syst�me dictatorial et maffieux. Deuxi�me diff�rence : la soci�t� alg�rienne a fait l�exp�rience de l�islamisme politique. La soci�t� alg�rienne a fait l�exp�rience de l�islamisme politique dans les larmes et le sang. Le nombre de victimes est tr�s �lev� et le terrorisme islamiste s�est r�v�l� dans sa plus grande cruaut� (femmes enceintes �ventr�es, b�b�s fracass�s, villages entiers d�cim�s, artistes et hommes de culture assassin�s). Au lieu de traduire les responsables du terrorisme islamiste devant les tribunaux, Bouteflika les a graci�s dans le simulacre de la �concorde civile� et la �r�conciliation nationale�. Troisi�me diff�rence : une rente extraordinaire. L�Alg�rie dispose d�une rente p�troli�re qui lui a permis d�endiguer jusqu�� pr�sent la col�re du peuple. A chaque �meute, le pouvoir lui a jet� des miettes et a achet� la paix sociale en saupoudrant les revenus de la rente sur toutes les couches de la soci�t�. La rente joue un r�le politique central dans le syst�me. Elle en constitue la clef de vo�te. En effet, il suffit d��tudier l��volution du budget du minist�re des Anciens moudjahidine par exemple pour le comprendre. Ce budget est non seulement tr�s important par rapport � des minist�res strat�giques comme le minist�re de l�Education nationale par exemple mais il grossit� au cours du temps !!?? L�Alg�rie, par sa rente, est beaucoup moins vuln�rable aux pressions de l�Europe et des Etats-Unis tandis que la Tunisie et l��gypte en d�pendent tr�s largement.
Que penser de ces r�voltes ? Ces r�volutions ?
C�est un changement important ! L�Histoire retiendra ce mois m�morable de janvier 2011. D�sormais, il y a un avant et un apr�s janvier 2011. Cette date est une v�ritable fracture, une rupture parce que les peuples arabes sont venus par eux-m�mes � l�id�e de libert� et de d�mocratie. Ceux qui ont voulu, comme Bush, exporter la d�mocratie en faisant entendre leur bruit de bottes et leurs bombes aux peuples arabes en ont pour leur grade. Les Arabes ont rompu seuls les liens qui les entravaient et ont chass� les mains nues les dictateurs. Cette aspiration � la libert� est l�expression d�une volont� populaire sans pr�c�dent. Auparavant, l�on disait que la d�mocratie avait r�ussi � s�implanter en Asie, en Am�rique latine mais que la �greffe� ne prendra jamais dans le monde arabe parce que leurs peuples sont vaccin�s contre la� d�mocratie !! Des experts patent�s s�aventuraient m�me � dire que les peuples arabes n��taient pas m�rs pour adopter un syst�me d�mocratique ou carr�ment qu�ils n��taient pas �ligibles � la d�mocratie. Janvier 2011 a apport� un d�menti cinglant � toutes ces id�es grotesques, voire racistes qui ont fait le lit du multiculturalisme. Aujourd�hui, la citoyennet� est une exigence et s�impose sur la sc�ne politique. Mais attendons de voir comment les choses vont �voluer�
Pourquoi demander la fin d�un syst�me alors que l�on peut le changer par une s�rie de r�formes ?
Un �tat est viable lorsqu�il offre des perspectives d�avenir � sa jeunesse. Or, aujourd�hui, la jeunesse n�a d�autre perspective que celle de jouer sa vie � la roulette russe en tentant de rejoindre la rive nord de la M�diterran�e ou de mettre fin � ses jours en s�immolant par le feu. Cette situation est d�autant plus inacceptable que les caisses du Tr�sor regorgent de milliards de dollars. Ce naufrage est la signature de la faillite d�un syst�me qui m�me en disposant de la manne p�troli�re ne r�ussit pas � jeter les bases d�une �conomie viable, cr�atrice d�emplois et offrant un avenir � ses forces vives. Non seulement, un tel syst�me est un cul-de-sac � la soci�t� mais, le comble est qu�il jette en prison y compris ceux qui tentent par leurs propres moyens, comme les harraga, de trouver des solutions � l�impasse o� les a fourvoy�s et plomb�s ce syst�me. Il n�y a aucun sens � ravaler la fa�ade d�un b�timent v�tuste dont les fondations sont branlantes. Il ne s�agit pas de r�former mais de refonder le syst�me actuel en consacrant une nouvelle r�publique, une nouvelle constitution, des institutions d�mocratiques, la mise en �uvre d�un Etat de droit la�que. Cela ne peut s�envisager que par une transition nationale d�mocratique avec de v�ritables d�mocrates.
Est-ce que le danger islamiste est r�el ?
Des r�voltes importantes se sont produites en Tunisie et en �gypte. En Alg�rie, le mouvement de contestation populaire d�octobre 1988 a �t� r�cup�r� par le FIS. Qui aujourd�hui est en mesure de dire que demain la Tunisie sera un v�ritable Etat la�que et que des droits civils �galitaires hommes/femmes seront proclam�s en �gypte. L�islamisme est en embuscade partout dans le monde arabe et peut tout remettre en question. Mais qu�est donc que l�islamisme si ce n�est un courant politique anti-d�mocratique, obscurantiste, raciste, sexiste, homophobe, qui porte tous les ingr�dients du fascisme. Si l�Europe ne fait aucune place au fascisme, s�il n�y a pas droit de cit�, il n�y a aucune raison pour qu�en Alg�rie, on s�en accommode et que soit banalis�e l�extr�me de l�extr�me droite. On a vu le score qui a �t� inflig� � l�extr�me droite au second tour des pr�sidentielles de 2002. La r�action de la soci�t� fran�aise a �t� salutaire. La mobilisation citoyenne a permis de faire barrage au Front national. Est-ce qu�un courant comme l�islamisme politique dont les mains sont tach�es de sang peut avoir pignon sur rue, une quelconque reconnaissance, une l�galit� en Alg�rie ? L�histoire de l�Europe est riche d�enseignements � ce sujet : un parti fasciste y a �t� reconnu, il est arriv� �d�mocratiquement � par les urnes, nous savons ce qu�il en a �t� par la suite� Une guerre mondiale, 50 millions de morts, le g�nocide des Juifs, etc. L�Histoire nous a d�montr� qu�on ne s�accommode pas du fascisme ! On ne n�gocie pas avec lui, on le combat !
F. B.
* Responsable du PLD - Immigration.


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