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LIBYE, L�ALIBI
Fantasmes occidentaux et sc�narios du pire
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 03 - 2011


Par Brahim Taouchichet
Kadhafi parviendra-t-il � sauver son r�gime et garder le pouvoir apr�s avoir mat� la r�bellion ? Le dos au mur, quelle sera sa r�action ?
Alors que l�espoir m�l� au scepticisme entourait les �r�volutions � tunisienne et �gyptienne, un r�el sentiment de malaise pr�vaut face � une autre �r�volution�, en Libye celle-l�. Tout comme dans les deux premiers cas, un extraordinaire d�luge m�diatique s�abattit sur la cible, Kadhafi et son r�gime en l�occurrence. Le tsunami form� par la col�re et les frustrations populaires longtemps refoul�es devait tout naturellement emporter ce �fou� de Tripoli qui avait pourtant r�ussi le tour de force de se refaire une virginit� en brisant, en 2004, un embargo de plusieurs ann�es aupr�s de ceux-l� m�mes qui, aujourd�hui, l�envoient � l�enfer de la vindicte populaire sans autre forme de proc�s. A l�image du Britannique Tony Blair. La plupart des chefs de gouvernement d�Europe occidentale et m�me des Etats- Unis se rendront sous la tente du plus grand sponsor du terrorisme international ! Oubli�s le financement de l�IRA, l�attentat contre le Boeing 747 de la Pan Am (affaire Lockerbie - 1,5 million de dollars par victime vers�s � leurs familles), le DC 10 d�UTA survolant le T�n�r�, au Niger, les 8 infirmi�res bulgares et le m�decin palestinien. Pour ces derniers, il fait une fleur � �l�ami� Sarkozy (apr�s l�ami Tony Blair) puisque c�est C�cilia, l��pouse du pr�sident fran�ais, qui les accompagnera � Sofia (Bulgarie) � bord d�un avion officiel de la R�publique fran�aise. Dans cette dynamique nouvelle de personne d�sormais �fr�quentable�, Kadhafi apportera d�autres gages de sa volont� d�homme sage.
Pas si fou que �a !
Malgr� les grincements de dents dans les coulisses des opposants � l��gard de cette nouvelle politique vis-�-vis du colonel, c�est l�embellie dans le ciel des relations Libye-Europe. Kadhafi sera re�u en grande pompe dans les principales capitales occidentales o� il plantera sa tente, accompagn� de ses fameuses amazones dans ses tenues excentriques. D�cid�ment, il y a un Kadhafi d�avant et un autre clean, lav� de tout soup�on. Et pour cause, Un temps suffisamment long pour qu�apparaisse une nouvelle g�n�ration � la g�n�ration des villes et non plus comme celle de leurs parents n�s sous la tente (au demeurant Kadhafi lui-m�me s�en r�clame). Les temps changent, le monde est entr� dans l��re de la communication qui balaie les fronti�res et parfois le virtuel peut forcer au r�el. Ben Ali puis Moubarak en prendront conscience mais trop tard. Facebookers et tweeters creuseront leurs tombes. Pacifiques, ils voulaient ces r�volutions dans la joie de la dignit� et de la libert� retrouv�es apr�s avoir baiss� la t�te sous le r�gne de d�cennies de dictatures et de d�nis des droits fondamentaux.
Les ferments de la r�volte
C�est que le lit des protestations arabes est fait : corruption, absence de libert� individuelle et collective, perspectives d�avenir bouch�es, une jeunesse majoritaire qui piaffe de vouloir vivre � pleins poumons ! C�est autant d�ingr�dients explosifs qui �chapperont au colonel pour qui s�vir par le fer et le feu est la seule r�ponse contre �la vermine � qui ose remettre en cause sa �l�gitimit� historique� ! N�est-il pas le premier � avoir fait la r�volution, la vraie ! L�effondrement du front int�rieur n�est pas l�unique mauvaise surprise. Son r�gime va �tre soumis � un extraordinaire d�luge m�diatique visant � le faire tomber en un temps tr�s court. De fait l�insurrection libyenne vole de ville en ville, de victoire en victoire. L�arsenal des moyens mis en branle frappe l�imagination � et c�est le moins que l�on puisse dire � au regard du haut niveau d�orchestration et la synchronisation des arguments d�attaque du guide libyen. A chaque �tape de la contestation correspond une affaire de la famille Kadhafi d�ball�e aux t�l�spectateurs � grands renforts de t�l�s satellitaires. Milliards du p�trole (bien du peuple) d�tourn�s, villas somptueuses achet�es en Europe et aux Etats-Unis. La dramatisation est pouss�e � son paroxysme pour semer la panique parmi les r�sidents �trangers.
Paralyser l��conomie
Et l� le r�sultat ne s�est pas fait attendre ! 250 000 travailleurs expatri�s ont d�j� fui la Libye paralysant ainsi, comme pr�vu, l��conomie. Tout est bon pour h�ter la chute du colonel. La guerre par m�dias interpos�s fait partie des plans. Articul�es aux d�parts bruyants des cadres du r�gime, les d�missions en cascade des diplomates libyens en poste � l��tranger donnent l�impression du t�l�phon� (�Ils retournent leur veste�, disent sous cape certains observateurs). D�s lors, l�on s�interroge : cela s�explique- t-il seulement par la peur de l�ogre Kadhafi honni par ses serviteurs z�l�s d�hier et farouches opposants aujourd�hui ? Peut-�tre. Il se trouve cependant que 20 jours apr�s le d�clenchement des manifestations, le ras-de-mar�e laisse place � un reflux. Kadhafi n�est pas tomb�, il est en passe de reprendre le contr�le de toutes les villes perdues. C�est que deux param�tres ont jou� en faveur du colonel. D�abord le temps : l�insurrection libyenne devait �tre boucl�e en moins d�un mois comme en Tunisie ou en �gypte. Or, Kadhafi est toujours l� et jure m�me de mourir en Libye quitte � br�ler son pays ! Il le prouve en n�h�sitant pas � utiliser tous les moyens arm�s pour venir � bout des contestataires. En lui fermant toutes les issues de secours, les Occidentaux lui rendent plut�t service. Dos au mur, il livre le combat de survie, vaincre ou mourir. Par ailleurs, l�homme de la rue arabe � pour qui Kadhafi n�est qu�un salaud comme les autres chefs d�Etat et monarques arabes et qui m�riterait son sort s�il venait � �tre tu� � ne dig�re pas l�arrogance des Occidentaux � �balayer� co�te que co�te le r�gime Kadhafi et voit l� une nouvelle manifestation n�o-coloniale ou �hogra�. Les choses se corsent. La d�cision de la Ligue arabe de soutenir la proposition de Nicolas Sarkozy d�imposer une �nofly zone� est bien plus vue comme une trahison arabe qui rappelle les trahisons de la Palestine et Ghaza � une date r�cente. Ne se faisant pas d�illusion sur l�issue des combats, l�opposition libyenne appelle � cor et � cris � l�intervention militaire europ�enne car l�exclusion d�une zone a�rienne n�a pas d�autres significations. C�est comme si le colonel les prenait � t�moin ! D�sormais, tout s�acc�l�re avec un Sarkozy �super-rambo� d�termin� � avoir la peau de son ami d�hier au nom d�un certain �droit d�ing�rence humanitaire �. Cela irrite superbement la chanceli�re allemande Angela Merkel qui refuse de suivre son alli� fran�ais dans une initiative qui rappelle la fameuse Union pour la M�diterran�e � laquelle n�adh�re ni l�Alg�rie, ni la Libye de Kadhafi. Pour qui roule Sarkozy ? Grave question s�il en est vu son art du �dribble politique, son autoritarisme dans les prises de d�cision qui d�routent jusqu�� ses plus proches collaborateurs.
B. H. L. entre en jeu
Alain Jupp�, le nouveau ministre des Affaires �trang�res, pourtant un vieil habitu� des arcanes du pouvoir fran�ais, se fait doubler par une figure m�diatique tr�s connue dans l�Hexagone, en l�occurrence Bernard Henri-L�vy. Repr�sentant les nouveaux philosophes, intellectuels de droite, c�est un sioniste militant qui a eu � brasser des affaires juteuses dans le commerce de bois pr�cieux en Afrique (C�te-d�Ivoire, Gabon). L�agression isra�lienne en 2007 contre Ghaza ne l��meut gu�re et il la justifie m�me car pour lui il s�agit d�une guerre contre le terrorisme islamique palestinien. Ce natif d�Alg�rie (n� le 5 novembre 1948 � B�ni-Saf ) surnomm� aussi �Tintin�. �C�est le d�but de la fin pour ce bouffon sanglant et ses fils�, dit-il aux opposants � Benghazi. Cela nous rappelle sa conf�rence de presse tenue � la Maison de la presse Tahar- Djaout d�but janvier 1998 : �C�est le d�but de la fin�, disait-il parlant du terrorisme islamique. Il se fait m�me expert militaire, lui le philosophe : �Qu�on mette hors d��tat de nuire l�aviation de Kadhafi. Deux moyens pour cela. Brouiller les syst�mes de transmission et de guidage des appareils ou bombarder les pistes de d�collage.� Son compatriote Daniel Cohn Bendit veut pousser dans le m�me sens. En effet, le co-pr�sident du groupe des Verts/ALE a demand� � Catherine Ashton, la chef de la diplomatie europ�enne, de reconna�tre le Conseil national de transition int�rimaire, �seule force capable d�amener la d�mocratie en Libye�. Il a �galement rappel� � l�Union europ�enne son devoir d�assurer de l�aide aux r�fugi�s. Etats-Unis compris, les dirigeants europ�ens, s�ils r�clament ouvertement le d�part de Kadhafi, ont les pires craintes de voir se transformer le bassin sud-ouest de la M�diterran�e en une zone d�instabilit� avec tous les d�rapages. Partant de cette appr�ciation, il y aura plus � perdre qu�� gagner. Sombres perspectives, car avec ou sans Kadhafi, ce sera une zone o� soufflera en permanence la temp�te. L�Alg�rie, qu�elle le veuille ou non, sera amen�e � mobiliser � sa fronti�re est longue de plus de 1 000 km des forces de s�curit� co�teuses pour parer � tous les risques. Le chef de la Jamahiriya fausse les calculs et renverse le rapport de force au grand dam d�une opposition qui ne semble plus �tre l�alternative malgr� le soutien de la Ligue arabe qui souhaite ouvertement une intervention militaire occidentale contre l�un des Etats membres apr�s s��tre positionn�e en faveur d�une zone d�exclusion a�rienne !
La Ligue arabe, ce �machin�
La Ligue arabe ou ce �machin� pourrions-nous dire, empruntant la c�l�bre phrase du g�n�ral de Gaulle � propos de l�ONU, ne se distingue pas par des positions d�avant-garde. Sa l�chet� dans les pires moments est l�gendaire. A l�endroit de l�Alg�rie, on ne peut oublier ses silences coupables quand le terrorisme islamique d�cimait les Alg�riens par centaines. Les Sahraouis esp�rent toujours une reconnaissance de leur lutte pour l�ind�pendance. Cachant mal son hostilit�, la Ligue pr�f�re s�abriter derri�re l�ONU qui consacre pourtant leur droit � l�autod�termination. Survivance du r�gime Moubarak. Amr Moussa n�a souffl� mot lorsque nos jeunes footballeurs �taient sauvagement agress�s au Caire. Comme dans le cas de l�Irak, la Ligue arabe, pouss�e par les monarchies du Golfe, se pose honteusement comme un sous-traitant pour les Occidentaux va-t-en guerre contre les Arabes ! Saddam Hussein a �t� pendu, ses deux fils tu�s et ses principaux lieutenants dont le vieux Tarek Aziz �galement pendus ! En Irak, le sang coule encore autant que le p�trole. Le plan Wolfowitz (secr�taire adjoint � la D�fense am�ricain entre 2001 et 2005, th�oricien des interventions pr�ventives et ardent d�fenseur d�Isra�l qui fut oblig� de d�missionner de son poste de directeur du FMI suite � une affaire de m�urs) fonctionne � merveille. Voudrait-on r��diter le m�me sc�nario dans la r�gion du Maghreb tout aussi riche en p�trole avec la complicit� des pays arabes ? Il est ais� d�imaginer un foyer d�incendie sur le flan est de l�Alg�rie qui fera le lit de toutes les man�uvres de subversions. Bases militaires �trang�res ou bases d�entra�nement de groupes terroristes le r�sultat sera identique, � savoir l�instabilit� permanente ch�re aux strat�ges de l�ombre. Avec un personnage du m�me profil que Hamid Karza� en Afghanistan ou Nouri Maliki en Irak, le tour est jou� ! S�il r�ussit aujourd�hui � d�jouer le plan visant � le chasser du pouvoir, Kadhafi a-t-il pour autant les capacit�s de faire de la Libye un facteur de stabilit� dans la r�gion ? Sombres perspectives, car avec ou sans Kadhafi, c�est d�sormais une zone o� soufflera en permanence la temp�te. Gel de tous ses avoirs � l��tranger, l�ch� comme un pestif�r� par ses soutiens traditionnels, des installations p�troli�res qui tournent au ralenti (le tiers de la production en temps normal), que fera un Kadhafi aux abois lui qui refuse absolument de c�der la place ?


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