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CIRCONCISION
Les dessous d�un march� discret
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 04 - 2011


Par Meriem Ouyahia
Depuis 2006, seul un chirurgien peut pratiquer une circoncision en Alg�rie. Cinq ans plus tard, les professionnels de la sant� se partagent un march� captif. P�diatres et chirurgiens s�allient pour mieux �capter� la manne. Si �les barbiers� d�autrefois ont bien disparu, il est aussi vrai qu�un march� de substitution s�y est d�velopp�. Enqu�te : dessous d�un march� qui ne dit pas son nom�
Depuis le drame de la circoncision collective d�El-Khroub, cet acte chirurgical ne peut plus �tre pratiqu� que par un chirurgien dans une structure sanitaire publique ou priv�e r�unissant toutes les conditions de s�curit�. Il est soumis � l'instruction minist�rielle num�ro 6 du 5 juin 2006 relative � la prise en charge des circoncisions. Une instruction bienvenue qui visait, au d�part, � apaiser de la col�re collective cons�quemment au ratage d�El-Khroub, mais aussi pour mettre de l�ordre dans cette activit�. Cette r�glementation a, de ce fait, chang� les habitudes des familles alg�riennes en provoquant une prise de conscience de l�importance de ce geste chirurgical. Autrement vue, la circoncision n�est plus consid�r�e comme un acte banal. �Nous voyons affluer des personnes de condition moyenne ou d�favoris�e qui ont conscience de la n�cessit� d�accomplir cet acte en milieu hospitalier�, a relev� un infirmier du CHU Mustapha-Pacha. Le barbier et le grand oncle professionnel en la mati�re n�ont plus le droit d��tre cit�s. Les parents munis du bilan pr�op�ratoire de leur enfant ne veulent prendre aucun risque. Ils mesurent l�importance de l�utilisation de l�anesth�sie locale. �Avec une anesth�sie, l�enfant ne se d�bat pas. Il est donc plus facile de proc�der � l�op�ration et d��viter des accidents malheureux. En plus de faciliter le travail du chirurgien, l�anesth�sie pr�sente bien d�autres vertus�, explique un chirurgien. Et d�ajouter : �Les parents veulent circoncire leur fils de plus en plus t�t, ils ne veulent pas que l�enfant soient traumatis� et ait des s�quelles psychologiques � long terme.� Outre l�impact positif de cette nouvelle r�glementation sur les m�urs, un autre ph�nom�ne a, n�anmoins, tendance � se r�pandre de plus en plus. L�explosion des prix pratiqu�s pour cette petite chirurgie. Au fait, des pratiques peu professionnelles sont employ�es par les p�diatres pour inciter les parents � circoncire leurs fils le plus rapidement possible. Et de ce fait, ils sont orient�s vers leur cabinet ou vers des cliniques priv�es. Ils jouent en quelque sorte le r�le de �rabatteur�.
4 000 � 15 000 DA
Entre la gratuit� de l�h�pital public et les 15 000 DA d�une clinique priv�e, il n�y a qu�un pas. Les parents, qui pensent que leur fils est en danger, n�h�sitent pas � mettre le prix. D�penser la somme n�cessaire pour �pargner d��ventuelles complications, voil� la corde sensible et l�argument de vente privil�gi�s. �Notre p�diatre n�a cess� de nous r�p�ter que notre fils souffrait d�une infection urinaire et qu�il fallait le circoncire le plus rapidement possible. Il nous a tellement stress�s que nous nous sommes dirig�s vers la clinique qu�il nous a recommand�e. Pass� le moment de l�angoisse, nous nous sommes rendus � l��vidence que notre fils n�avait rien du tout. Pis, le m�me motif �tait invoqu� pour d�autres parents�, raconte une jeune maman. Une peur bleue dont cette maman ne se remet pas encore. Un chirurgien, sous le couvert de l�anonymat, soutient : �Des p�diatres incitent les parents � circoncire leurs fils le plus rapidement possible pour cause d�infection urinaire alors que c�est faux. Ainsi, les parents sont press�s et n�attendent pas le rendez- vous fix� par l�h�pital et sont orient�s directement chez un chirurgien ou une clinique priv�s.� L�angoisse et le stress des parents prenant le dessus, les prix affich�s pour cette petite chirurgie explosent. Ils n�ob�issent � aucune r�glementation si ce n�est celle du prestige. �Mon fils a �t� circoncis dans une clinique priv�e pour la s�curit�, le confort et le prestige que cela repr�sente. Plusieurs membres de ma famille y ont circoncis leurs enfants, je ne pouvais faire autrement. Je me devais de suivre la tendance sinon cela aurait fait Picsou�, rel�ve Meriem, maman d�un petit gar�on de 8 mois. En deux mots : cela fait chic et classe ! �A 4 000 DA, notre fils a �t� circoncis dans le cabinet de son p�diatre. Ce dernier a amen� le chirurgien qui en a fait passer plusieurs � la cha�ne.�
Des conditions d�plorables
La circoncision c�est aussi une forme nouvelle de sous-traitance et une sous-location en dehors de tout cadre. Si les conditions d�hygi�ne et de salubrit� des lieux sont correctes, on est, cependant, loin de la promesse de 2006 de ne plus acter sans bloc chirurgical. Car de bloc chirurgical, il n�en est rien dans les cabinets m�dicaux. Ceux que nous avons eu le loisir de visiter sont au maximum �quip�s d�un lit m�dical. M�me l��clairage n�est pas aux normes et point d�infirmiers pour assister le chirurgien de circonstance. Au cabinet o� nous assistions � une de ces s�ances de circoncision collective, c�est le p�re et l�oncle qui immobilisaient le gar�on dans un espace exigu d�� peine 2 � 3 m�tres carr�s. Le chirurgien profite m�me de l�occasion pour faire �talage de ses comp�tences ! Il n�h�site pas � faire un cours d�anatomie face � un b�b� apeur� par l��trange spectacle de ciseaux et de bistouri. Une auto-promo pour se faire recommander � l�avenir. Et pas question de d�ranger le propri�taire du cabinet. Pendant ce temps, �Monsieur le docteur� poursuit ses consultations. Le comble, c�est qu�il s�agit du cabinet d�un p�diatre. Pendant la demi-heure qu�aura dur� l�intervention, il en a fait entr� une bonne demi-douzaine d�enfants entre ceux en �ge de scolarit� et des b�b�s. Les parents accompagnateurs n�y trouvaient rien � redire devant le spectacle d�un enfant immobilis� par deux hommes et criant � tue-t�te. Dans un sens de l�humour dont seul le p�diatre d�tient l�originalit�, il demande � un parent venu soigner la grippe de son fils s�il �tait pr�t � refaire l�acte qu�il avait effectu� une ann�e auparavant dans ce m�me cabinet. Et imm�diatement, la maman du petit qui sursaute. Visiblement, elle aussi en garde un bout de souvenir de ses �motions. Pendant ce temps, le ballet d�enfants m�dus�s par le spectacle continu sans que l�un ou l�autre des �professionnels� de la sant� aient jug� utile tout au moins de mettre un rideau de s�paration.
Exit la c�r�monie de circoncision
Bien d�autres traditions ont chang� et �volu�. La grande f�te de la circoncision est de plus en plus bannie. �La veille de la circoncision, nous avons r�uni nos deux familles et avons organis� une petite c�r�monie de henn� pour la symbolique. L'approche des parents est diff�rente aujourd�hui. Elle est plus moderne �, explique Nawel, maman d�Aghil�s. Et plut�t que de d�penser leur argent dans une f�te, des familles choisissent de faire un bon suivi m�dical et �viter tout accident.


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