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KIOSQUE ARABE
La d�cade des proph�tes
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 05 - 2011


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Serait-ce encore un coup des Am�ricains pour nous d�tourner du c�ur du probl�me, ou du double c�ur comme on dit en informatique, � savoir les r�voltes populaires arabes avec en toile de fond le conflit arabo-isra�lien ?
Nous sommes encore en plein cin�ma, avec un sc�nario qui fait d�j� saliver Hollywood, � moins que Coppola, l'auteur de Apocalypse Now, n'ait d�cid� de le faire tout seul. Donc, selon la version officielle, un commando am�ricain aurait traqu� et �limin� l'ancien agent Ben Laden, � port�e de tire-boulettes d'un complexe militaire pakistanais. On savait que les dirigeants pakistanais devaient beaucoup de services aux Am�ricains et que Washington rimait avec Islamabad, mais il faudra r��crire cette partie du sc�nario. Elle ne ressemble pas � ce qu'on sait de Coppola, conseiller technique pr�sum� du Pentagone et des autres figures g�om�triques am�ricaines. Et puis, non contents d'avoir choisi un d�but de film aussi incroyable, les voil� qui se mettent � faire du burlesque. Le corps de Ben Laden est largu� au-dessus de l'oc�an, on ne sait si c'est l'Indien ou le Pacifique, o� l'attendait sans doute le trident de Neptune. Et c'est l� qu'intervient le mauvais sc�nariste arabe, �mule du Coppola tendance �meurt � la fin�. Il proclame que Ben Laden, qui a tu�, au passage, plus de musulmans que de �kouffars�, aurait d� b�n�ficier d'un enterrement musulman. Il fallait s'y attendre : ceux qui ont d�ni� � Kateb Yacine le droit d'�tre enseveli en sa terre natale se sont �mus de voir leur idole Ben Laden servir de p�ture aux poissons. Ils ont tout fait pour que Mohamed Arkoun(1) soit enterr� au Maroc, mais ils ne supportent pas de voir Oussama, le pr�nom qu'ils donnent � leurs nouveaux- n�s, priv� de la s�pulture rituelle. S'ils osaient, ils auraient r�clam� pour le chef terroriste et ex-agent de la CIA, une s�pulture � M�dine, � proximit� du tombeau du Proph�te. Le travail de rapprochement et de requalification du mythe a d'ailleurs d�j� commenc�, nous allons y revenir. Or, les Am�ricains, qui n'en sont plus � une pirouette pr�s, soutiennent mordicus qu'ils ont respect� les r�gles religieuses en la mati�re. On peut comprendre que ce sont des mains musulmanes am�ricaines qui ont appr�t� la d�pouille avant de la pr�cipiter vers les fonds marins. Argument sp�cieux, mais qui peut tenir la route lorsqu'on sait qu'il n'y a pas mieux qu'un musulman pour jeter un autre musulman � la mer. En tout �tat de cause, cette clause de proc�dure fun�bre va donner du grain � moudre aux �coles th�ologiques de l'islamisme(2). Toutefois, la querelle ne va pas aller jusqu'� contraindre l'Arabie saoudite � rompre avec son alli� am�ricain sous pr�texte de non-respect des r�gles fun�raires en Islam. D'accord pour d�fendre les lieux saints, ainsi que les richesses de leur sous-sol, mais les int�r�ts de la famille et de la tribu passent avant toutes choses. C'est ce que proclame le testament de Mouawya. On s'en tiendra donc au d�bat d'�cole et � l'�laboration de nouvelles l�gendes. On rejoue le coup de l'assassinat du khalife Othmane, au milieu de sa famille et de ses �pouses. Avec cette simple diff�rence que l'infortun� Othmane a �t� tu� par des jeunes issus de l'oligarchie mecquoise(3), dont certains lui �taient apparent�s. Pour Ben Laden, la l�gende, reprise en manchette de presse, veut qu'il n'ait pas tir� un seul coup de feu. C'est l'�pouse du moment qui l'affirme : le h�ros des exalt�s arabes et musulmans a donc �t� pris en tra�tre, puisqu'il n'a pas eu le temps de d�gainer. La mythologie du saut du lit en rajoute : � toute figure providentielle, il faut un testament. A ce stade, il est inutile et malsain d'innover, puisque l'innovation est la ruine de l'�me et qu'elle conduit en enfer. On fait donc, comme le veut la tradition : l'ultime injonction de Ben Laden � ses �pouses (n'oublions pas que la polygamie est un acte de foi) est de ne pas se remarier apr�s lui. �a ne vous rappelle rien ? Mais rassurez-vous : je ne vois pas les plus jeunes et les plus belles des �pouses de Ben Laden se r�signer au r�le de �M�res des croyants�. Je pr�sume que les plus concern�es s'empresseront de d�sob�ir � cette injonction, au premier rappel des sens. En tout cas, cela montre bien que la race des aspirants proph�tes n'est pas pr�s de s'�teindre, et qu'� l'impossible nul n'est tenu dans la sph�re int�griste. Au nom du Proph�te, on emp�che sa propre fille d'h�riter de sa pauvre maisonnette, mais on s'arroge le droit de se r�approprier son message et sa tradition. Pauvres musulmans, pr�ts � suivre n'importe quel charlatan qui les replonge dans le mythe et le r�ve inaccessible ! Pour perp�tuer le sortil�ge, disons que Ben Laden a fini, tel Jonas, dans le ventre d'une baleine qui l'a recrach� sur un atoll paradisiaque. Cet atoll devrait �tre situ� non loin d'Hawa�, patrie de Barack Obama, o� l'ancien agent devrait jouir, c'est le mot, de toutes les commodit�s qu'il a voulu interdire � ses veuves. Ce qui signifie qu'en d�pit de toutes les apparences, encore plus trompeuses quand elles sont am�ricaines, Ben Laden pourrait �tre encore vivant et g�n�reusement r�tribu�. Juste avant Ben Laden, une autre l�gende est n�e sur les bords du Tigre : une vid�o circulant sur YouTube montre un Saddam Hussein, toujours en vie, et s'adressant � un journaliste irakien connu. Le Saddam en question affirme que ce n'est pas lui qui a �t� pendu, mais l'un de ses sosies, un certain Mikha�l (Michel). Avec �a, le tyran de Bagdad nous ram�ne sur le Golgotha, � l'�pisode de la crucifixion de J�sus, sujet nodal de d�saccord entre musulmans et chr�tiens. Ce Saddam se proclamant vivant est presque cr�dible : pour les chr�tiens, J�sus-A�ssa est mort sur la croix pour expier les fautes des hommes. Pour ne pas expier, Saddam a choisi la version musulmane, plus sympathique : c'est une autre personne avec les traits de J�sus qui est mont�e sur la croix. Saddam a donc choisi de sacrifier Mikha�l, issu de la minorit� chr�tienne, qui est pendu � sa place. La poign�e de chr�tiens d'Irak qui survit � grand-peine appr�ciera, bien s�r, cette ultime marque d'attention du dictateur ou de ses partisans.
A. H.
(1) Je me souviens surtout comment nos obscurantistes, fabricants de s�minaires cl�s en main, avaient fait appel � un �tranger, Karadhaoui, pour excommunier Mohamed Arkoun l'Alg�rien. Celui qui est devenu, depuis, l'ex-beau-fr�re est toujours la r�f�rence en vigueur. Voil� pourquoi je ne me reconnais pas dans cet Islam-l�, leur Islam, ou le �salafisme d'�tat� en vigueur, celui qui autorise notamment � ouvrir des cercueils plomb�s, en violation des r�gles sanitaires en vigueur. N'est-ce pas Docteur ?
(2) A ce sujet, j'ai �t� agr�ablement surpris par l'�volution de la presse arabophone qui adopte enfin la terminologie ad�quate pour nommer les islamistes � savoir �islamawiyines� au lieu du terme �Islamiyines�, trop ambigu et trop flatteur pour eux.
(3) Selon Ibn-Quta�ba, chroniqueur attitr� de cette p�riode, lorsqu'on a demand� � l'un des protagonistes qui pouvaient �tre les instigateurs du meurtre, il a r�pondu : �Demandez au propri�taire du chameau rouge et � la dame au palanquin !� Ce qui revenait � accuser l'un des �compagnons�, Zoubir Ibn-Al'awam, le seul � poss�der un chameau rouge, et la propre �pouse du Proph�te, A�cha, connue pour utiliser ce mode de transport.


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