Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 61.776 martyrs et 154.906 blessés    Lutte contre les feux de forêts: la campagne nationale avance à bonne allure    France: Lettre ouverte de chercheurs, intellectuels et militants contre les propos racistes de Noëlle Lenoir    Les anticancéreux sont disponibles avec la garantie de l'accès au traitement pour chaque patient    Guelma : tomber de rideau sur le 13ème Festival culturel national de musique actuelle    Foot/ CHAN 2024 : avant-dernière séance pour la sélection nationale avant d'affronter la Guinée    Timimoun : Derbal insiste sur le raccordement des ksour au réseau d'assainissement    Plus de 14 800 patients à Ghaza ont besoin de soins médicaux urgents    Grogne des partis politiques et des représentants de la société civile    L'UIPA souligne l'importance du rôle des jeunes    Trois suspects placés en détention préventive    Le Conseil de l'Europe met en garde contre les ventes d'armes à l'entité sioniste    Journalistes assassinés par l'entité sioniste à Ghaza : Amnesty réclame une enquête «indépendante et impartiale»    Le peuple sahraoui vent debout face à l'occupation marocaine infâme    Quels impacts sur la détérioration de la balance commerciale de l'Algérie durant le premier trimestre 2025 sur les équilibres macro-financiers et macro-économiques ?    CHAN-2024 Le Soudan fait dans l'excellence face au Niger    Victoire de l'Algérie devant la Guinée    Championnat arabe de basket : victoire de l'Algérie devant la Tunisie    Utilisation de l'IA dans l'orientation religieuse et la fatwa Belmehdi insiste sur la régulation    Le corps d'une quinquagénaire repêché sans vie au large de la plage de Kef Lasfar    De graves atteintes à l'environnement    Le scanner du CAC en panne depuis plus de trois mois    Ooredoo booste son offre Dima+ avec 20 Go supplémentaires sans surcoût    L'artisanat de Djanet à l'honneur à Alger    Signature à Istanbul d'un mémorandum d'entente    Ouverture des candidatures pour représenter l'Algérie    10e Conférence mondiale de Dar Al-Ifta d'Egypte: Zaid El Kheir préside un panel scientifique au Caire    Clôture des travaux de l'AG de l'Union des scouts parlementaires arabes au Sultanat d'Oman    ANP: 4 terroristes abattus au niveau des frontières sud-est et reddition d'un autre à Bordj Badji Mokhtar    Rentrée universitaire: report de la date du début des cours au 22 septembre prochain    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès du Turkménistan    Foot/ CHAN-2024 (décalé à 2025) (Gr.C/ 4e journée) Guinée-Algérie : victoire impérative pour les "Verts"    ANP: inauguration du nouveau siège de la Direction centrale des carburants    Timimoun: un financement de 200 millions DA pour la réhabilitation des foggaras    Foot/ CHAN-2024 (décalé à 2025) Gr.C : le point avant la 4e journée    Signature à Istanbul d'un mémorandum d'entente entre le SNEL et l'Association internationale des éditeurs de livres arabes    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



DECODAGES
LE D�BAT DE L�HEURE : La soci�t� civile, �le pouvoir des sans-pouvoir�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 06 - 2011


Par Abdelmadjid Bouzidi
[email protected]
Les 14, 15 et 16 juin 2011, le Conseil national �conomique et social (Cnes) organise les ��tats g�n�raux de la soci�t� civile�. L��v�nement m�rite d��tre signal� d�j� pour son caract�re in�dit de premi�re rencontre du genre dans notre pays. Il m�rite aussi d��tre signal� parce qu�il va permettre de voir et de savoir o� en est la soci�t� civile alg�rienne si tant est qu�elle existe de mani�re autrement plus remarquable que ne le sont les quelques associations et autres organisations qui ont pignon sur rue et qui sont plus des appendices de l�Etat que des structures autonomes, r�ellement en prise avec les probl�mes et les souffrances de la soci�t�.
Enfin, la tenue de telles assises qui vont regrouper aussi, et cela m�rite d��tre signal�, les syndicats autonomes, les associations encore non agr��es, les personnalit�s du monde de la culture, de la science, de la communication, va permettre � la soci�t� civile de dire, � ceux qui voudront bien y pr�ter attention, mais aussi � ceux qui font la politique de l�autruche sa lisibilit� de nos modes de gouvernance, son analyse de nos dysfonctionnements, ses inqui�tudes et ses esp�rances pour une soci�t� alg�rienne plus apais�e et plus solidaire. Bien �videmment, l�exercice est difficile � mener dans un contexte national marqu� par la suspicion des gouvern�s envers leurs gouvernants, ainsi que par le doute qui accompagne toute action des pouvoirs publics chez de larges pans de la population, et singuli�rement la jeunesse alg�rienne. Il faut bien pourtant rappeler que les seules batailles perdues d�avance sont celles qu�on refuse de mener. Les constructions des soci�t�s modernes et d�mocratiques ont toujours �t� faites de l�accumulation de petits succ�s dans une multitude d��checs r�p�t�s.
Mais, qu�est-ce que la soci�t� civile ?
Rappelons d�abord que la soci�t� civile se distingue de la soci�t� politique. Elle ne s�y oppose pas mais elle s�en distingue. Les Nations unies d�signent par soci�t� civile �le large �ventail d�organisations non gouvernementales et � but non-lucratif qui animent la vie publique et d�fendent les int�r�ts et les valeurs de leurs membres ou autres, bas�s sur des consid�rations d�ordre �thique, culturel, politique, scientifique, religieux ou philanthropique : gouvernements communautaires, organisations non gouvernementales (ONG), syndicats, organisations caritatives, groupements d�ob�dience religieuse, associations professionnelles et fondations priv�es�.
� Du point de vue historique, c�est le philosophe allemand Hegel qui, le premier, �tablira la distinction entre l�Etat et la soci�t� civile.
� Plus pr�s de nous, le politologue et sociologue am�ricain Larry Diamand a, pour sa part, d�fini ainsi la soci�t� civile : �C�est le domaine de la vie sociale organis�e qui se fonde sur le volontariat et l�autonomie vis-�-vis de l�Etat. Elle implique des citoyens qui agissent collectivement dans un espace public pour exprimer leurs int�r�ts, leurs passions et leurs id�es, �changer des informations, atteindre des buts communs, interpeller les pouvoirs publics et demander des comptes aux repr�sentants de l�Etat. Elle n�inclut pas les efforts politiques visant � prendre le contr�le de l�Etat.�
La soci�t� civile renvoie � la capacit� de la soci�t� � s�auto-organiser
La soci�t� civile, c�est ce qui reste d�une soci�t� quand l�Etat se d�sengage compl�tement ou n�est pas du tout engag�. La soci�t� civile �voque les valeurs d�autonomie, de responsabilit�, de solidarit�, de prise en charge par les individus eux-m�mes de leurs probl�mes. Elle �voque aussi l��mancipation de la tutelle �tatique. De plus, les organisations de la soci�t� civile n�ont pas l�ambition de repr�senter quelque classe que ce soit. Enfin, alors que l�Etat tend � demeurer un centre unifi� de pouvoir, la soci�t� civile est toujours le si�ge de pouvoirs ind�pendants les uns des autres et dont le nombre cro�t � mesure que la soci�t� se d�veloppe.
La d�mocratie progresse au rythme des transferts de pr�rogatives de l�Etat vers la soci�t� civile
Le penseur italien Gramsci a bien vue que la soci�t� civile aide au renforcement de la coh�sion de la nation et constitue le substitut efficace � l�affaissement de l�Etat (cette assertion �voque en nous les p�rip�ties qu�a connues notre soci�t� durant la d�cennie 90 o� des �l�ments de la soci�t� civile alg�rienne ont magnifiquement rempli leur r�le de �substitut � l�affaissement de l�Etat�. Ce dialecticien a analys� la soci�t� civile comme soutien � l�Etat dans l�exercice de sa fonction h�g�monique, c�est-�-dire en tant que r�gulateur soci�tal et gardien des �quilibres, exercice qu�il pourra alors r�aliser sans violence ni contrainte. Ainsi la soci�t� civile par les valeurs qu�elle d�fend et les fonctions qu�elle remplit est tout � fait autonome par rapport � l�Etat et lui assure d��tre accept� pacifiquement par la population.
La soci�t� civile en Alg�rie
Sans affirmer que la soci�t� civile telle que nous l�avons d�finie, n�existe pas en Alg�rie, on peut souligner le fait qu�elle reste faiblement structur�e moins par absence de volont� des citoyens � s�organiser et � d�velopper le lien social, la solidarit� et m�me le civisme, que par manque d�accompagnement des pouvoirs publics (l�gislation appropri�e, aides financi�res par pr�l�vement sur les imp�ts pay�s par les citoyens...). Dans le cas de notre pays, il semble de plus en plus �vident qu�il est n�cessaire que des structures nouvelles surgissent, des associations volontaires civiques et citoyennes qui favoriseront la transition d�mocratique. La soci�t� civile en Alg�rie doit se saisir de deux missions principales :
1- �tre le catalyseur des aspirations d�mocratiques des Alg�riens en faisant un contrepoids � l�Etat ;
2- �tre un producteur de services (soins, �ducation, culture, assurance). La soci�t� civile doit, chez nous, �tre un espace d'expression et de fonctionnement de la d�mocratie en dehors de la sph�re technocratique. Elle doit exercer une influence sur le monde politique en l�obligeant � tenir compte de la volont� des citoyens. Il faut souligner que, chez nous, plus probablement qu�ailleurs, la croissance d�une culture d�mocratique d�pend de la croissance de la soci�t� civile. Chez nous, plus qu�ailleurs, par manque de financement et � cause de la convoitise du pouvoir, l�autonomie reste le grand d�fi de la soci�t� civile. Autonomie, responsabilit�, solidarit�, prise en charge par les individus eux-m�mes de leurs probl�mes : c�est l�ensemble de ces valeurs qui font la soci�t� civile et que celle-ci, de son c�t� et dans un lien dialectique, doit promouvoir.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.